Napolioni Nalaga

Arrivé à Clermont en début de saison avec un grand sourire et une foulée de sprinteur-déménageur, Nalaga est la révélation du Top 14... mais reste un joker.

Quand Napolioni Nalaga débarque dans le Top 14 en provenance d'une île de l'hémisphère Sud, l'histoire se met en branle. Son prénom sonne déjà comme un avertissement. Napolioni Nalaga, " Napo ", " Nap's ", " Bonaparte ", comme le surnomment ses coéquipiers, est bien de la race des conquérants. Amateur de grands espaces, il se libère chaque week-end des cerbères les plus sévères de l'Hexagone. Assoiffé d'essais, son horizon s'arrête à la ligne d'en-but adverse. Au-delà, c'est son paradis. Quand il foule la terre promise, son équipe empoche cinq points et le très pieux Napolioni, pas ingrat, remercie Dieu d'un doigt pointé vers le ciel.

L'arme fatale

" C'est Dieu qui me donne la force " , explique-t-il. Depuis deux mois, l'AS Clermont-Auvergne, la Rolls Royce du championnat de France, lui doit quelques-unes de ses plus belles chevauchées. Avec douze essais inscrits en dix matches, Nalaga est même devenu l'arme fatale des Auvergnats. C'est simple. Depuis le début de la saison, à l'exception du match à Toulouse, le Fidjien n'a jamais quitté un terrain sans y avoir inscrit au moins un essai. Tout cela, il le doit, entre autres, à ses gènes (son père était international fidjien) et à sa force de caractère qui lui a notamment servi à revenir au plus haut niveau après une sérieuse blessure au genou...

Mais pas seulement. Napolioni Nalaga a surtout trouvé, au pays des volcans, une vraie terre de rugby, un jardin fertile où le compost fabriqué par Vern Cotter, le coach néo-zélandais des " Jaunards ", donne en ce printemps 2008 les plus beaux fruits de France. Après avoir laissé échapper le Bouclier de Brennus en juin dernier (battu en finale par le Stade Français Paris), le Clermont-Auvergne ne s'est pas découragé et a poursuivi sa course à l'armement.

Attendre son heure

L'arrivée de quelques recrues de choix comme Julien Bonnaire et le champion du monde sud-africain John Smit, conjuguée à un affaiblissement relatif des clubs concurrents, Biarritz et Paris, ont fait de Clermont le favori au titre de champion de France 2008. Au sein de ce collectif " galactique ", Nalaga n'est qu'une doublure des notables locaux, Aurélien Rougerie et Julien Malzieu, tous deux membres de l'équipe de France. C'est que dans l'esprit du staff clermontois, le Fidjien reste un joker.

Pour l'instant. Après une sérieuse blessure, Julien Malzieu a repris sa place aux dépens de Nalaga comme si de rien n'était. Ça se passe comme ça à Clermont-Ferrand et cela n'a pas eu l'air d'affecter le Fidjien. Rentré à une demi-heure de la fin du match lors de la défaite face à Castres, il a eu le temps d'inscrire son petit essai. Insuffisant pour faire gagner son équipe. Assez pour nourrir la légende.


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