Julien Malzieu estime avoir tout donné pour son premier Tournoi avec la France. L'ailier de Clermont est, malgré la 3e place finale, optimiste pour l'avenir de Bleus en pleine construction.
Quel sentiment vous a habité juste après le match ?
Julien Malzieu : Forcément déçu. Nous sommes à 9-9 quand nous prenons l'essai. Si la passe à Yannick Jauzion arrive, je pense que nous marquons l'essai. Malheureusement, elle ne passe pas, nous prenons un contre. C'est le gros tournant du match, nous avons alors la tête dans le seau. Nous arrivons à revenir un peu, mais nous concédons aussi une pénalité dans la foulée et un deuxième essai derrière… Mais c'est vraiment le premier qui nous met la tête dans le seau. Nous avons beau essayer de revenir, leur défense ne nous l'a pas permis. Peut-être n'avons nous pas assez insisté par moment. Les Gallois nous ont étouffés.
Que vous a-t-il manqué alors que l'équipe de France a eu le plus de ballon ?
J. M. : Il nous a manqué des repères. Nous sommes une équipe en pleine construction. Il y a encore eu des nouveaux joueurs par rapport à la semaine dernière. Forcément, cela joue sur la cohésion. Sur le terrain, des moments, on ne se trouve pas, alors que cela se passe sur des situations qui sont simples, on va dire, quand on est en club. Là, c'était parfois difficile de se trouver sur le terrain.
Personnellement, vous vous êtes illustré avec de belles courses...
J. M. : En première période, j'ai eu quelques bons ballons. Moins en seconde période. C'est plutôt mitigé. Mais je n'arrive pas à savoir si j'ai fait des bons trucs ou pas.
Comment avez-vous trouvé les Gallois ?
J. M. : C'est une équipe avec un très bon premier rideau. Peut-être n'avons nous pas assez insisté avec le petit jeu au pied par dessus. Ils ont profité de nos erreurs, pour revenir… Ils font un Grand Chelem qu'ils méritent, ils ont fait le match qu'il fallait pour y arriver. Il faut les en féliciter.
Le XV de France finit troisième de la compétition…
J. M. : Ce n'est pas non plus très mauvais pour une équipe en pleine construction. Il y a eu sans cesse des va et vient de joueurs venant de clubs différents. Moi-même je n'ai pas été là tout le temps. Nous n'avons eu qu'un mois pour nous préparer. Ce n'est pas évident pour former un groupe, nous aurions pu faire pire. Même si samedi nous aurions pu, dû perdre avec un écart moins important. D'un point de vue personnel, je suis plutôt content du comportement de chacun, de l'ambiance de travail, mais aussi en dehors. C'est de bon augure pour les mois à venir.
Comment avez-vous vécu ce premier Tournoi, ces premières sélections ?
J. M. : D'une manière positive. Je suis venu là en me disant que rien n'était acquis. J'ai pris les conseils que l'on pouvait me donner, sans me prendre la tête. Je suis arrivé sur la pointe des pieds. On m'a dit de tenter des choses, j'ai fait ce que j'ai pu. Ça a réussi parfois, parfois non…
Dans quel secteur pensez-vous avoir le plus progressé ?
J. M. : Dans le placement, la communication… Cela va très vite, il n'y a pas une seconde à perdre, il faut toujours être en alerte, regarder ce qui se passe en face. Je pense que j'ai progressé dans ce secteur et que ça me servira pour les prochains matchs de championnat.
De qui venaient les conseils ?
J. M. : De tous les anciens en fait. Il y en a eu d'Aurélien Rougerie quand il était là, Vincent Clerc, Cédric Heymans… Emile Ntamack aussi, il a été un très grand ailier. Tous en fait m'ont donné des conseils. Je suis demandeur, j'ai écouté tout ce qu'on avait à me dire. J'ai pris, je m'en servirai pour la suite.
Rugbyrama - Propos recueillis par Myriam Périssat