Benoît Baby a raté cinq finales pour cause de blessures quand il était à Toulouse. Il jouera la première de sa carrière samedi… avec Clermont. Un match forcément particulier pour l’arrière, étincelant contre Perpignan en demie.Dans quel état d'esprit êtes-vous avant la première finale de votre carrière ?Benoît BABY : Je le vis très bien. Je suis venu ici pour jouer une finale, voire deux avec la Coupe d'Europe. On a lâché la H Cup mais on est bien là en championnat. Ça fait un pincement au coeur de jouer contre mon club formateur, le club qui m'a tout apporté. Mais il faut savoir tourner la page et être fort samedi pour que cette fois, ça tourne en faveur de l'ASM et en ma faveur.
Jouer contre Toulouse vous motive encore plus ?B.B. : Je ne suis pas revanchard mais je suis motivé pour gagner des titres. J'en ai souvent vécu sur la touche ou dans les tribunes et là, j'ai envie d'en remporter à mon tour. J'ai galéré pendant cinq ans, à voir les autres jouer des finales. Maintenant j'y suis alors j'espère le gagner.
Toulouse a joué trois matchs de plus que Clermont cette saison, compte plusieurs blessés d'importance dans ses rangs et bénéficie d'un jour de récupération de moins que l'ASM. Pensez-vous que les conditions sont plus favorables pour vous ?B.B. : Je pense que l'avantage est plutôt de leur côté parce qu'ils ont joué trois matchs de très haut niveau afin de se qualifier pour cette finale. Nous, nous n'en avons joué qu'un, face à des Catalans qui nous ont facilité la rencontre en faisant beaucoup de fautes. Les Toulousains au contraire ont joué une finale de H Cup d'un niveau exceptionnel contre le Munster. Ils savent ce que c'est. Ils ont donc l'avantage selon moi.
Comment gérez-vous la pression avant de telles rencontres ?B.B. : Bizarrement, j'en ai eu beaucoup toute la journée de la demie mais je n'en avais plus en arrivant sur le match. J'avais peur d'en avoir beaucoup trop et de m'effondrer... Pour samedi, il faudra que je sois dans le même état d'esprit afin d'aborder la rencontre sereinement.
Vous avez été en vue en demie contre Perpignan. Cela vous rassure avant la finale ?B.B. : Faire des bonnes actions met en confiance, bien sûr. Mais les matchs ne sont jamais les mêmes. Peut-être que je serai nul samedi. Mais si c'est le cas et qu'on gagne, ce sera mieux qu'être bon et perdre. On verra.
Sentez-vous vos coéquipiers marqués par la finale perdue l'an dernier contre le Stade français ?B.B. : Non. Ils sont revanchards, c'est normal, et veulent gagner cette fois. Nous nous préparons sereinement. Il faut mettre de l'intensité dans la rencontre, plus d'intensité que nous n'en avons jamais mis cette saison parce que sinon, le match sera très difficile pour nous.
Avez-vous eu vos anciens coéquipiers au téléphone ?B.B. : Pas du tout. Je leur ai envoyé des textos pour les féliciter après la demie mais je ne sais pas si on s'appellera dans la semaine. Ils veulent préparer leur match sereinement, et moi aussi.
Eurosport - Propos recueillis par Emilie DUDON