Pour sa première année en tant qu'entraîneur, Tana Umaga a réussi son pari : faire monter Toulon en Top 14. Soulagé, heureux mais toujours aussi discret, il dresse un bilan après le titre de champion de France acquis dimanche.
Le RCT a fourni son meilleur match de la saison contre le Racing. Est-ce selon vous l'accomplissement du travail fourni depuis des mois ?
Tana UMAGA : Je le pense oui. Nous avons beaucoup travaillé cette saison, nous avons fait le maximum. Nous ne pouvons pas dire que nous ayons été beaucoup aidés... Nous avons compté sur nous et seulement sur nous. Nous avions notre futur entre nos mains et nous avons su en faire quelque chose.
Avez-vous eu peur après l'essai du Racing-Métro dès la première minute ?
T.U. : Non ! Je me suis juste dit qu'il en restait 79 autres (rires) !
La saison a parfois été difficile, les joueurs ont été traités de mercenaires à certains moments... Ce titre de champions de France est-il la meilleure réponse qui pouvait être apportée ?
T.U. : Je suppose, oui. Dans n'importe quel métier, il faut voyager pour trouver du travail et c'est ce que certains joueurs ont fait en venant ici. Mais ce qui est bien, c'est qu'ils ont vraiment compris comment fonctionnent le club et la ville, leur histoire. Nous avons aussi eu la chance d'avoir été très bien accueillis par les Toulonnais, ce qui rend les choses encore plus appréciables.
Faire monter Toulon était un pari osé pour votre première expérience en tant qu'entraîneur. Vous ne regrettez rien donc ?
T.U. : Pas du tout. C'était une très bonne année. J'ai eu de la chance… Je suis très heureux aujourd'hui.
Vous êtes rentré aux vestiaires après la rencontre puis votre président, Mourad Boudjellal, est venu vous chercher. A votre retour sur la pelouse, vous avez été ovationné par Mayol. Quel était votre sentiment ?
T.U. : C'était un peu embarrassant. C'était les joueurs qu'il fallait célébrer, pas le staff. Ce sont eux qui étaient sur le terrain et qui nous ont offert ce titre de champions. Nous, nous sommes juste là, comme leurs compagnes, comme tout le monde.
Vous êtes-vous habitués à la grosse ambiance qui baigne à Toulon ?
T.U. : Oui, ça fait huit mois que je suis là ! Mais c'est vrai qu'aujourd'hui (dimanche, NDLR), c'était particulier. C'était encore plus électrique que d'habitude. Ça ajoute quelque chose en plus à notre bonheur.
Serez-vous l'entraîneur du RCT l'an prochain ?
T.U. : Je l'espère oui, il faut demander au boss.
Mourad Boudjellal justement l'a confirmé devant les journalistes lors de la conférence de presse d'après-match…
T.U. : (en français) Ah, c'est bien ! Je vais bientôt pouvoir signer mon contrat alors (rires).
Le plus dur est-il à venir selon vous avec le Top 14 l'an prochain ?
T.U. : Nous avons franchi une étape seulement de notre objectif, qui n'est pas seulement de monter en Top 14 mais surtout d'y rester. Ce ne sera pas facile. Il faut continuer à travailler très dur. J'espère qu'on va s'améliorer.
Rugbyrama - Propos recueillis par Emilie DUDON