Pierre Martinet va-t-il quitter la tête du CSBJ ? Le truculent président berjallien, en poste depuis 1996, a en tout cas annoncé lors d'une soirée de partenaires lundi qu'il était prêt à lâcher une bonne partie de ses parts contre un chèque de deux millions d'euros.
Derrière cette annonce choc, Martinet souligne deux raisons qui le pousseraient à prendre du recul dans un club qu'il a emmené en demi-finales et même en finale (1997) du Top 14, mais qui régresse depuis trois saisons. Tout d'abord, il avance une certaine lassitude après douze ans de présidence, notamment à cause de l'absence de soutien dans la région, que ce soit pour trouver d'autres sponsors ou surtout pour consruire un nouveau stade. Aujourd'hui il semble même résigné : «Le repreneur demandera des assurances. La ville de Bourgoin-Jallieu et le conseil général de l'Isère devront rapidement se positionner. Peut-être qu'il arrivera à faire ce que je ne suis pas parvenu à réaliser.»
Second problème, l'agenda surchargé du chef d'entreprise, qui a fait de sa société de traiteurs une multinationale, et qui lui prend de plus en plus de temps. En plus de ses réflexions personnelles, les mauvais résultats de l'équipe, 12e au classement, pourraient aussi l'inciter à insuffler un vent nouveau au CSBJ, l'une des figures de proue du rugby français, grâce en partie à son excellent centre de formation (Glas, Chabal, Milloud, Nallet, Bonnaire, Papé et plus récemment David ou Parra en sont sortis).
L'appel est en tout cas lancé : «J'ai toujours été favorable à l'ouverture du capital et j'annonce très clairement la couleur ; je suis prêt à laisser 50 ou 51% des parts, voire plus, si une société est prête à investir 2 millions d'euros.» Une page est donc en train de se tourner à Bourgoin.