Avec les grands débuts du Tournoi des 6 Nations ce week-end, le rugby d'Europe (et mondial) se trouve toujours confronté à son épineux problème de calendrier. Manquant de dates et de week-ends libres, l'Hémisphère Nord est obligé de faire disputer plusieurs compétitions en même temps.
Après une Coupe du monde mi-figue, mi-raisin, d'aucuns auraient rêvé d'une entrée fracassante d'un Tournoi des 6 Nations de la (re)conquête pour l'équipe de France. Les fans du rugby des sélections et du maillot bleu pourront goûter leur bonheur de retrouver les Tricolores, lors de leur premier déplacement à Murrayfield pour y affronter l'Ecosse.
Clermont touché au coeur
Pourtant, tous les feux ne seront pas exclusivement tournés vers le plus vieux tournoi de rugby mondial. Durant son déroulement, le rugby d'Europe ne s'arrêtera pas pour autant. Son coeur (professionnel) continuera de battre. En France, les championnats de Top 14 et de Pro D2 vivront leurs 8e et 14e journées, privés de leurs internationaux, français et étrangers. Depuis quelques saisons, les plus grands clubs sont dorénavant habitués à cette peu glorieuse tradition qui les force à prendre en compte ces absences au moment du recrutement. Il n'empêche qu'ajoutées aux blessés du moment, ces absences peuvent peser lourd sur l'issue des rencontres, voire des compétitions.
A titre d'exemple, en Top 14 ce week-end, l'alléchant Clermont-Biarritz, choc entre les 2e et 3e, comblera les fans de la compétition nationale. Toutefois, et même si les stars sont nombreuses dans ces deux clubs, Loïc Jacquet, Elvis Vermeulen, Julien Bonnaire, Aurélien Rougerie et Julien Malzieu (côté Clermont) ainsi que Damien Traille (Biarritz) n'y participeront pas, « astreints » qu'ils sont par l'équipe de France.
Moins de coups de gueules ?
Durant le Tournoi, quatre autres doublons vont avoir lieu. En fait, aucun match de l'équipe de France ne sera disputé sans que le rugby des clubs pros ne fasse relâche ! En Angleterre, malgré un accord entre fédération et ligue, trois doublons interviendront tout de même les week-ends des 22, 23 et 24 février (celui de France-Angleterre...), des 7, 8 et 9 mars ainsi que celui des 14, 15 et 16 mars.
Par rapport aux saisons précédentes, les critiques et coups de gueules sont, pour le moment, moindres que par le passé. Les entraîneurs et encadrement du rugby français se seraient-ils habitués ? Le travail réalisé en amont par l'encadrement de l'équipe de France et ses trois sélectionneurs (Lièvremont-Ntamack-Retière) pour se rapprocher des clubs est-il en train de payer ?
Toujours est-il que cette solution artisanale n'est pas indéfiniment envisageable pour le bien supérieur du rugby professionnel. Le problème du calendrier devra, tôt ou tôt, être réglé.
Jean-Marie Llense - Rugby Hebdo