Nalaga en grande forme ...

Auteur d'un quadruplé face à Toulon (32-5), le Fidjien Napolioni Nalaga signe son retour en forme. Clermont peut se frotter les mains alors que la course à la quatrième place est lancée et que le Tournoi des 6 Nations arrive...

Toulon se retrouve souvent sur la trajectoire des tornades fidjiennes. Une anomalie météorologique qu'on ne s'explique pas. Après un triplé de l'Agenais Rupeni Caucaunibuca l'an dernier en Pro D2, le phénomène s'est une nouvelle fois manifesté samedi avec le quadruplé du Clermontois Napolioni Nalaga. Une performance exceptionnelle que supporters agenais et narbonnais sont les derniers à avoir pu observer en Top 14, il y a plus de deux ans (13 mai 2006)... grâce à Caucau. Mais contrairement à la foudre, l'ailier de l'ASM peut frapper deux fois comme l'an dernier (deux triplés).

Jusque-là, le meilleur marqueur de la saison dernière (16 réalisations) n'avait trouvé la terre promise que quatre fois en 639 minutes. Face au RCT, il a doublé son capital d'essais en 80 minutes pour revenir à une unité du Montalbanais Vilimoni Delasau (9). Quatre essais où Nalaga a fait valoir ses qualités de finisseur en concrétisant le bon travail de ses partenaires. Il aurait même pu signer un improbable quintuplé si son action de la 26e, un raid de 55 mètres avec quatre adversaires effacés sur raffut ou percussion, n'avait été au bout. Après la rencontre, il dira: "Je ne pensais qu'à avancer". Facile...

"Je faisais trop de bêtises"

Napolioni Nalaga est donc bel et bien revenu à son meilleur niveau. On commençait à s'impatienter en Auvergne. Pendant quatre mois, ses prestations ont été plutôt moyennes, à l'image de son club. Le Fidjien était même tombé très bas lors de sa sélection avec les Iles du Pacifique où, contre les Bleus, il resta à peine vingt minutes sur le terrain suite à une cravate sur Jean-Baptiste Elissalde. S'en suivirent trois semaines de suspension. Aujourd'hui, c'est du passé. "Ça va mieux, confirme-t-il. Avant je faisais trop de bêtises. C'était important d'oublier ça et de me concentrer sur mon jeu". C'est fait et de quelle manière.

Entraîneur et partenaires ont d'ailleurs salué la performance. "Il a été énorme, je suis content pour lui", lance Vern Cotter. "Nap's s'est régalé", ajoute Anthony Floch. Les supporters de Marcel-Michelin aussi évidemment et parmi eux, la famille du Fidjien. "C'est le dernier match que ma mère et mes deux frères pouvaient voir avant leur départ, explique Nalaga. Ils sont là depuis le jour de Noël. J'étais concentré et j'avais envie de bien faire. Marquer des essais, c'est mon truc. D'ailleurs mon objectif est de rester le meilleur scoreur du Top 14 en fin de saison".

Autre source de motivation pour le Fidjien, la "concurrence". Pendant son absence, Aurélien Rougerie et Julien Malzieu, n'ont pas chômé, enchaînant les bonnes prestations. L'ailier ne voulait donc pas se retrouver comme le troisième choix de Vern Cotter. "Ils ont très bien joué et je devais faire mieux, explique-t-il. Gagné. Pour lui et pour l'ASM qui va devoir se passer de ses internationaux pendant le Tournoi alors qu'elle n'a plus vraiment le droit à l'erreur dans la course aux demi-finales. Ce retour tonitruant de Napolioni Nalaga tombe plus qu'à pic pour les Auvergnats. Il tombe du ciel.

Rugbyrama - Philippe DA COSTA

REVOILA NALAGA

Par Jean-François PATURAUD

Auteur de son premier quadruplé dans le championnat de France, le Fidjien Napolioni Nalaga a largement contribué à la victoire de son équipe face à Toulon (32-5). Le Fidjien entame très fort l’année 2009.

« On aimerait l’avoir dans notre équipe. » Aubin Hueber n’est sans doute pas le seul entraîneur du championnat de France à partager ce sentiment. Interrogé sur l’énorme performance de Napolioni Nalaga, grand artisan de la démonstration clermontoise (32-5) samedi, l’entraîneur des avants toulonnais ne cache pas son admiration. « Il a été monstrueux », souligne l’ancien demi de mêlée international. Le meilleur marqueur de la saison dernière (16) a frappé fort. Très fort même. Pour la première fois depuis son arrivée dans le championnat de France, l’ailier fidjien a signé un retentissant quadruplé. Personne n’était parvenu à réaliser un tel exploit depuis un certain Rupeni Caucaunibuca. Son compatriote avait alors dégoûté la défense de Narbonne le 13 mai 2006 pour un beau carton d’Agen (58-24).

Plutôt discret depuis le début de saison, celui que l’on surnomme « Naps » ou « Rups » s’était surtout fait remarquer par son mauvais geste sur Jean-Baptiste Elissalde lors du test-match entre la France et les Iles Pacifique (42-17) le 15 novembre à Sochaux. Auteur d’un plaquage aussi dangereux que spectaculaire, il avait logiquement écopé de trois semaines de suspension et laissé ainsi la possibilité à Julien Malzieu et Aurélien Rougerie de s’illustrer. Requalifié depuis le 7 décembre, le Fidjien avait retrouvé une place de titulaire lors du déplacement au Munster (23-13) six jours plus tard. Lors de la courte victoire à Dax (20-16) juste avant la trêve, il était entré en jeu à la 38eme minute. Toujours sans marquer. Muet depuis le 4 octobre et le succès remporté à Bourgoin (30-23), Nalaga aura donc attendu trois matchs pour débloquer son compteur. Et doubler son total. Avec huit essais, il talonne désormais d’une longueur un autre Fidjien, Vilimoni Delasau (Montauban).

Ovationné par tout le stade Marcel-Michelin, Nalaga s’est relancé au bon moment. Sous les yeux de sa mère et de ses deux frères, présents en Auvergne pour y passer les fêtes de fin d’année, le joueur de 22 ans a régalé tous ses admirateurs. « Ils étaient là depuis Noël et c’était le dernier match qu’ils pouvaient voir », lance le héros de la famille. Symbole d’une équipe clermontoise en regain de forme et revenue en quatrième position, Napolioni Nalaga a retrouvé le plaisir pas si simple de marquer. « Il s’est régalé », avoue son partenaire Anthony Floch. Et ce n’est peut-être qu’un début pour celui que l’on compare souvent au Néo-Zélandais Jonah Lomu. Auteur d’une très bonne deuxième partie de championnat la saison dernière, il espère finir aussi bien dans les semaines à venir. Montpellier, qui recevra les Auvergnats samedi, est prévenu.

Dans les salons de l’hôtel de ville remplis comme jamais pour l’occasion, Napolioni Nalaga a reçu l’oscar Midi-Olympique du mois de février 2009.

La foule des grands jours était présente autour de l’Hôtel de ville de Clermont Ferrand pour récompenser l’ailier fidjien de l’ASM Clermont Auvergne, et il fallait jouer des épaules pour se frayer un passage jusqu’au podium installé pour l’occasion. Jouer des épaules, c’est justement la spécialité du joueur clermontois qui reçut, en apéritif un sincère hommage de la part du maire de Clermont-Ferrand, Serge Godard qui accueillait les « Jaune et Bleu » dans sa mairie.



Accompagné de tous ses camarades de jeu, Napolioni fut ensuite félicité successivement par René Fontés, le président de l’ASM CA et Jacques Verdier, le directeur et redacteur en chef du Midi-Olympique. Un savoureux montage vidéo défilait sur les écrans de l’Hôtel de Ville montrant toute la puissance et le sens de l’essai du leader actuel du classement des meilleurs marqueurs ( 15 essais cette saison et 18 la saison dernière ) sous les yeux conquis de l’assemblée. Pendant que René Fontès, voyait en lui « une sorte d’arme absolu du rugby moderne » ainsi qu’un joueur « tout autant apprécié sur le terrain qu’en dehors », Jacques Verdier, en éminent spécialiste de l’Ovale, savourait la « chance de célébrer un véritable phénomène de notre championnat » qui donne tout son sens au trophée remis par le Midi-Olympique.



Le directeur du « Midol » terminait son discours sur des paroles de Daniel Herrero qui préférait « se souvenir de la quête plutôt que de la célébration » tout en souhaitant « les deux » au club clermontois… Puisse-t-il être entendu, devait se dire l’assistance.
La soirée, mené de main de maître par l’ancien pensionnaire de la maison « Jaune et Bleu », Olivier Brouzet, se termina par un quizz « en fidjien » qui vit triompher Napolioni devant son capitaine, le tout dans une ambiance très conviviale. Le mot de la fin revenait au « grand gagnant de la soirée », couvert de cadeaux, qui remercia, « dans la langue de Molière » tous les acteurs de cette belle réunion. Le cocktail pouvait alors battre son plein, sous un air de musique fidjienne bien évidemment …

Source site oFF . de l'ASM CA