Elvis Vermeulen, qui avait offert la victoire à la France dans le Tournoi en 2007 avec un essai à la dernière minute contre l'Ecosse, se verrait bien refaire le même coup au pays de Galles samedi. Le 3e ligne clermontois réfute par ailleurs l'idée qu'il puisse être un cadre du XV de France.
Qu'avez-vous fait depuis le match contre l'Ecosse et votre blessure?
Elvis Vermeulen: J'ai été arrêté sans contact pendant deux semaines (fracture côte, ndlr). J'ai fais de la musculation, du vélo et de la natation pour ne pas trop perdre et j'ai rejoué mon premier match devant Montauban, puis il y a eu Bayonne et Dax. Ça s'est bien consolidé. Je n'ai plus de douleurs.
Dans quel état d'esprit revenez-vous?
E.V: Je suis content d'être là, notamment pour un match qui ressemble à une finale avec un gros challenge: gagner par 20 points d'écart. Il faut le garder en tête, c'est faisable. Les Français savent faire ça. Mais j'avoue, j'ai été un peu surpris. Je ne m'attendais pas à être appelé. Je pensais que le staff aller conserver la même ligne de conduite.
L'an dernier, vous étiez revenu pour le dernier match et vous aviez marqué l'essai de la gagne dans le Tournoi...
E.V: C'est un peu particulier pour moi. L'an dernier, j'ai commencé par le pays de Galles et j'ai fini par l'Ecosse. Là, je fais l'inverse. Les deux seuls matchs que j'ai joués l'année dernière, je les rejoue sur cette édition. Si ça pouvait se terminer aussi bien, ça me plairait bien. En plus, on est un peu dans la même configuration. En 2007, on bataillait à distance contre l'Irlande. Là, si je peux encore marquer l'essai de la gagne, je signe tout de suite !
Comment aborde-t-on un match où il faut gagner de plus de 20 points. On pense d'abord à la victoire?
E.V: Il ne faut pas se poser de questions et jouer notre jeu comme on le fait depuis le début de la compétition, en ayant le moins de déchets possibles. Les Gallois sont de très bons relanceurs et ils savent bien conserver les ballons. Il faut y aller avec un maximum d'intensité.
Revenir pour ce match face à Galles, cela vous donne-t-il l'impression d'être un cadre de cette équipe de France?
E.V: Pas réellement, je suis un simple joueur. Je pense que c'est le turn-over qui continue. Le staff a vu quelques jeunes et comme Jean-Baptiste Elissalde, il a voulu me revoir un peu plus car j'avais quitté le groupe sur blessure. Je ne sais pas si ce groupe ressemble à un groupe type.
Qu'avez-vous pensé des trois matchs que vous avez manqué (Irlande, Angleterre, Italie)?
E.V: Les joueurs sont allés dans la continuité du premier: produire du jeu, avoir le moins de déchets possibles, mettre de l'alternance. Ça a plutôt bien réussi sauf contre l'Angleterre qui a bien joué le coup. En ce qui concerne les Italiens, ils sont pénibles à jouer mais le résultat étant là, c'est l'essentiel.
Qu'avez-vous pensé de la prestation de Louis Picamoles, "votre remplaçant"?
E.V: Il ne s'en est pas trop mal sorti contre l'Italie. Il a réussi à avancer malgré le peu de ballon exploitable. Il a eu un bon soutien en touche et il a bien défendu. C'est un joueur complet et très intéressant.
Ce "grand casting" vous rajoute-t-il de la pression?
E.V: Non, pas du tout. Je trouve ça bien, ça prouve que le rugby français se porte bien et qu'il y a de bons jeunes. Une saine émulation est toujours positive.
Quel regard portez-vous sur votre histoire avec le XV de France où vous avez été souvent blessé?
E.V: J'ai la scoumoune mais il faut positiver. Cela m'a toujours permis de revenir plus fort. Il faut accepter ces blessures. Il y a des choses bien plus graves dans la vie. L'important, c'est que je puisse faire ce que j'aime pendant longtemps encore. Jouer pour son pays, même rien qu'une fois, c'est magnifique. J'ai eu la chance de le représenter neuf fois, donc c'est pas mal.
Rugbyrama - Propos recueillis par Philippe Da Costa