Top 14 : Les nouvelles regles

La reprise de la saison est programmée au 26 Août. De nombreux changements vont intervenir sur le déroulement ainsi que sur les horaires des rencontres. Voici en quelques mots ce qu’il faudra retenir.
Les horaires :

Comme la saison dernière il y a aura 3 matches décalés par journée de championnat. Ces rencontres auront lieu le vendredi à 20h30 (Canal + Sport), le samedi à 17h (Canal +) et le samedi à 20h30 (Canal + Sport). Toutes les autres rencontres de la journée se disputeront le samedi à 14h30 et seront retransmises sur Rugby +.

Les règles :

Autour des touches :

- les touches rapides pourront être jouées entre le point de sortie de ballon et la ligne d’en-but, le lancer quant à lui pourra être effectué perpendiculairement à la ligne de touche ou en arrière comme une passe. Ces touches pourront être effectuées jusqu’à ce que la touche soit marquée par un défenseur adverse.

- L’alignement est désormais constitué d’un minimum de 2 joueurs sans limitation du nombre de participants. Il peut ainsi y a avoir, dans l’alignement, un nombre de joueurs différent entre le camp attaquant et le camp défendant. Les joueurs qui ne font pas partie de la touche doivent se positionner à 10 mètres.

- Les lifteurs (soutiens du sauteur) peuvent tenir le sauteur avant que le ballon soit lancé dans l’alignement.

- Le relayeur doit se positionner à 2 mètres de l’alignement lors du lancer.

- Le lanceur adverse peut se positionner dans le couloir des 5 mètres pour couvrir la zone du couloir mais il doit être à 2 mètres comme le relayeur. Ainsi il n’aura plus la possibilité d’intervenir en soutien sur le premier bloc de saut.

- Le poteau de coin, lui, ne fait plus partie de la touche, c'est-à-dire que sur un essai où le joueur aplati en décollant ses pieds du sol et en tapant le poteau de coin (si il ne met pas une partie de son corps en dehors des limites au sol), l’essai sera validé.

Dégagement en touche :

- La saison prochaine, la règle du « retour en zone » sera adaptée au Rugby. En effet, les joueurs pourront dégager directement en touche seulement si le ballon est capté ou issu d’une phase de jeu située à l’intérieur des 22 mètres. Si le ballon dégagé directement en touche provient d’un partenaire situé devant la ligne des 22, la touche sera jouée à l’endroit du coup de pied. Concrètement, sur une mêlée (un maul ou une touche) jouée à 25-30 mètres de la ligne, il n’y aura plus de passe à l’intérieur de 22 mètres pour gagner du terrain par un dégagement en touche.

Les mauls :

- Les défenseurs pourront, dans la mesure, où leur position est légale, écrouler les mauls (ballons portés). Il est toujours interdit de plaquer dans les mauls, mais les défenseurs ont la possibilité d’amener au sol les attaquants en les saisissant entre les hanches et les épaules. L’écroulement pourra être effectué aussi bien sur le porteur de balle que sur un attaquant sans ballon positionné dans le maul.

Les mêlées :

- En attaque comme en défense, les joueurs qui ne participent pas à la mêlée fermée (hors le 9 qui y participe) devront se positionner à 5 mètres des derniers pieds de la mêlée. Le plus gros changement intervient pour les défenseurs qui « perdent 5 mètres » sur la ligne d’avantage. En pratique lors d’une mêlée à 5 mètres, les défenseurs devront attendrent sur la ligne d’en-but que le ballon sorte de la mêlée pour pouvoir intervenir.

- Le demi de mêlée pourra lui suivre l’introduction du ballon mais dans un couloir de 1 mètre de la mêlée si il s’en éloigne il devra se positionner avec le reste des ¾.
Dans le cas où il préfère défendre côté opposé à l’introduction, il pourra, comme actuellement, défendre à partir de la ligne de hors jeu (derrière les derniers pieds de la mêlée).


Source site off. de l'ASM

Le nouveau rôle des juges de touche

En vigueur durant le Super 14, de nouvelles règles vont être mises en place en France dès le début de la saison. Elles sont nombreuses et parfois complexes. Voilà pourquoi nous avons décidé de toutes vous les présenter, une par une. Premier épisode : le nouveau rôle des arbitres assistants.

L'implication des juges de touche dans les différentes décisions de l'arbitre principal est croissante depuis quelques années. Mais dorénavant, il y aura encore davantage de communication entre les différents membres du corps arbitral durant un match. En effet, ces mêmes juges de touche pourront, à partir du début de la saison prochaine, amener de nombreuses informations qui auraient échappées à l'arbitre central. C'était déjà possible, direz-vous. En fait, pas tout à fait.

Jusque-là, ces assistants ne pouvaient communiquer qu'en cas d'actes d'antijeu. Maintenant, leur champ d'action sera encore élargi et leurs interventions bien plus importantes. Voire décisives pour le déroulement d'une rencontre puisqu'ils pourront être consultés pour n'importe quelle faute de jeu. C'est évidemment un élément qui va en partie décharger l'arbitre de toutes les responsabilités qui lui incombent. Sans parler des conséquences sur les actions qui lui échappent.

L'arbitre central reste seul décideur

Il est également ajouté que les juges de touche auront la possibilité de prévenir l'arbitre central d'une faute de jeu par tout moyen nécessaire. Pour Joël Dumé, le Directeur Technique National de l'Arbitrage, "c'est un petit peu ce qui se passe déjà à haut niveau. Il y a maintenant des systèmes de micro qui permettent aux assistants de venir en aide à l'arbitre". Avant de reconnaître qu' "aujourd'hui, leur rôle est limité". C'est donc pour répondre à cette carence que la règle va être mise en vigueur. Joël Dumé est optimiste : dans le monde professionnel, "la modification concernant les juges arbitres ne posera pas de difficulté".

Toutefois, il est bien précisé que malgré les interventions de ses assesseurs, c'est bien l'arbitre principal qui aura le dernier mot. En effet, s'appuyant sur leurs observations et leurs conseils, il prendra ensuite une décision, en son âme et conscience, et choisira donc de sanctionner (ou pas) une faute qui lui a été indiquée. Il reste évidemment le "maître" sur le terrain. Ses assistants auront en quelque sorte un rôle de consultation, comme cela est parfois le cas en football.

Des interrogations pour le monde amateur

Par contre, Joël Dumé se montre beaucoup plus sceptique sur l'application de cette règle au niveau amateur. Il ne cache pas son inquiétude quant à sa mise en place: "Je pense qu'à haut niveau, c'est une bonne chose car les juges sont formés. En revanche, dans des divisions inférieures, il peut y avoir des mauvaises interprétations ou des incompréhensions. Les arbitres assistants n'étant pas formés, cela peut créer des difficultès ". En fait, il pense que dans le monde amateur, l'efficacité du nouveau rôle des juges de touche sera surtout dépendante de la compétence de chacun d'entre eux : "Je suis un peu mitigé car tout dépend du niveau des juges arbitres".

Après le nouveau rôle des arbitres assistants, voici le second volet de notre série sur les nouvelles règles en vigueur pour la saison 2008-2009. Les poteaux d'angle et de coin font désormais partie du terrain ce qui pourrait occasionner quelques situations cocasses...

C'est sans doute l'une des règles qui paraît les plus anodines. Celle qui pourrait passer inaperçue aux yeux de tous. Mais pas dans les textes. Pourtant, sur le terrain, la règle des poteaux de coin et d'angle risque de faire basculer un certain nombre de rencontres. Et d'éclaircir des situations obscures de vidéo dans une zone aussi chaude que peut-être celle de l'en-but et de ses coins. Désormais, "les poteaux de coin et les poteaux d'angle de touche de but et de ballon mort ne sont pas en touche de but". En clair, les poteaux de coin et d'angle font désormais partie du terrain, ce qui n'était pas le cas jusqu'à aujourd'hui.

Résultat, si un ballon vient à rester dans l'en-but grâce à l'un des deux, les joueurs pourront aplatir. L'essai sera validé par les arbitres. Cette situation est peut-être exceptionnelle, mais elle peut arriver. On a déjà vu en football des ballons rester dans l'enceinte du terrain grâce au poteau de corner. Bon, évidemment, ce ballon-là n'a pas le rebond capricieux du rugby mais quand même... Cela pourrait bien occasionner des sprints effrénés dans l'en-but pour aller aplatir dans l'espoir que le ballon reste à l'intérieur de la zone de jeu.

Dumé: "Plus cohérente"

La situation décrite dans la seconde partie de la règle pourrait se révéler bien plus fréquente. "Lorsqu'un joueur est en possession du ballon et touche un poteau de coin, il n'est pas en touche de but, sauf si le ballon est en contact avec le poteau et avec le sol." Cela signifie qu'un joueur pourrait aplatir dans l'en-but même s'il touche le poteau avant et qu'il n'a pas touché le sol en dehors du terrain. Combien d'essais a-t-on vu refusés - certes logiquement car en accord avec la précédente règle - car le joueur avait touché le poteau? Et combien de fois a-t-on dû recourir à l'arbitrage vidéo pour savoir si oui ou non le joueur avait touché le poteau avant d'aplatir? Ça ne sera plus le cas.

Joël Dumé, DTN de l'arbitrage se dit "très favorable à cette règle [...] beaucoup plus cohérente. Si l'on part du principe que pour avoir une touche il faut que le ballon ou le porteur du ballon touche le sol en dehors du terrain, il est donc logique que le poteau de touche ne fasse pas partie de la touche , ajoute-t-il. Il y a une harmonisation qui me plait beaucoup. Si un joueur, ayant les pieds dans le terrain et tenant le ballon verticalement au dessus de la ligne de touche, touche le poteau de touche, ni le ballon ni ses pieds ne sont en contact avec le sol en dehors du terrain, il n'y a donc aucune raison de siffler". L'exemple est tiré par les cheveux mais la règle, elle, devrait démêler certaines situations.

Rugbyrama - Ph-DC

Parmi les nouvelles règles qui entreront en vigueur cette saison, la touche – alignement et remise en jeu – fait l'objet de multiples retouches pour renforcer l'esprit d'initiative des équipes. C'est sans doute la nouvelle règle qui contient le plus de modification.

Dans le comité de réflexion de Stellenboch, cette université d'Afrique du Sud où sont nées ces nouvelles règles, l'envie de favoriser l'attaque et les contre-attaques était motrice de toute réflexion. Pour cela, les têtes pensantes se sont attaquées à la touche et la remise en jeu.

Pour éviter le jeu au pied systématique de ses 22, et la recherche de la touche lointaine, le gain de terrain ne sera plus accordé. Comme l'indique la LNR, le nouveau texte dit en effet : lorsqu'un joueur capte le ballon à l'extérieur de ses 22 mètres et le passe, le projette ou le porte à l'intérieur de ses 22 mètres, et que celui-ci est botté directement en touche, la touche s'effectue en face de l'endroit où le ballon a été botté. Autrement dit, il faudra relancer ou trouver une touche indirecte, y compris de ses propres 22! A noter aussi comme le précisait Midi Olympique le 7 juillet dernier, que cette nouvelle règle ne s'applique pas lorsque le ballon est récupéré sur maul.

Un alignement = 2 attaquants + 2 défenseurs

S'il y a une modification qui a pu être vue et revue tant dans le Super 14 que dans les Tri Nations, c'est le renvoi rapide... et pas droit! Tentés par le gain de temps que va procurer cette remise en jeu, certains des joueurs de l'Hexagone ont souvent au cours du dernier exercice testé, avant d'être repris par la patrouille... Comme le précise l'arbitre Joël Jutge, "il y aura possibilité de faire une remise en touche vers l'arrière uniquement quand l'alignement ne sera pas formé." La règle dit qu'il y a alignement quand deux attaquants et deux défenseurs sont en place. "Ceci peut changer beaucoup de choses, signale encore l'arbitre international français. Nous devrions voir beaucoup plus de relances rapides."

Autre précision apportée au nouveau règlement concernant l'alignement : il n'y a pas de limite supérieure au nombre de participants d'un alignement, le minimum étant de 2 par équipe. "De même, l'équipe qui défend peut mettre moins de joueurs, nous l'avons vu lors des matchs des Springboks qui ont joué certaines à trois. Nous perdrons moins de temps à calculer le nombre de joueurs. Cela va faciliter les choses."

Jutge : "Mettre de l'ordre"

Toujours dans le but d'éclaircir les débats et la lutte aérienne dans l'alignement, "le vis-à-vis du lanceur n'a plus la possibilité de faire bloc avec le sauteur. Il sera soit à 2 mètres, soit à 10 mètres et le relayeur sera à 2 mètres de l'alignement." Pour Jutge, ces précisions visent à "mettre de l'ordre là-dessus. On ne veut pas de gens qui traînent et qui gravitent autour." Enfin, toujours en ce qui concerne l'alignement : le "pre-gripping" pour garantir la sécurité du joueur est autorisé tout comme le soutien à un sauteur.

Comment seront exploitées ces nouvelles possibilités? Les relances et l'offensive seront-elles clairement favorisées ? Il faudra évidemment juger sur pièce. "Nous nous demandons si beaucoup d'équipes feront des touches raccourcies, s'interroge Joël Jutge. Nous avons vu avec les Tri Nations que c'est possible."

Rugbyrama - Myriam Périssat

Quatrième épisode des nouvelles règles qui entrent en vigueur le 1er août. Après les assistants, les poteaux de touche et l'alignement, voici le maul qui a vécu ses derniers jours.

Le maul était devenu l'arme secrète. Redoutable et redoutée. Redoutable parce que "ultra efficace" offensivement et redoutée parce "qu'indéfendable" défensivement. Souvent accusé de casser, voire de tuer carrément le rythme du match, le maul prend du plomb dans l'aile comme le veut l'expression.

Car oui mesdames et messieurs, le maul a vécu et bien vécu. Jusqu'à maintenant pénalisé, celui qui effondrera le maul sera... encensé. Ou presque! En fait, les nouvelles règles qui entrent en vigueur au 1er août veulent permettre à l'équipe qui défend de faire chuter ce paquet de joueurs jusqu'alors protégé par la loi du rugby. Mais le défenseur ne devra pas procéder au hasard : en effet, il devra se saisir d'un des participants au maul (pas forcément le porteur du ballon) entre les épaules et les hanches, et l'amener au sol. En aucun cas, le défenseur n'aura droit de plaquer. Conséquence directe de ce nouvel alinéa, la référence liée au fait que la tête et les épaules ne doivent pas être plus basses que les hanches est désormais caduque.

Veiller à la sécurité

Point qui doit attirer l'attention des observateurs, mais aussi et surtout des arbitres, il faudra que le défenseur soit incorporé au maul dès le départ de l'action. Si Joël Jutge voit du bon dans cette nouvelle règle qui devrait "faciliter la tâche" des hommes en jaune. Joël Dumé souligne dans ses interventions sur le site de la LNR qu'il s'agira de veiller à la sécurité des joueurs. "Que veut dire écrouler le maul ? S'agit-il de tirer le porteur du ballon au sol ? De se laisser tomber et de faire obstruction aux adversaires ? Dans ce cas, il y a un risque au niveau de la sécurité des joueurs, et encore une fois à des niveaux plus modestes, j'ai quelques interrogations à ce sujet."

Surtout le nouvel homme fort de l'arbitre en France s'interroge sur le but de cette disposition qui selon lui va à l'encontre du jeu : "Le fait de pouvoir écrouler les mauls donne une arme de plus à la défense. Le gros inconvénient est que l'essence même d'un maul est de créer un point de fixation et de consommer des adversaires dans le regroupement, et le droit d'écrouler va un peu à l'encontre du jeu."

Le maul revu et visité, mais le jeu au sol aussi où un recadrage sur la règle du joueur venant au soutien en formant un pont a été rappelé. En revanche, rien de nouveau sous le soleil concernant le pick and go. Ce dernier a encore de beaux jours devant lui.

Rugbyrama - Myriam Périssat

Cinquième épisode de notre tour d’horizon des nouvelles règles qui entreront en vigueur dès le mois d’août. Après les assistants, les poteaux de touche, l'alignement et les mauls, ce sont les mêlées ordonnées et surtout la ligne de hors-jeu sur ces phases de jeu qui vont évoluer.

Dans le secteur des mêlées ordonnées, deux points vont changer. Tout d'abord et selon le règlement officiel, "la ligne de hors-jeu pour les non participants à la mêlée, hormis pour les demis de mêlée, se situe à 5 mètres derrière les pieds du partenaire le plus en arrière de la mêlée". En clair, sur ces phases de jeu, nous aurons des défenses plus éloignées qu'auparavant. L'arbitre international Joël Jutge résume cette nouvelle règle : "Nous serons en quelque sorte dans la même configuration que sur les touches sauf que les défenses seront à 5 mètres et non à 10".

"Des options de jeu supplémentaires"

Cette évolution va évidemment donner plus de libertés et de solutions à l'équipe qui est en possession bu ballon. Celle-ci aura plus de champ pour défier son adversaire dans la ligne d'arrières. Sur le site de la LNR (Ligue National de Rugby), Joël Dumé, Directeur Technique National de l'Arbitrage, trouve que " c'est très bien car cela offre des options de jeu supplémentaires à l'équipe attaquante. Les trois-quarts auront certes plus de place pour se lancer mais je crois que cela va beaucoup favoriser le jeu 8/9 au ras". Pour Joël Jutge, "cela s'apparente un peu au rugby à XIII".

Cependant, Joël Dumé tient à prévenir ses collègues arbitres qu'il faudra être particulièrement attentifs. En effet, il les met en garde et leur conseille d'être "plus vigilants car les troisième ligne de l'équipe qui défendent auront peut-être plus tendance à ne pas rester liés très longtemps". Mais ils pourront surveiller cela de près car ils ne seront pas chargés de déterminer et de faire respecter la ligne de hors-jeu. Ce sont les arbitres assistants qui s'en occuperont et qui préviendront l'arbitre central en cas de position illicite de l'un des défenseurs. Ceci entre pleinement dans l'évolution du rôle et l'élargissement des compétences des juges de touche prévus par les nouvelles règles.

Le demi de mêlée : un cas spécial

Deuxième point de la nouvelle règle : "Le demi de mêlée doit se tenir proche de la mêlée. S'il s'en éloigne, il doit reculer à 5 mètres et y rester". En fait, la ligne de hors-jeu pour les demis de mêlée est beaucoup plus complexe. Mais elle offrira, elle aussi, plus d'options pour les équipes, suivant la façon dont elles ont décidé de défendre. Tout d'abord, pour bien comprendre, il faut imaginer un 'couloir' étroit réservé pour le demi de mêlée le long de la mêlée.

S'il reste du côté de l'introduction du ballon, il pourra suivre sa progression. Mais à une seule condition : ne pas avoir les deux pieds devant le ballon. S'il s'éloigne de son 'couloir', il devra être à 5 mètres, comme tous les non participants à la mêlée. Enfin, s'il décide de défendre côté opposé, il a deux possibilités : soit il reste à hauteur de son troisième ligne aile, soit il part intégrer le rideau défensif de son équipe (c'est-à-dire à 5 mètres). Sur ce point encore, Joël Dumé est plutôt optimiste : "je suis très favorable à cette règle".

Rugbyrama - Jérémy Fadat

Soyons clair : la règle de carence ne fait pas partie des nouvelles règles de l'IRB. Elle entrera quand même en vigueur au 1er août. Explications.

Marre des mêlées simulées. Tout simplement, ras la casquette! La solution? La restauration de la règle dite de la carence. Utilisée en 2005-2006 en France pour prévenir certains abus, cette règle a été retirée des règlements suite à la demande (ferme) de l'IRB. La FFR a décidé son retour, avec une modification du nombre de première ligne remplaçants. Désormais, il y aura 8 joueurs sur le banc, mais seulement 7 remplacements possibles.

Il fallait faire quelque chose. Le rugby français a pris ses responsabilités. Après une saison d'accalmie, les mêlées simulées ont fait leur retour. Le côté stratégique de la chose a même été ouvertement assumé. Et quand la FFR et la LNR ont demandé à l'IRB de se pencher sur le problème, la France s'est entendu dire qu'il n'y avait pas ce genre de problème hors de l'hexagone.

Problème franco-français?

C'est pour cela que René Hourquet a pris le taureau par les cornes et décidé de restaurer la carence avec l'aménagement du nombre de remplaçants : "Pour les informer que nous revenons à cette règle. Pas pour leur demander la permission," précise René Hourquet dans Midi Olympique (7 juillet 2008). Devront figurer sur le banc : "un pilier gauche, un pilier droit et un talonneur. C'est ce qui se fait en moins de 19 ans."

A compter de ce vendredi 1er août, cela sera donc le cas en France... Et peut-être hors de nos frontières prochainement. En effet, c'est passé presque inaperçu, mais les London Wasps ont usé de la ruse des mêlées simulées lors de la finale de la Premiership face à Leicester... Problème franco-français? Pas tant que ça après tout. Si l'IRB le souhaite, la carence est une solution efficace.

Rugbyrama - Myriam Périssat

Rugby365.fr - Par Pierrick TAISNE

Avec notamment Romain Poite, Christophe Berdos fait partie des arbitres partis à la rencontre des clubs pour les sensibiliser aux nouvelles règles. Après voir rendu visite à Bayonne, Dax, Brive, Grenoble, Pau et Tarbes, il fait le point.


Christophe Berdos, comment se passent les rencontres avec les clubs ?

Ces rencontres sont très positives et très intéressantes. Que ce soit pour les joueurs ou pour nous. Ça leur permet de connaître les nouvelles règles et pour nous de ressentir les sensations des joueurs. J’en retire beaucoup d’échanges et pas de directives. Nous gardons certaines positions, sur lesquelles nous sommes fermes. Sur d’autres, nous sommes en attente. Et sur d’autres encore, nous changerons certainement notre manière de voir les choses.

Pensez-vous que ces règles soient une bonne chose ?

J’attends beaucoup des premiers matchs. Tout le monde a vu le Tri-Nations. Pour la plupart des matchs, nous avons vu de belles choses. Verrons-nous la même chose en France ? Je croise les doigts. En tout cas, j’y crois. Maintenant, le terrain, c’est autre chose. Mais les joueurs en sont capables. Quand j’entends les entraîneurs me dire que c’est compliqué, je leur réponds que nous n’avons rien à envier aux nations du sud. Nous avons les joueurs pour. Il ne manque que la volonté. C’est à nous d’y aller.

Parlons plus spécifiquement de la mêlée et du fait qu’un joueur adverse ne puisse pas être à moins de cinq mètres…

C’est une bonne règle pour dynamiser les départs du numéro 8 derrière la mêlée. Maintenant, je demande à voir si en France nous aurons cette tendance à utiliser au maximum cette règle. Je ne suis pas sûr que nous voyions le même dynamisme en Top 14 ou Pro D2 par rapport à Tri-Nations. J’entends que les clubs sont encore un peu sur la réserve.

C’est-à-dire ?

Les enjeux sont très importants. La priorité est de gérer le maintien, plus que le jeu.

Et que pensez-vous la règle maul qui pourra être écroulé ?

L’année dernière, nous nous sommes rendu-compte que nous avons accepté beaucoup de mauls qui pouvaient être considérés comme écroulés. Finalement, cette année, on formalise ce que nous avons malheureusement laissé faire l’année dernière. Derrière, une fois que le maul sera écroulé, ça sera à nous de gérer parce que les joueurs vont tenter de rentrer sur les côtés. D’après le ressenti général, les joueurs n’y voient pas pour le moment trop d’intérêt. Mais cela sera testé dans les premières journées du championnat.

« Ces règles vont dans le bon sens »

Vous attendez-vous à faire beaucoup de pédagogie en début de championnat ?

Peut-être moins que ce que les gens attendent. C’est pour cela que nous faisons la démarche de venir voir les clubs. Nous voulons anticiper ce que nous risquons de voir dans le championnat.

Et que dire des zones de rucks ?

Ce ne fait pas partie des nouvelles règles. C’est une norme internationale. Nous voulions changer les attitudes sur les phases de plaquage avec notamment tous ces joueurs qui tombaient volontairement au sol et de façon illicite. On veut redonner la chance à la défense dans l’équité du combat dans la lutte debout.

Les joueurs s’y font-ils ?

Mentalement, ils ont beaucoup de mal à s’y faire. Ils n’avaient plus forcément l’habitude d’arriver de bas en haut. Nous avons tous été fautifs, moi le premier, d’accepter que les joueurs viennent de haut en bas.

Sur quelles règles les joueurs manifestent-ils le plus d’intérêt ?

Sur la remise en jeu rapide. Le cas où je peux récupérer une touche directement ou non. Ça les interpelle dans le bon sens. Ça intéresse grandement les arrières pour dynamiser le jeu. Il y a aussi les mêlées. Ces deux mesures risquent de plus changer le jeu. Elles vont dans le bon sens. Concernant les plaquages de bas en haut, c’est à ce sujet qu’ils sont le plus dubitatifs. Ils travaillent sur le sujet, mais ne voient pas encore l’intérêt.

Sentez-vous une différence d’intérêt de ces règles suivant les clubs ?

Bien sûr, parce que les entraîneurs calculent en fonction des forces en présence. Au niveau des plaquages, c’est la morphologie du joueur qui amène les questions. Pour un grand joueur, plaquer de bas en haut est par exemple beaucoup plus difficile que pour un petit.

Souvent décriées, difficiles à intégrer, les nouvelles règles en vigueur dans le Top 14 ont encore fait parler d'elles à l'occasion de la cinquième journée. Perpignanais et Parisiens, malgré leurs victoires, se sont notamment plaint de l'interprétation du nouveau règlement par le corps arbitral. Le chantier est encore grand pour changer les mentalités, et la qualité du jeu s'en ressent.

McKenzie en colère

Samedi après-midi, dans les vestiaires du stade Jean-Bouin, la scène a surpris mais elle est éloquente. Alors que ses hommes venaient de conforter leur place de leader avec une large victoire sur Brive (37-16), Ewen McKenzie est à peine revenu sur la performance probante de son équipe. Il a préféré faire une longue sortie sur les travers de l'arbitrage qu'il a constaté tout au long du match. Dans son collimateur, le grand nombre de fautes sifflées contre le Stade Français (22 pénalités au total), et surtout les travers engendrés par les nouvelles règles, notamment dans les rucks.

Le problème est simple : l'équipe a produit beaucoup de jeu, mais elle a été souvent sanctionnée, trop souvent selon l'entraîneur australien, qui déplore que par défaut, les arbitres français aient tendance à privilégier les défenseurs. Or ce n'est pas franchement ce qu'induisent ces nouvelles règles, qui étaient censées au contraire favoriser le spectacle. Ce qui énerve McKenzie, qui pointe du doigt les arbitres du championnat : «Le problème, c'est que les arbitres dans un ruck ne regardent que l'équipe qui attaque. Et la sanctionne. Je me suis renseigné : en Angleterre, ce n'est pas du tout arbitré comme cela. C'est donc un problème d'interprétation. Il faut poser la question à la Fédération parce que, du coup, on ne va plus du tout attaquer. Et uniquement occuper le terrain au pied.»

L'effet inverse

Autre match, autre victoire mais autre coup de gueule, Jacques Brunel, le coach de l'USAP, a lui aussi passé une bonne partie de la rencontre à pester contre l'arbitrage de monsieur Maciello. Pour les mêmes raisons que son homologue parisien, puisque selon lui, son équipe, qui a dominé dans la possession du ballon, a été très souvent pénalisée, trop souvent à son goût. A bout d'une mi-temps, Brunel a donc clairement demandé à ses hommes d'occuper le terrain au pied, tout en hurlant régulièrement le fond de sa pensée, sous forme de provocation : «A ce jeu il ne faut pas avoir le ballon !». Ces deux réactions, après pourtant deux succès importants des deux premiers du championnat, peuvent paraître surprenantes et disproportionnées. Elles confirment en fait surtout la difficulté de mise en place des nouvelles règles, qui ne sont pour l'instant pas un franc succès.

Le problème semble double. D'abord c'est peut-être trop d'un coup. Avec treize nouvelles règles, les joueurs comme les arbitres doivent réapprendre plusieurs phases de jeu, et l'adaptation est forcément compliquée, en tout cas elle demande du temps. Ensuite il y a pour l'instant un travers inquiétant, inverse du but initial. Alors qu'elles devaient favoriser le jeu et le spectacle, les nouvelles règles incitent au contraire les équipes à occuper le terrain au pied, à balancer des chandelles, bref à se débarrasser du ballon de peur de se mettre à la faute pour des raisons pour l'instant incomprises. Ce sont évidemment encore et toujours les phases de rucks qui posent problème. Les instances fédérales voulaient limiter au maximum ces phases de jeu, qui avaient pris trop de place dans le rugby moderne et empêchait le jeu au large.

Donc elles ont permis par exemple l'écroulement du maul pour abréger ces mouvements obscurs, en espérant que cela inciterait les équipes à écarter les ballons. C'est pour l'instant un échec, et la réflexion concernant l'avenir du jeu est loin d'être terminée. Ces nouvelles règles sont à l'essai jusqu'en mars, elles ne font pour l'instant pas l'unanimité, loin de là. Une fois digérées, elles aideront peut-être le rugby à devenir plus accessible. Pour l'instant au contraire elles compliquent les choses, et notamment la tâche des arbitres, qui ont encore plus de mal à voir ce qui se passe dans les rucks. Il reste encore quelques mois pour digérer et revenir à un jeu de mouvement et d'initiatives, pratiqué dans le Sud avec les mêmes règles. Comme quoi rien n'est perdu.

Aymeric MARCHAL-L'Equipe.fr

Une nouvelle directive de l'IRB sur les règles pourrait définitivement faire disparaître le maul, déjà mal en point depuis le début de cette saison.

C'est toujours la même chose avec les circulaires. Elles arrivent discrètement, annoncent des mauvaises nouvelles et sont généralement irrémédiables. Celle en date du 24 septembre émise par l'IRB ne déroge pas à cette règle avec pour conséquence un maul moribond. Le coup de grâce après la première attaque portée lors de l'intersaison avec la nouvelle règle qui permettait aux défenseurs d'écrouler l'édifice adverse.

Mais l'IRB a donc décidé d'aller encore plus loin. Désormais un maul sera considéré comme terminé dès que la défense d'une manière ou d'une autre le quittera. Un choix qui est dramatique sur le plan de l'esprit du jeu et sur la notion de combat car cette nouvelle directive permettra à la défense de prendre l'avantage sur l'attaque sur cette phase de jeu. En effet, les défenseurs n'auront plus qu'à quitter le maul pour mettre fin à ce dernier mettant les attaquants dans l'embarras puisqu'ils se retrouveraient rapidement en position illicite.

Si un attaquant de l'ancien groupé-pénétrant venait à toucher un jouer adverse, il se verrait soit pénalisé (si l'arbitre juge un contact volontaire), soit il rendrait le ballon à l'adversaire grâce à une mêlée (contact involontaire). Bref, choisir l'option du maul (déjà mise à mal par la possibilité d'écrouler l'édifice) devient très risquée et les entraîneurs devraient rapidement l'oublier. L'IRB, qui cherche à rendre le jeu toujours plus spectaculaire en offrant rapidement le ballon aux lignes arrières, pourrait vite se rendre compte qu'elle vient de donner une nouvelle arme à la défense. Ce n'était pas forcèment l'effet souhaité.

Rugbyrama - Nicolas AUGOT

Rugby ton esprit fout le camp.J'espère que cette règle ne sera jamais appliquée.

IRB : La règle du maul annulée ?

Selon le DTN des arbitres français Joël Dumé, la nouvelle directive émise par l'IRB le 24 septembre selon laquelle le maul se terminera désormais dès que l’équipe défendante quittera le ballon porté pourrait être annulée.

"Cette règle a surpris. Elle pourrait être contredite et l"IRB pourrait revenir dessus", nous a-t-il confié. "Il en sera question en tout cas la semaine prochaine lors d"une réunion du Board."

En attendant, cette règle sera mise en application dès ce week-end en H Cup.