La défaite face à Biarritz la semaine dernière a bien compliqué les plans de Clermont. Avec seulement cinq points d'avance sur Brive, les Auvergnats se préparent à lutter jusqu'au bout pour assurer une place en demi-finale. Même si l'équipe semble tourner à pleine puissance, sa situation n'est pas des plus confortable. Les Jaune et Bleu doivent gagner pour ne pas décevoir.
Une situation paradoxale
Le dimanche 1er février, Clermont comptait 10 points d'avance sur Bayonne. Les Basques avaient été corrigés (44-10) et il était facile de considérer que Clermont avait fait le trou et que les quatre participants aux phases finales étaient connus. Si pour les demi-finales, le résultat final sera peut-être bien conforme aux premières impressions, Clermont n'aura pas terminé sa saison dans un fauteuil. Boostés par la course à l'Europe, Brive et Bayonne enchaînent les bons résultats, au point de venir loucher sur une quatrième place que les Clermontois n'envisagent pas de laisser filer. Pierre Mignoni (Photo L'Equipe), demi de mêlée des Jaune et Bleu confirme que même à cette période, l'équipe restait méfiante. «Nous savions que rien n'était joué et que de nombreuses équipes voulaient être à notre place. Nous sommes restés concentré sur nous-même en sachant que la concurrence serait rude». Paradoxalement, c'est au moment que l'équipe semble la plus performante que sa position est peut-être la plus inconfortable. Les joueurs de Vern Cotter ont emmagasiné pas moins de 12 points de bonus et sont sur une série de quatre matches bonifiés. Brock James est sur une série de 29 tirs au but réussis et a marqué à lui seul 220 points (soit juste 39 de moins que ceux inscrits par l'équipe de Mont-de-Marsan), Napolioni Nalaga est plus que jamais un serial marqueur (4 essais contre Toulon, 3 contre Castres) et sans se limiter à ces deux joueurs, l'équipe entière ressemble à une vraie machine de guerre. Et comme le reconnaît Anthony Floch, «Il y a vraiment beaucoup de gars qui peuvent marquer des essais dans cette équipe». C'est donc un Clermont au mieux de sa forme qui doit s'apprêter à lutter pour conserver sa place. Mais que les poursuivants soient sûr d'une chose. Il faudra aller chercher les jaunards.
Maître de son destin
Car finalement, s'il n'y avait qu'une chose à reprocher à ce Clermont là, ce serait de n'avoir intégré le quatuor de tête qu'à la 14e journée. Il faut dire que le finaliste 2008 avait laissé une fort belle impression. Mais une reprise tardive et des blessés de marque, comme Aurélien Rougerie, ont un peu retardé l'allumage. Surpris par Toulon lors de la journée initiale, les Clermontois ont ensuite trébuché face à Castres et Mont-de-Marsan. Pour une équipe dont on attendait tant, c'était surprenant. Mais l'inquiétude n'a jamais habité les Auvergnats. Et lutter jusqu'au bout pour une qualification en demi-finale ne leur fait pas peur non plus, comme le confirme le guerrier Thibaut Privat. «Franchement, ça ne change pas grand-chose. On est préparé à lutter jusqu'au bout. Il y a encore assez de matches pour faire la différence. Pour l'instant, c'est nous qui sommes les mieux placés, mais tout peut changer. Mais finalement, le but est d'arriver à se qualifier. A la limite, peu importe la manière». Après une défaite face à Biarritz (18-14) qui leur complique un peu la tâche, les Clermontois vont avoir l'occasion de se rassurer face à Bourgoin. Le reste du calendrier implique de rester prudent. Les déplacements à Montauban et au Stade Français seront délicats. Et que dire de la réception de Brive qui pourrait être décisive pour le sprint final. Mais, et c'est l'avantage de celui qui mène la course, Clermont reste maître de son destin. Mignoni encore. «La pression, nous la ressentons toute l'année. Aujourd'hui nous sommes devant et nous sommes maîtres de notre destin. Mais tous les matches vont compter. Si nous voulons être en demi-finale, ce qui est notre premier objectif, il ne faudra en lâcher aucun». Les prochains adversaires sont prévenus.
L'Equipe.fr - Bertrand LAGACHERIE