PARIS / ASM CA

Clermont a (encore) les cartes en main...

Si le nul (19-19) ramené de Montauban apparaît contre un moindre mal, l'ASM demeure totalement maître de son destin. À condition de battre Brive le 18 avril lors d'un derby qui pourrait être un véritable quart de finale.

«On était venu pour gagner mais on saura se satisfaire de ces deux points ». Sourire en coin, Pierre Mignoni a vite fait la synthèse après le nul arraché dans la cuvette de Sapiac. (...) Ce nul - le premier de l'ère Cotter - a surtout l'avantage pour les Clermontois de laisser Brive, son plus dangereux adversaire dans la course aux demi-finales, à quatre longueurs avant une possible explication explosive dans quinze jours.

Mais avant ce duel qui va électriser tout le Massif Central, l'ASM dispose d'atouts non négligeables pour rejoindre ce qui reste son objectif minimum, à savoir le dernier carré. À condition, toutefois, de négocier au mieux la période post-Tournoi. Car l'ASM a frisé la correctionnelle à Montauban, ce match ayant clairement montré que certains cadres ont besoin de souffler...

« La priorité, c'est bien Paris» (Emmanuelli)

Un dix qui vaut de l'or. Il ne lui manque que le Brennus pour devenir une icône en Auvergne. Mais avant, peut-être, de pouvoir prouver à la troisième tentative qu'il a aujourd'hui les nerfs assez solides le jour J, Brock James est une véritable bénédiction pour son équipe. Samedi, en plus d'un record de 41 coups de pied d'affilée réussis (une stat qui pourrait rester longtemps dans les annales), « BJ » a claqué ce drop salvateur des trente mètres à l'ultime seconde de jeu. (...)

Paris d'abord. « Ne pas se tromper d'objectif », c'est en clair ce que les Clermontois avançaient au sortir de ce match au couteau à Montauban. « La priorité, c'est bien Paris. On doit y aller pour faire un résultat », martelait donc Emmanuelli, auteur d'une excellente rentrée, tout comme Debaty de l'autre côté de la mêlée. Une façon aussi de dire qu'ASM-Brive, ce n'est que le 18 avril. Et que si on "bassine" les Clermontois avec le rétroviseur, rien ne les empêche non plus de regarder devant... en cas de succès au stade de France samedi prochain (coup d'envoi à 16 h 30). Une volonté qui viendrait aussi effacer le « syndrome stade de France », l'ASM s'étant toujours inclinée (cinq fois sur cinq) dans l'enceinte dyonisienne. (...)

La Montagne.fr

BULLETIN MEDICAL DU 30 MARS

Forfaits pour le match à Paris :
Fabien Alexandre (aponévrose plantaire)
Davit Zirakashvili (entorse genou)
Marius Joubert (déchirure adducteurs)
Jamie Cudmore (muscle pectoral)
Grant Esterhuizen (déchirure mollet)

Menagé en début de semaine :
Brock James (béquille contractée à Montauban)
Thomas Domingo (entorse cheville)
Gonzalo Canale (talonnade)

ASM: Rougerie maintenu au centre à Paris
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Pour affronter le Stade Français, samedi (16 h 30 sur Canal +) au Stade de France qui devrait faire le plein de ses 80.000 spectateurs, Vern Cotter, l'entraîneur clermontois, qui a ramené plus de certitudes que de motifs d'inquiétudes de Montauban, devrait majoritairement faire confiance aux acteurs du week-end dernier pour aller affronter le club parisien.

Devant, seul Audebert est revenu blessé du Tarn-et-Garonne, il souffre d'une épaule après un choc et sa présence dans le groupe est incertaine. Le jeune Lapandry pourrait donc intégrer le quinze de départ, aux côtés de Vermeulen et de Bonnaire.

Derrière, Rougerie devrait poursuivre son expérience au poste de centre, où il ne lui manque que quelques automatismes et repères défensifs. Il pourrait être associé à Canale, qui est remis de sa talonnade. Dans ce cas de figure (le capitaine au centre), Cotter alignerait à nouveau son dernier trio d'attaque, avec Floch, ainsi que Malzieu et Nalaga aux ailes.

A Paris, abesnt depuis janvier, après une blessure à un mollet, le centre Liebenberg pourrait faire sa rentrée associé à l'étoile montante Bastareaud.

Vaincre le sort

Après un périlleux déplacement à Toulouse, le Stade français enchaîne avec la réception de Clermont, autre ténor du Top 14, au Stade de France. L'équipe parisienne ne s'y est jamais imposée cette saison mais il est urgent de mettre un terme à la spirale négative qui touche le club.

Dimanche soir, le sentiment était mitigé après le match à Toulouse côté parisien. Certes, le club s'est incliné (15-11). Certes, l'équipe de la capitale voit les deux premiers s'envoler au classement. Mais cette défaite sur la pelouse du champion de France a laissé des motifs d'espoir. Le Stade français a longtemps fait égal avec son adversaire et a inscrit le seul essai du match. "Nous sommes contents de l'état d'esprit affiché par les joueurs mais on ne peut pas être satisfait quand on perd", lâche Christophe Dominici. Là est tout le paradoxe.

Malgré cette bonne prestation, avec une seule victoire lors des quatre dernières rencontres, le Stade français est englué dans une spirale négative à laquelle il lui faut mettre un terme au plus vite. Et voilà que se présente Clermont, un autre ogre du Top 14, le week-end prochain pour inverser la tendance. "Tant mieux , selon Pierre Rabadan. Ce sera un gros match et nous en avons besoin. La fin de saison sera entrecoupée de périodes de repos et pour rester dans le bain, enchaîner des rencontres face à des équipes de haut niveau est une bonne chose pour s'évaluer. Pour savoir où l'on en est, nous aurons un deuxième élément de réponse"

Plus de constance dans le jeu

Un succès sur le vice-champion apparaît indispensable pour plusieurs raisons. D'abord pour confirmer les intentions encourageantes entrevues au Stadium de Toulouse mais aussi dans l'optique de se qualifier pour les demi-finales. "L'équipe a retrouvé de la cohésion mais notre bon match à Toulouse ne sera validé que si nous battons Clermont. Avec six points de retard, ce sera dur d'aller rechercher les deux premières places. L'essentiel est de retrouver une dynamique de victoires et de continuer à grandir", explique Dominici. Six points de retard sur Perpignan... Et seulement huit d'avance sur le cinquième, Brive. "Tant que mathématiquement, nous ne serons pas qualifiés, nous regarderons derrière", prévient Rabadan. Et pour s'imposer contre Clermont, le Stade français devra encore franchir un palier dans le jeu. Le but est de se montrer plus régulier et peut-être plus compact. "Nous ne sommes pas encore assez efficaces. Il faut que nous fassions moins de fautes et que nous soyons plus constants ".

Pour Pierre Rabadan, chaque joueur devra également se remettre en question : "Il faut davantage se responsabiliser. A un moment, il faut arrêter de se cacher derrière les blessures, les absences ou les méformes car si nous sommes en demi-finale, nous ne pourrons pas le faire". En cela, le retour au premier plan d'Augustin Pichot, un joueur de caractère, semble salvateur. C'est peut-être ce qui manquait à l'équipe parisienne. "Il nous surprend car il a très vite retrouvé ses sensations. Il a encore besoin de travailler pour avoir tous ses repères mais c'est un magnifique compétiteur et il transmet cette envie de vaincre aux autres", remarque son entraîneur.

Un syndrome stade de France ?

Enfin, pour battre les Auvergnats, il faudra aussi vaincre le sort... Et effacer la malédiction du Stade de France ! Les Parisiens y ont évolué à trois reprises cette saison. Triste verdict : deux défaites (contre Toulouse et les Harlequins) et un match nul (face à Perpignan). Y aurait-il un syndrome SDF ? "Je n'y crois pas. Nous aurons beaucoup de pression mais comme chaque équipe qui reçoit une formation de haut niveau. Nous savons ce qu'il nous reste à faire pour s'imposer. Cette saison, nous avons perdu deux fois au S tade de France puis fait un match nul. Logiquement, nous devrions gagner cette fois...", ironise Christophe Dominici. Son troisième ligne confirme : "Je pense au contraire que jouer au Stade de France est une chance. Il faudra gagner pour Max Guazzini et les autres qui organisent ce genre de rencontres". Samedi, les Parisiens devraient toutefois entrer sur la pelouse avec une pression supplémentaire car leur but sera, du coup, de stopper deux spirales négatives...

Rugbyrama - Jérémy FADAT

Le Syndrome si syndrome il y a , il est partagé par les 2 equipes , verdict samedi soir !

Martin Scelzo a repris la compétition il y a seulement 3 mois. Un trimestre pour goûter, à nouveau, aux farouches empoignades et étreintes propres aux gladiateurs des premières lignes. De quoi retrouver le niveau qui était le sien et les sensations qui vont avec …

Le souvenir de la mêlée clermontoise souveraine à Montauban encore dans toutes les têtes, Martin ne veut pas en entendre parler « Nous sommes depuis plusieurs saisons attendus partout et nous avons été lors de deux ou trois rencontres en difficulté dans ce secteur de jeu. Nous nous devions d’avoir une réaction ». Le pilier argentin en toute modestie refuse tout amalgame entre son retour en force, et la bonne santé de la mêlée clermontoise. « Ça n’a rien à voir ! La mêlée est l’histoire de 8 mecs. La pire des erreurs est de croire que la mêlée est un exercice individuel. C’est, au contraire, l’exercice le plus collectif de notre sport. Nous avons su corriger quelques détails qui ont eu les résultats escomptés. » Avec 5 ou 6 matches dans les jambes, Martin a retrouvé toutes ses sensations et oublié l’appréhension des premiers contacts. « Je me sens beaucoup mieux. Même si j’avais beaucoup travaillé avec Seb et Tony ( Bourdin et Marsh, préparation physique et réhabilitation ) rien ne remplace la vérité du terrain et la compétition. J’ai été aligné lors de cinq dernières rencontres, cela m’a permis de retrouver le rythme de jeu et aussi la confiance. » Comme après chaque blessure de longue durée, le retour a été progressif et le spectre de la rechute a rodé au dessus des larges épaules du pilier « Jaune et Bleu ». « Je ne voulais pas vraiment en prendre conscience, lors de mon retour et puis il y a eu cette alerte contre Bayonne. Nous avons eu très peur sur le coup, le staff médical et moi, et puis paradoxalement, cela a levé toute forme d’appréhension. Du jour au lendemain tout avait disparu et cela a vraiment permis d’en finir avec cette blessure. J’étais vraiment libéré et je n’y ai plus pensé, lors des autres rencontres. »

Mieux que quiconque, le pilier argentin sait que ce secteur de jeu qui est le sien a un rôle primordial dans le rugby moderne, même s'il fût, par le passé, négligé par certains techniciens de l’ovale. « La mêlée et la conquête, en général, sont toujours des paramètres qui orientent l’issue des rencontres. Tu ne peux pas imposer ton rythme si tu subis sur les phases de lancement de jeu. C’est pour cela que cette phase du rugby reste une priorité dans le rugby moderne ».
Samedi encore, les regards seront tournés vers l’affrontement entre les gros bras des hommes de devant. Martin retrouvera de nombreux équipiers du maillot ciel et blanc frappé du jaguar, dans le camp adverse. Pas de quoi émouvoir le pilier des Pumas : « Nous avons l’habitude de nous croiser, en dehors des sélections, sur les terrains, et eux, comme nous, savent faire abstraction de notre aventure commune pour défendre les intérêts de nos clubs respectifs. Ce match sera capital pour les deux formations et personne ne se fera de cadeaux ».
La mêlée a de tout temps était la marque de fabrique du rugby argentin, avec notamment la célèbre « Bajadita » qui fît frémir plus d’une nation et passa à la moulinette de nombreux packs pourtant aguerris. Ses héritiers de la première ligne se nomment aujourd’hui Scelzo, Ledesma et Roncero. Au grès des choix des différents entraîneurs certains se croiseront probablement sur la pelouse du stade de France. Autour de cette rencontre, il y aura de l’engagement, de l’envie mais aussi beaucoup de respect. Il suffit d’écouter les propos du droitier à l’égard du gaucher pour s’en convaincre. « Rodrigo est le meilleur pilier gauche du monde, que se soit en mêlée fermée ou dans le jeu de mouvement. C’est le genre de joueur que tu ne dois jamais quitter des yeux… »
Des retrouvailles qui pourraient se faire dans l’intimité d’un Stade de France plein comme un œuf ...

Vivement le retour des ballons portés , les mauls penetrants !

Le groupe de l'ASM :

Les avants : Vincent Debaty, Thomas Domingo, Laurent Emmanuelli, Martin Scelzo, Mario Ledesma, Benoît Cabello, Julien Pierre, Loïc Jacquet, Thibaut Privat, Julien Bonnaire, Emmanuel Etien, Alexandre Lapandry, Elvis Vermeulen.

Les arrières : Pierre Mignoni, John Senio, Brock James, Seremaïa Baï, Gonzalo Canale, Benoît Baby, Aurélien Rougerie, Napolioni Nalaga, Julien Malzieu, Anthony Floch.

Samedi à 16 heures 30 au Stade de France, Vern Cotter devrait effectuer deux changements par rapport aux titulaires du nul à Montauban (19-19) avec les retours de Lapandry (notre photo) en troisième ligne à la place d'Audebert (épaule) et de Canale au centre associé à rougerie.

Côté parisien, l'entraînement d'hier s'est visiblement passé sous une pression palpableæ On sait que le talonneur Sempéré et le trois-quarts Camarra seront absents. En revanche, Liebenberg devrait faire son retour dans le groupe, tout comme Blin au talonnage.

Clermont. Floch ; Malzieu, Canale, Rougerie, Nalaga ; (o) James, (m) Mignoni ; Lapandry, Vermeulen, Bonnaire ; Privat, Jacquet ; Scelzo, Ledesma, Th. Domingo.

Remplaçants. Cabello, Debaty, Emmanuelli, Pierre, Etien, J. Senio, Baï, Baby.

La Montagne.fr

Le staff parisien a communiqué le groupe des 23 joueurs retenus pour affronter les Clermontois samedi au Stade de France.

Avants : Szarzewski, Blin, Roncero, Marconnet, Attoub, Correia, Auradou, Marchois, Taylor, Leguizamon, Parisse, Mergamasco, Rabadan

Arrières : Albouy, Pichot, Beauxis, Gasnier, Liebenberg, Bastareaud, Messina, Bergamasco, Saubade, Bousses

salut laurent,mon pronostic,petite défaite de nos jaunes avec bonus défensif.

Première victoire au stade de france,signe indien vaincu.
En tout cas,victoire amplement méritée qui aurait du être même beaucoup plus large.

PS as tu pu avoir une place pour le match contre brive?

a L ASM c est cool cette victoire

merci sylvie,c'est vrai que cette victoire fait bien plaisir.
maintenant ne nous endormons pas.
mais je compte sur le staff ,pour que ça n'arrive pas.
je pense que les joueurs ne le veulent pas non plus.

jm63 a écrit:

Première victoire au stade de france,signe indien vaincu.
En tout cas,victoire amplement méritée qui aurait du être même beaucoup plus large.

PS as tu pu avoir une place pour le match contre brive?

Bonjour vous deux ! Quel pied ! Putain de belle victoire !

Jean Marc pour moi c'est Niet pour les places le serveur etait overbooké , je viens de regarder tout de suite et c'est complet ! Tant pis ! ce sera le mn par mn de rugbyrama et radio scoop et FB pays d'auvergne à la radio !

Et dire que BJ etait dans un mauvais jour !

Pour la première fois de son histoire l’ASM Clermont Auvergne terrasse le Stade Français sur ses terres. Au terme d’un match de très haut niveau entre deux équipes résolument tournées vers l’offensive, les « Jaune et Bleu » décrochent une victoire qui les met dans une position idéale avant d’affronter Brive, sévèrement battu de son côté par le Stade Toulousain.

Paris (Stade de France)79879 spectateurs, pelouse parfaite, temps doux, arbitre Mr Poite, Clermont bat Paris 21 à 19 ( mi-temps 13-6 pour Paris)
Pour Clermont : 2 essais (Malzieu 42e, Senio 60e), 3 pénalités (5e, 16e, 74e) et une transformation de James.
Pour Paris : 1 essai de Bastareaud (6e), 4 pénalités (22e, 36e, 46e, 57e) et une transformation de Beauxis

Paris plus réaliste en 1er mi-temps

Dans un stade chauffé à blanc par les animations d’avant-match, ce sont les Clermontois qui prennent le meilleur départ. Dès les premières minutes, les hommes de Cotter mettent la main sur le ballon et enchainent les temps de jeu. Les Parisiens, pris à la gorge, cèdent du terrain. Asphyxiés par le volume de jeu mis en place par les Auvergnats, ils se mettent à la faute. Brock James concrétise la domination asémiste. Sur le renvoi, les Parisiens, récupèrent la possession de balle et Bastareaud, tout en puissance déchire le rideau clermontois pour filer sous les poteaux. Les Parisiens refont surface et reprennent le tableau d’affichage. Clermont n’est pas venu à Paris pour laisser filer le match, et les joueurs vont repartir de l’avant, en prenant le dessus sur la conquête et le jeu d’avants. Le jeu est totalement libéré et l’engagement des trente acteurs est à la hauteur de l’enthousiasme des spectateurs ravis par le spectacle proposé. Clermont revient grâce à une nouvelle pénalité de l’ouvreur australien. Les hommes de Cotter dominent dans tous les secteurs , mais peinent à concrétiser leurs actions. Ce n’est pas le cas des hommes de la capitale qui scorent à chacune de leur venue dans le camp de l’ASM. Messina tranchant au milieu du terrain perce et lance Roncero près de la ligne. Mignoni sauve les siens, mais les parisiens convertissent une pénalité pour se détacher au score. Avant la mi-temps les « Jaune et Bleu » lance un avertissement. Floch récupère un ballon en l’air, perce plein champ et lance Nalaga sur son aile. Le stade de France retient son souffle, le fidjien échoue à quelques centimètres de la ligne, grâce à un plaquage suicidaire de Leguizamon, très en vue tout l’après-midi. Il n’y aura pas d’autre sommation…

Clermont avec panache !

Dès la reprise, c’est un Clermont déchainé qui revient en piste. Maîtres du jeu, les Auvergnats balayent le terrain de long en large. Paris prend l’eau, et perd des défenseurs au fur et à mesure que les Auvergnats enchainent les temps de jeu, le surnombre se crée et sur une « large-large », la signature des « Jaune et Bleu », Malzieu pointe dans l’enbut. James transforme et ramène les siens à un score de parité. Le public se régale… Et ce n’est pas fini. C’est au tour de Paris de rependre le jeu à son compte en s’appuyant sur la botte de Beauxis qui passe, en quinze minutes, trois pénalités dont deux de près de 50 mètres. 19-13, à l’heure de jeu. Clermont revient dans le camp des Parisiens, pour une touche dans les 5 mètres. Clermont lance, mais ce sont les Parisiens qui interceptent. La tapette n’est pas contrôlée et c’est John Senio, opportuniste qui, rentré quelques secondes avant, s’écroule derrière la ligne. James rate la transformation, mais Clermont talonne le Stade Français d’un petit point. Il reste 20 minutes, et les deux équipes ne vont pas fermer le jeu, bien au contraire, les actions se succèdent sur un rythme soutenu et un engagement total. Clermont va être récompensé de sa débauche d’énergie, les trois-quarts comme les avants prennent petit à petit le dessus. Les Auvergnats enchainent le jeu, et Aurélien Rougerie est sauvagement plaqué par un parisien venu couper les extérieurs (et presque la tête du capitaine auvergnat). Brock James a l’occasion de redonner l’avantage à ses hommes. Il ne va pas s’en priver. Il reste 4 minutes à tenir, pour réaliser l’exploit. Défendre, défendre sans faire de faute, ce sont les consignes. La sirène retentit, et les parisiens approchent de la ligne médiane. Clermont finit par se mettre à la faute, deux minutes après la fin de la rencontre. De 45 mètres, dans un silence de cathédrale, Beauxis , s’élance et manque sa tentative. Les Clermontois explosent de joie. Le destin a choisi son camp, et la malédiction cette fois-ci pèse sur un quinze parisien qui aura perdu 3 fois et fait un match nul sur ses 4 venues au Stade de France.

Les Clermontois sortent en vainqueurs du grand stade, au terme d’un match incroyable, avec une seule envie partagée par tous … y revenir ... !

En s'imposant pour la première fois au Stade de France après cinq tentatives infructueuses, l'ASM a marqué les esprits et fait un grand pas vers les demi-finales.

«Je pense qu’il y a eu beaucoup de Clermontois un peu tendus devant la télé lors des deux dernières minutes... Ils peuvent être rassurés, la malédiction n’existe pas » : la mine rougie, sans doute par les émotions très contrastées qui ont dû lui serrer les tripes tout au long du match, Vern Cotter avait le sens de la formule, à la sortie de ce choc qui a très largement tenu ses promesses.

Clermont finit très fort !

Quand l’ultime pénalité de Beauxis passa à droite des perches, on veut bien croire, en effet, que le soulagement fut énorme dans bien des chaumières auvergnates. En s’imposant au Stade de France, après y avoir perdu quatre finales et un match de championnat face à ce même Stade Français, l’ASM n’a pas remporté le titre de champion, elle y a gagné assurément une place en demi-finale et du respect grâce à sa performance dans le jeu.

Ce fut un gros et beau match de rugby, avec de l’engagement, du rythme et des initiatives. Clermont posa d’entrée les bases solides dans l’esprit d’entreprise et la conservation du ballon. Il ne lui manqua que le réalisme, Brock James étant dans un jour moyen pour un buteur de sa trempe (quatre réussites sur neuf coups de pied tentés).
Les Parisiens, dominés tout au long du match en conquêtes directes ainsi que dans les zones d’affrontement, furent des intermittents du spectacle. Pourtant, sur un ballon perdu par Malzieu sur un renvoi, Bastareaud déchira la défense pour l’unique essai du Stade Français, à la 11e minute.

Malgré la puissance de Szarzewski, les remontées de ballons de Leguizamon, Paris s’embourba très vite, pris dans le combat par des Clermontois gaillards devant, et solides au centre du terrain.
Menés 13-6 à la pause, les hommes de Cotter pouvaient nourrir des regrets, mais leur retour sur le terrain confirma leur emprise sur ce match de haute volée. Floch sauva les meubles sur une initiative de Saubade, plus tard Baby l’imita en rattrapant Liebenberg et ce fut tout pour le Stade.

L’ASM avait, hier, les nerfs solides, ce qui lui permit de finir très fort cette partie. Un plaquage dangereux de Liebenberg sur Rougerie donna l’occasion à James de se rattraper de son manque de réussite du jour et d’offrir à son équipe un joli succès d’estime. Une victoire que Beauxis ne fut pas en mesure d’effacer des tablettes, malgré une dernière tentative qui était dans ses cordes. Et ce fut Paris qui fut envoyé... dans les cordes.

La Montagne.fr

Pour Anthony Floch, Clermont a fait un grand pas vers le dernier carré en s'imposant au Stade de France (19-21), samedi. L'arrière de l'ASM avoue que cette première victoire dans l'enceinte de Saint-Denis brise une barrière psychologique importante pour lui et son équipe.

Brive qui perd et Clermont qui gagne, c'est la meilleure opération possible...

A.F: Il faudra quand même assurer devant Brive dans quinze jours à la maison mais c'est vrai que tout nous a souri. Moi j'étais au courant de la défaite de Brive face à Toulouse avant le coup d'envoi. Quand on m'a donné le score, je n'y ai pas cru tout de suite. Mais ça nous a enlevé un poids.

Et ça pour la réception du CAB dans quinze jours également...

A.F: Un petit peu oui mais nous n'aurons pas le droit à l'erreur malgré tout. On a envie de bien les recevoir car ils ont dit qu'ils viendraient gagner chez nous pour se qualifier en demi-finales.

On a vraiment senti les deux formations libérées...

A.F: Pour avoir du spectacle, il faut surtout deux belles équipes. Paris n'a pas fermé le jeu et nous non plus. C'était un match agréable. On s'est lâché. De toute façon, on s'était dit qu'il fallait jouer et ne pas se poser de questions pour l'emporter.

Le manque de réussite de Brock James vous-a-t-il effrayé?

A.F: Non, car les coups de pied qu'il a manqués étaient vraiment difficiles. Et puis, on est reparti de l'avant à chaque fois dans la foulée. On a bien démarré d'entrée de jeu, comme en seconde période. On ne s'est pas posé de questions et on a envoyé du jeu. C'est ce qui nous a permis de gagner.

Est-ce un match référence?

A.F: On peut s'appuyer dessus effectivement même s'il y a encore des petites fautes que l'on peut gommer. Mais ça reste une bonne base de travail pour la suite de la saison. On peut dire qu'on a un pied en demie.

Comment avez-vous vécu la dernière pénalité de Beauxis dans les arrêts de jeu?

A.F: Bien sûr, on a peur. Cette pénalité n'était certes pas facile mais on sait que Lionel est capable d'en mettre des comme ça. Avec la pression et la fatigue, c'est autre chose. Il a fait un bon match malgré tout mais je le remercie de l'avoir manqué, celle-là.

Cette première victoire au Stade de France est-elle une libération psychologique aussi, notamment dans l'éventualité d'une nouvelle finale?

A.F: On verra pour le mois de juin... En tout cas, là, on brise cette spirale négative. C'est tout bénéf' pour nous même si ça ne change rien à notre préparation. On garde le même objectif: se mettre dans les meilleures conditions pour les phases finales. Notre match nul à Montauban n'était pas une mauvaise performance et là on confirme. On progresse encore...

Rugbyrama - Propos recueillis par Philippe DA COSTA

stats :

Attaque: Clermont (545 points)
Défense: Toulouse (287 points)
Meilleur réalisateur: Brock James (274 points)
Meilleur buteur: Brock James (254 points)
Meilleur marqueur: Napolioni Nalaga (13 essais)

Clermont s’est imposé pour la première fois de son histoire sur la pelouse du Stade de France samedi face au Stade Français. Forcément une satisfaction pour Julien Bonnaire qui garde pourtant les pieds sur terre.

Julien Bonnaire, étiez-vous informés de la défaite de Brive face à Toulouse avant d’entrer sur la pelouse ?
Non, pas du tout. On s’est vraiment concentré sur notre jeu. La série tombe enfin, nous avons gagné au Stade de France. Nous sommes tous très contents. Nous avions besoin de cette victoire et nous allons pouvoir travailler un peu plus dans la sérénité.

Est-ce le match le plus accompli de Clermont ?
Je ne sais pas. Nous aurions très bien pu le perdre. Nous avons été fébriles par moments. Il y a eu des bonnes choses mais c’est encore très loin du match parfait. Pour aller plus loin, nous devrons être encore plus performants. Nous sommes très heureux mais il y a un mais.

La mêlée a notamment réalisé une grosse performance…
Oui, nous avions été plutôt bien dans ce secteur à Montauban. Nous avions été conquérants devant même si nous n’avions pas pu faire mieux qu’un match nul. Le rugby est avant tout basé sur la conquête. Si on veut viser plus loin, il faudra garder cette mêlée. On travaille pour ça. Mais rien n’est jamais acquis. Nous devons rester constants.

Au classement, vous réalisez une très bonne opération…
Oui, c’est vrai. On savait que ça allait certainement se jouer dans quinze jours contre Brive. Rien n’est fait. Ce match sera très difficile. Il faudra bien le préparer. Une défaite et tout serait chamboulé. On doit prendre les matchs un par un. Nous aurons notamment un déplacement compliqué à Perpignan. Il ne faut pas s’emballer. Si on fait ce qu'il faut, il n’y pas de raison qu’on ne soit pas dans les quatre premiers. Mais mathématiquement, ce n’est pas encore fait.

« Regarder devant nous »

Vous l’emportez pour la première fois au Stade de France…
Oui, il fallait un début. On savait qu’ils restaient sur deux défaites et un match nul ici. On avait envie de faire un bon match. A chaque fois, nous avons eu des regrets ici. Pas cette fois. Cela montre que nous avons les capacités pour gagner ici et nous ne devons pas nous prendre la tête. Mais cela fait partie du passé, nous devons regarder devant nous. J’espère que ce sera la première victoire d’une longue série ici.

Avez-vous douté malgré tout ?
Non, parce qu’à chaque fois qu’on arrivait à développer un peu de jeu, on les mettait en difficulté. Mais eux aussi. Ils ont réussi à trouver des brèches. Ça s’est joué à rien et le match a basculé en notre faveur. Il faut savoir savourer et se remettre au travail en vue des prochaines échéances.

Comment avez-vous vécu la dernière pénalité de Lionel Beauxis ?
On fait une faute un peu bête. On se met le doute tout seuls. Sur le maul, on se décontracte alors qu’on a la maîtrise du ballon. On aurait pu finir le match là-dessus. Il faut en tirer des enseignements pour les prochains rendez-vous.