Retour sur le succès contre Paris :
Pierre Mignoni, comment jugez-vous la large victoire face au Stade Français (50-12) ?
On doit relativiser cette victoire. Nous avons réalisé une très bonne première mi-temps, très sérieuse. On s'est vite mis à l'abri. Les Parisiens ont été courageux. Ils dont donné le maximum. Ce n'était pas facile pour eux.
Est-ce décevant de ne pas affronter un adversaire au complet ?
Nous n'avons pas à être déçus. C'est leur choix et on ne va pas les critiquer. Il y a certainement des raisons.
Le calendrier semble encore plus compliqué à gérer cette année…
Oui, c'est vrai. C'est dur pour tout le monde. Nous avions un match à jouer et on a fait le maximum pour être le meilleur possible. Eux aussi. Chacun avec ses moyens.
Non retenu pour le Tournoi, Pierre Mignoni s’est accroché avec Clermont ces dernières semaines. Le demi de mêlée, forcément déçu, veut continuer à s’illustrer en club. Et ce, dès samedi à Montpellier.
C’était en juillet dernier. Après avoir relancé de belle manière sa carrière internationale lors du Tournoi des VI Nations au côté du Parisein David Skrela, Pierre Mignoni faisait alors figure de numéro 1 à son poste. Tout semblait réussir au demi de mêlée clermontois, finaliste du Championnat de France et revenu en grâce dans l’esprit de Bernard Laporte. « Je suis bien placé pour savoir que tout va très vite », expliquait-il pourtant, prudent, à Marcoussis. L’ancien numéro 9 de Toulon, Dax et Béziers avait vu juste. Car huit mois plus tard, le joueur aux 28 sélections (et six essais) est au point mort. S’il réalise une saison plus qu’honorable avec Clermont, solide dauphin du Stade Toulousain, Mignoni n’a plus porté le maillot bleu depuis un Mondial qu’il n’a goûté que durant 119 minutes. La faute notamment à une blessure contre la Géorgie à Marseille.
Non retenu par le nouvel encadrement de Marc Lièvremont, le Montferrandais a assisté, impuissant, à l’émergence d’un nouveau groupe. Jugé trop vieux, semble-t-il, Mignoni a encaissé. Sans rien dire. « J’ai respecté leur choix, dit-il, du moment qu’ils ne touchent pas à l’homme…. » Il faut dire qu’à 31 ans, le demi de mêlée a tout connu ou presque depuis ses débuts internationaux en 1997. En l’espace de dix ans, il a vécu des hauts mais aussi beaucoup de bas. « Cela fait partie de la carrière d’un sportif, nous détaillait Mignoni lundi en se souvenant avoir déjà joué contre Marc Lièvremont et Emile Ntamack. Je prends peut-être les choses plus calmement désormais. Je ne vais pas non plus me tirer une balle dans la tête. Il faut avancer. C’est ce que j’essaie de faire et on verra bien… » Si Julien Bonnaire, Anthony Floch, Julien Malzieu et Aurélien Rougerie ont eu la chance de disputer le Tournoi, Mignoni, lui, a dû se contenter du Top 14 ces dernières semaines. Et a bien évidemment jeté un œil sur les cinq matchs des Bleus.
« L’équipe de France a voulu mettre en place un certain jeu offensif mais cela demande du temps, analyse-t-il. En ce qui concerne, Anthony et Julien, j’étais très content qu’ils fassent leurs débuts. Cela va leur donner encore plus de confiance pour la suite. » De la confiance, c’est justement ce qu’essaie de retrouver Pierre Mignoni toutes les semaines à Marcel-Michelin. « C’est vrai que l’équipe de France me fait toujours envie mais je vais d’abord penser au club, dit-il. J’ai toujours fonctionné comme ça même si c’est sûr qu’on y pense forcément quand on a des ambitions. Si cela ne vient pas, il faudra se faire une raison et continuer à avancer. » Et ce, dès samedi pour un déplacement périlleux à Montpellier emmené par ses nouveaux Bleus Fulgence Ouedraogo, Louis Picamoles, Julien Tomas et François Trinh-Duc. « De bons jeunes », selon Mignoni. Tout un symbole.
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