Clermont a frappé un grand coup en allant s'imposer à Toulouse samedi et conforté sa première place au classement. Les Auvergnats refusent toutefois de s'enflammer.
"Samedi soir, nous saurons ce que nous avons dans le ventre" , prévenait Vern Cotter vendredi dans Midi Olympique. Il a sa réponse. Clermont "en a", tout le monde le sait maintenant. Personne, cette saison, n'avait réussi à faire tomber les Toulousains chez eux.
Pourtant, les Auvergnats ne fanfaronnaient pas à la sortie des vestiaires. Trop respectueux de l'abattement haut-garonnais après la blessure de Vincent Clerc. Mais aussi trop malins pour s'enflammer et surtout canalisés par un Vern Cotter au flegme tellement anglo-saxon. "Si Toulouse n'avait pas joué une demi-finale européenne la semaine prochaine, cela n'aurait certainement pas été le même match", assurait le Néo-Zélandais. Elvis Vermeulen, particulièrement brillant sur la pelouse du Stadium, ne s'emportait pas plus : "Nous restons le Clermont du début de saison, à qui il reste des progrès à faire. C'est loin d'être parfait encore."
C'est vrai, l'ASM n'a pas outrageusement dominé la rencontre. Elle a eu une période de flottement au début de la deuxième mi-temps et a même montré de grosses lacunes, en touche notamment avec 5 lancers perdus lors des 25 premières minutes.
Premier test réussi
Mais elle a "su s'adapter", comme le relevait fièrement Vern Cotter. Et au final, s'est imposée dans le choc des Titans. Le symbole est très fort, tant pour les Auvergnats que pour les Toulousains et même tout le reste du Top 14. Il y aura, c'est sûr, un avant et un après Toulouse-Clermont. Le manager Jean-Marc Lhermet ne s'en cache pas : "C'est sûr que c'est une victoire importante pour la confiance des joueurs et la validation du projet de jeu que l'on veut mettre en place."
Le leader du championnat, qui a assis sa première place acquise le week-end dernier, tient son sa victoire contre un gros. Mais pas son match référence toutefois, estime l'ancien entraîneur des Crusaders : "Nous avons gâché quelques ballons, perdu beaucoup de touches alors ça ne peut pas être un match référence. Disons que c'était un match bien négocié." C'est le moins qu'on puisse dire. Il y a au moins une chose que personne ne peut nier : Clermont, en ce 19 avril, a pris une nouvelle dimension.
Rugbyrama - Emilie DUDON,