Paris / Montferrand

Revenu de sélection le week-end dernier, Pierre Mignoni a repris l’entraînement avec le club dès lundi. Et il figure sur la liste des 22 qui se rendront à Paris samedi pour la première journée du Top 14.

Tellement heureux de rentrer à la maison après une Coupe du Monde tristounette, Pierre Mignoni, tout comme Aurélien Rougerie d’ailleurs, n’a pas souhaité bénéficier de la semaine de repos proposée par le club. Dès lundi matin, il était en effet à l’entraînement avec ses coéquipiers, avec la ferme intention de participer au premier rendez-vous du Top 14, samedi à Paris face au Stade Français.
« Je suis heureux de retrouver les copains. La page est tournée, on passe à autre chose. Une nouvelle compétition nous attend, relève Pierre Mignoni.
Ce retour est bien sûr « tout bénef » pour le groupe jaune et bleu qui a dû faire sans son chef de meute pendant de longues semaines. Un retour qui suit, ne l’oublions pas, ceux de Shvelidze, Zirakashvili, Baï, Delesau, Canale et Cudmore, et qui précède ceux de Ledesma et Scelzo ainsi que l’arrivée de Joubert et du champion du monde Smit la semaine prochain.
La plupart des mondialistes revenus figurent d’ailleurs dans la liste des 22 annoncée jeudi matin (voir ci-dessous). Des renforts qui ne seront pas de trop pour ce choc parisien au Stade de France, où bon nombre souhaiterait voir quelques fantômes de la dernière finale du Top 14 et des récentes contre-performances des tricolores… « Arrêtons cela, s’insurge Pierre Mignoni. C’est un honneur de jouer dans ce stade, devant 80.000 personnes. On doit remercier Max Guazzini de permettre ce genre d’évènements ».
Du côté parisien, on a procédé aux mêmes choix, à savoir l’appel dans le groupe des 22 des mondialistes français Szarzewski, Martin, Skréla et Beauxis, en attendant peut-être Parisse, pour l’heure incertain.
En attendant la composition du XV de départ qui devrait être annoncée vendredi ou samedi, voici ci-dessous la liste des 22 retenus pour ce voyage à Paris (le groupe partira en bus vendredi en tout début d’après-midi).

La liste des 22

Avants : Domingo, Lozupone, Emmanuelli, Shvelidze, Zirakashvili – Privat, Jacquet, Cudmore – Audebert, Broomhall, Etien, Vermeulen.

Arrières : Mignoni, Pic – James – Baby, Garcia, Canale, Malzieu, Delasau, Rougerie, Floch.

Pour ce remake de la dernière finale du championnat, Fabien Galthié et Fabrice Landreau ont sélectionné David Skrela à l'ouverture, tout juste de retour du Mondial. Les entraîneurs parisiens comptent également sur Szarzewski et Beauxis, en tant que remplaçant.

L'équipe : Jeanjean - Arias, Mir. Bergamasco, Liebenberg, Saubade - (o) Skrela, (m) Fillol - Parisse, Martin (ou Du Plooy), Mau. Bergamasco - Papé, Marchois - Attoub, Blin (cap.), Montanella

Remplaçants : Szarzewski, Weber, Ledesma, Milton, Du Plooy (ou Hireche), Albouy, Beauxis

MERCI LARBITRAGE ET LE COPPINAGE

Dès son premier match de championnat le Stade Français avait fait les choses en grand.

Pour le remake de la dernière finale et la réception de Clermont, le Stade de France était tout de rose vêtu (même les poteaux arboraient la couleur fétiche du club parisien). Concert de Calogero, filles du Moulin Rouge, présentation du bouclier de Brennus dans une cadillac rose, tout était là pour réchauffer le public venu en masse. Alors que Paris fêtait les trente ans de Star Wars au Grand Rex, c'était sur la musique de ce même film que les joueurs faisaient leur entrée sur la pelouse. Place au jeu.

Si Clermont inscrivait les premiers points par la botte de Brock James, les Parisiens mettaient tranquillement la main sur le match. Extrêmement mobiles, les joueurs de Fabien Galthié n'était jamais pris en faute et se montraient intraitables en défense. Très pragmatiques faute d'être spectaculaires, les Parisiens inscrivaient un premier essai par Mirco Bergamasco (16e). Déjà efficace dans son rôle de plaqueur, David Skrela n'était pas encore au point au niveau du pied et ne transformait pas l'essai. Brock James manquait plusieurs occasions de revenir à la marque au pied et une fantastique percée de Julien Saubade permettait à Brian Liebenberg (37e) de conclure par un essai une superbe action parisienne. Un essai que David Skrela ne parvenait toujours pas à transformer.
Clermont réduisait le score dans les dernières minutes et les deux équipes revenaient dans les vestiaires sur le score de 10-6 en faveur du Stade Français.

Indéniablement, la première mi-temps avait vu les joueurs parisiens s'installer dans le match alors que ceux de Clermont peinaient à se trouver.

A la reprise, Paris faisait rentrer la cavalerie et ajoutait deux mondialistes (Beauxis et Szarzewski) aux deux déjà présent sur la pelouse (Skrela et Martin).
Naturellement, la seconde période ne voyait pas autant de jeu que la première. Manque d'automatismes et fatigue des organismes favorisaient le jeu au pied, avec Skrela replacé à l'arrière et Beauxis à l'ouverture. Brian Liebenberg en profitait pour passer un drop (46e) juste après que Brock James eut réduit le score sur pénalité (44e) Le pack Clermontois en profitais alors pour faire parler sa force. Alors que ce pack avait mis à mal la défense parisienne, une lumineuse interception de Julien Saubade lui permettait de lancer une course de quatre-vingt mètres conclue par un essai entre les poteaux. Cette fois, Skrela parviendra à le transformer.

Clermont n'abdiquait pas et continuait à envoyer du jeu, mais le Stade Français continuait à se montrer dominateur. La botte de James permettant aux Jaunards de rester dans le coup. Mais les fautes de mains et les en avant étaient trop nombreux pour concrétiser les intentions offensives évidentes des hommes de Vern Cotter. La faute à des Parisiens qu'on n'attendait peut-être pas à ce niveau après les impressions mitigées des matches amicaux.

Sur un mauvais lancé de Szarzewski, une attaque clermontoise semblait filer à l'essai mais Rémy Martin veillait et stoppait les velléités clermontoises d'un puissant plaquage. Clermont était toujours dans le coup mais Paris tenait bon et ne cédait rien. Et dans ce match sans temps mort qui tenait toutes ses promesses, Clermont trouvait enfin la faille grâce à Sam Broomhall qui marquait un essai en force. B. James transformait. Paris avait perdu son bonus offensif et repartait à l'attaque avec un Julien Arias repris in extremis par un Brock James décidemment dans tous les bons coups. L. Beauxis tentait un drop trop court et le match s'emballait pour les cinq dernières minutes. L'ouvreur parisien pouvait se rattraper en passant une pénalité qui mettait son équipe à distance à quatre minutes de la fin du match. La fatigue aidant, les fautes et mauvais gestes se multipliaient. Une faute de R.Martin offrait une pénaltouche qui conduisait le pack surpuissant de Clermont derrière la ligne d'en but parisien. Mais M. Poite n'accordait pas l'essai à Cudmore (sans avoir consulté la vidéo). Paris pouvait souffler et résister à une dernière charge clermontoise avant le coup de sifflet final. Ironiquement, le Stade Français s'impose face à Clermont sur un score presque identique à celui de la dernière finale, 23-17.

MERCI MR L' ARBITRE !

Le coup est passé très très près... Menés au score tout le match, les Clermontois auraient pu arracher la victoire dans les toutes dernières secondes. Malheureusement l'essai aplati par Jamie Cudmore n'a pas été validé.

PARIS (Stade de France). – Stade Français bat ASM Clermont Auvergne : 23-17. Mi-temps : 10-6. Arbitrage de M. Poite.
Pour Paris : trois essais de Mi. Bergamasco (15e), Liebenberg (37e), Saubade (56e) ; un drop de Liebenberg (44e), une pénalité de Beauxis (75e) ; une transformation de Skréla.
Pour Clermont : un essai de Broomhall (70e) pénalités (5e, 40e, 43e, 62e) de James.

C’est l’histoire d’un réalisme qui prend le dessus sur l’initiative… L’ASM Clermont Auvergne a beaucoup tenté mais n’a pas scoré. Le Stade Français, lui, a pris ce qu’il y avait à prendre dans sa musette. Une erreur de marquage par ci, un coup de chance par là… au final, l’après-midi était parisien.
Dominés territorialement, les Clermontois s’offrent des munitions et mettent du volume dans leur jeu grâce à leur conquête. Pas suffisant, puisque les Stadistes plantent deux banderilles dans les dos auvergnats : d’abord Bergamasco qui conclue un beau mouvement dans le fermé, puis Liebenberg, auteur au final d’un bon match. Et Clermont de ne pouvoir répondre que par les coups de pied de Brock James.
Après la pause, atteinte sur le score de 10-6, le match perd en intensité, même si les jaune et bleu maintiennent leur esprit d’esprit d’initiative. Pas mieux récompensés les jaune et bleu… Pire, Saubade intercepte une passe de Floch et s’en va inscrire le troisième essai parisien.
Dix minutes avant le terme du match, Clermont impose une séquence terrible à ses adversaires. Les Parisiens craquent physiquement et voient Broomhall passer la ligne pour un retour à trois longueurs (17-20). L’espoir d’un retour improbable naît ainsi pour Rougerie et ses troupes. Un espoir annihilé par une pénalité inscrite par Beauxis et, surtout, suite à un essai non accordé à Jamie Cudmore à deux minutes de la sirène. L’ASM Clermont Auvergne doit se contenter du point de bonus défensif.

Pierre Mignoni : « C’est le sport. On ne marque pas eux, si. On a le mérite de revenir dans le match malgré tout ».