Leader incontesté après sa nette victoire contre Bordeaux-Bègles, Aurillac impressionne en ce début de saison. Une réussite pour ce club qui, il y a encore à peine deux saisons, évoluait en Fédérale 1. Jeunes et anciens font les beaux jours du Stade aurillacois.
"Si on m'avait dit qu'on gagnerait nos trois premiers matchs de la saison, j'aurais souri. On ne pensait pas en être là mais on savoure notre bonheur", lance l'entraîneur aurillacois, Thierry Peuchlestrade. Il est vrai que l'histoire, que vit depuis trois saisons le club cantalien, s'apparente à un conte de fées. Après leur titre de champion de Fédérale 1 lors de la saison 2006-2007 et leur 11e place l'année dernière en Pro D2, les Aurillacois occupent actuellement le fauteuil de leader. Une place qui, au regard de ce début de saison, est en tout point méritée. En trois matchs et autant de victoires contre Albi (11-6), Tarbes (16-15) et Bordeaux (49-19), le Stade aurillacois a prouvé qu'il faudra compter sur lui en 2008.
Et lorsqu'on demande à l'entraîneur quelle est la recette miracle, Thierry Peuchlestrade reste pour l'instant sans réponse : "La confiance est là, on surfe sur la vague de la victoire..." En tout cas, il semble que, malgré un effectif profondément renouvelé à l'intersaison, la mayonnaise a rapidement pris : "Il y a eu pas mal de chamboulements dans notre effectif. On a essayé de leur montrer le plus rapidement possible nos schémas de jeux afin qu'ils s'adaptent vite." Et pour l'instant, il semblerait que cela paye. Lors du dernier match, le jeu d'Aurillac était particulièrement bien léché : alternance de jeu au pied, de prises d'initiatives et de jeu dans les intervalles, les joueurs ont offert du beau spectacle. "C'est vrai que ce week-end, nous étions euphoriques. Malgré tout, il y a de nombreux secteurs où nous devons progresser. Notamment au niveau des déplacements offensifs et défensifs de l'équipe. On doit aussi travailler sur la zone plaqueur-plaqué car c'est une phase très délicate où l'interprétation varie selon les arbitres."
"Un amalgame de jeunes et d'anciens"
Avec l'un des portefeuilles les plus modestes du Pro D2, à hauteur de 2,5 millions d'euros, Aurillac parie sur les jeunes de son centre de formation. Avec le deuxième ligne Albert Valentin, le troisième ligne Petrus Hauman ou l'ouvreur Jérémy Bourlon, le club s'est ainsi créé un réservoir de jeunes joueurs talentueux. D'autres jeunes espoirs de Clermont (Simon Michaud) et du Stade français (Julien Marechal) sont également venus pallier aux nombreux départs de l'été. Pour Thierry Peuchlestrade, l'alchimie d'Aurillac, réside dans cet "amalgame entre des jeunes et les anciens, cadres de l'équipe." L'exemple le plus probant est Mathieu Lescure qui incarne parfaitement ce savoir-faire cantalien. Formé au club, il fait désormais parti des leaders de l'équipe.
Une équipe qui devra faire preuve de maturité avant d'affronter l'ogre parisien du Racing-Metro,samedi. Le coach auvergnat s'attend à un gros combat. "C'est la plus grosse équipe de la poule. Ils ont recruté à hauteur de leur ambition. De notre côté, on ne fera pas l'impasse sur ce match mais on a des joueurs qui n'ont pas encore eu beaucoup de temps de jeu, donc je pense faire tourner un peu l'effectif. Surtout qu'on a eu beaucoup de blessés actuellement donc on va faire attention." La prudence est donc de mise mais une chose est sûre, Aurillac n'a pas envie de s'arrêter en si bon chemin.
Rugbyrama - Charles CARRASCO