Sonnés après la défaite surprise contre Castres, Clermont et Laurent Emmanuelli entendent reprendre leur marche en avant à Biarritz. S’il s’attend à un match difficile, le pilier auvergnat y voit un bon test pour le leader du Top 14.
Laurent Emmanuelli, avec un peu de recul, comment jugez-vous cette défaite surprise concédée contre Castres la semaine passée ?
C’est simple, on n’a pas mis l’implication nécessaire. Nous sommes passés totalement à côté de notre match, sans y mettre l’engagement habituel. Nous avons commis beaucoup d’erreurs, et ça ne pardonnait pas face à ces Castrais.
Peut-on parler de suffisance ou d’un simple accident ?
Clermont ne peut pas se permettre d’être suffisant, vu que nous n’avons jamais gagné le Championnat. C’est un groupe qui est là depuis un moment, qui revient de loin après des périodes de galère, malgré la finale de la saison passée. Donc, de la suffisance, non. Je veux croire à un accident.
Est-ce que la série de dix victoires consécutives n’a pas grisé le groupe, même inconsciemment ?
C’est clair que quand on enchaîne les victoires avec des scores conséquents, on peut penser que le simple fait de se présenter sur le terrain va suffire. Mais le Top 14 est si difficile que si on ne met pas de l’application et de l’engagement dans le combat, on ne s’en sort pas. Surtout, nous n’avons pas été en mesure de mettre notre volume de jeu habituel, de monopoliser le ballon comme on sait le faire.
« Champion de France, la seule finalité »
Avez-vous senti le groupe touché dans son orgueil ?
Il y avait un petit challenge pour rester invaincus à la maison. Maintenant, ce n’est pas une fin en soi. Il vaut mieux subir une déconvenue en fin de saison régulière dans notre situation qu’en demi-finale. La seule finalité, c’est d’être champion de France. Ce club n’existera que le jour où il ramènera le Brennus. Ce jour-là, nous aurons une véritable reconnaissance.
Pierre Mignoni martelait ce souci d’humilité après la victoire à Toulouse…
Bien sûr. Beaucoup de gens s’interrogent encore sur Clermont. C’est seulement en allant chercher ce titre que nous ferons taire nos détracteurs. Pour l’instant, ce n’est pas de la langue de bois que de dire que nous ne sommes pas encore une grande équipe.
Quel a été le discours du staff cette semaine dans la perspective du match à Biarritz, vendredi ?
L’heure était à la remobilisation générale. Tout le monde a pris conscience des manques contre Castres. Après, Clermont n’est pas devenue une mauvaise équipe sur un match. Il faut repartir sur de bonnes bases à Biarritz, où l’on sera attendu de pied ferme. Le BO a la pression, joue une de ses dernières cartes pour les demi-finales. Ça reste une équipe très dangereuse. Il va falloir être dans le match d’entrée. Eux le seront.
A quel type de match faut-il s’attendre ?
Tout va dépendre des conditions météo. Dans tous les cas, Biarritz va jouer sur l’orgueil, on connaît la valeur de ce groupe et de ses individualités. De notre côté, on veut retrouver de la cohérence dans notre jeu. Ce sera peut-être dur d’envoyer tout le jeu qu’on est capable de produire d’habitude, car Biarritz reste une référence défensivement. On se doit de mettre beaucoup d’intensité, d’implication.
Est-ce un vrai test pour l’ASM ?
Oui, ce match vient au bon moment. Et ce, même si on avait gagné contre Castres. Il reste six matchs pour hausser notre niveau de jeu et peaufiner tous les détails pour aborder du mieux possible les phases finales. Le match aller contre eux avait été difficile (Ndlr : victoire de Clermont 12-9). Ils défendent très bien, notamment sur les extérieurs. Il va falloir essayer de franchir la ligne d’avantage dès les premiers temps de jeu.
Toulouse est revenu à deux points après sa victoire à Castres. La première place est-elle un objectif qui vous tient à cœur ?
Bien sûr. On va s’attacher à la défendre jusqu’au bout. On savait qu’on prenait une option en allant s’imposer à Toulouse. A nous de la conserver.
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Ven 9 Mai - 17:28