Champion de Fédérale 1 en titre, le Stade Aurillacois a accédé à la PRO D2 et s'est armé de sud-africains, principalement des Griquas, depuis deux saison pour relever le défi. Les Boks font le bonheur du club et ont trouvé une superbe terre d'accueil dans le centre de la France...
Fraîchement sacré Champion de France de Fédérale 1, le Stade Aurillacois a consciencieusement préparé l’accession à la PRO D2, et de fait, modifié son effectif afin d’être compétitif au niveau professionnel. Et la formation Cantalouse semble avoir trouvé la bonne formule en faisant ses courses dans un pays bien précis : l’Afrique du Sud… dans un club bien précis : Les Griquas. Ce club, situé loin des grands centres du pays, et de par une population peu nombreuse, n’a jamais réellement pu imposer son empreinte dans le rugby national, et donc la Compétition phare, la Currie Cup, et ce malgré trois victoires… en 1899, 1911 et 1970 !
Et pourtant, le rugby Sud Africain lui doit cette même Currie Cup. En effet, en 1891, les Lions Britanniques, alors en Tournée en Afrique du Sud, décidèrent d’offrir la « Coupe Currie », du nom de Donald Currie, l’armateur qui la leur avait offert, à l’équipe de Province qui leur donnerait le plus de fil à retordre… et ce furent les Griquas. Plus de 100 ans plus tard, cette formation reste cependant un place forte du rugby et son niveau a considérablement augmenté ces dernières années. Pour preuve, ses meilleurs éléments font partie des Central Cheetahs, onzième du dernier Super 14 et vainqueurs des trois dernières éditions de la Currie Cup.
Il était donc logique de voir bon nombre des ses représentants rejoindre le vieux continent… notamment à Aurillac. Car cette saison, les Cantalous ont recruté quatre joueurs des Griquas ! Trois sud Africains, Evan Botha (2ème ligne), Tertius Carse (Demi de mêlée) et Marthinus Joubert (centre), ainsi qu’un namibien, Jacques Burger (3ème ligne). Mais le rapprochement avec ce club du Nord du Cap ne date pas d’hier, mais de l’année dernière. En effet, l’an passé, Aurillac, alors en Fédérale 1, avait enrôlé l’ouvreur Delkeith Pottas directement arrivé des Griquas. En tout ce sont cinq joueurs de la formation sud africaine qui portent aujourd’hui les couleurs du Stade Aurillacois.
Pourquoi tant d’attachement ? La raison est très simple selon le coach des lignes arrières, Thierry Pleuchestrade : « La saison passée, nous avons fait signer Delkeith Pottas, qui venait des Griquas, et Jacobus Kemp (NDLR : demi de mêlé), qui jouait alors à Figeac en Fédérale 2 et qui avait souvent joué contre eux. Le recrutement s’est fait en parlant avec ces joueurs qui nous ont recommandés des compatriotes dont ils savaient qu’ils apporteraient au club ». Et cette politique ne vaut pas uniquement pour les quatre Griquas venus à Aurillac, mais également pour les deux autres recrues Springboks de l’intersaison, toutes les deux de la Western Province, le pilier Gerrit Dyman et l’ailier Jaco Roux.
Alors si le relationnel des joueurs sud africains d’Aurillac a activement participé au recrutement de qualité du club, ce n’est évidemment pas le seul facteur qui a pesé dans la balance. « Ils possèdent tous des qualités morphologiques indéniables » explique Thierry Pleuchestrade. « Ce sont tous des garçons athlétiques, qui courent beaucoup et qui aiment le contact. Il ne pratiquent pas beaucoup le jeu d’évitement mais aiment rentrer plein fer dans la défense ».
Mais ce que le technicien aurillacois apprécie le plus est la mentalité que ces joueurs ont apporté dans leur bagages. « Ils sont tous professionnels ! Ils se donnent à fond, tout le temps, à l’entraînement, en match, à la maison ou à l’extérieur. En Europe nous nous mettons facilement la pression lorsque l’on joue à l’extérieur, eux ne font aucuns complexes, c’est la même chose, et c’est très apprécié ici ». Au final, ce sont des qualités que le public et le staff du club aiment et ont déjà connu en 2003 avec le recrutement d’Harold Karele, 3ème ligne Bok venant de Tarbes, le plus charismatique et « historique » de l’armada sud-Africaine d’Aurillac. Après avoir évolué une saison dans le Cantal, le joueur natif du Cap, est parti sur les rives méditerranéennes, à Toulon, avant de revenir à Jean Alric l’année passé.
Et pour le motif de ce retour, l’entraîneur Aurillacois a une petite idée. « Les Sud Africains se sentent bien ici. Ils sont bien surs nombreux et peuvent donc se retrouver entre compatriotes, mais Aurillac dans son ensemble les a formidablement accueilli. On parle souvent de la froideur de la région mais nous sommes véritablement une terre d’accueil ». Ils sont neuf à porter les couleurs du club et peut-être bientôt plus, car trois baby Boks sont actuellement pensionnaires du centre de formation aurillacois, et dans ce petit coin du centre de la France, les Sud Africains ont trouvé un havre de paix et de jeu.
Source LNR.fr