Rougerie: "On reviendra"
Eurosport - dim, 07 juin 10:06:00 2009
Nouvel échec en finale pour Aurélien Rougerie, le roi maudit de l'ASM. C'est la quatrième finale perdue par le capitaine auvergnat, la troisième de suite. Pourtant, malgré la déception, immense, il promet que son club ne se laissera pas abattre. Il explique aussi pourquoi il ne part pas en tournée.
Aurélien, qu'avez-vous dit à vos coéquipiers dans le vestiaire après le match?
Aurélien ROUGERIE: Je leur ai dit que j'étais fier d'eux et je les ai surtout remerciés pour tous les beaux moments que nous avons vécus ensemble cette saison. Je suis désolé, mais je n'arrive pas à oublier que nous avons accompli une saison magnifique. C'est le sport de haut niveau, avec ses joies et ses peines. Ce soir, c'est un moment de tristesse, mais il y a des choses plus graves dans la vie. La vie continue, nos carrières aussi. Tout ne s'arrête pas ce soir.
On va encore vous parler de cette fameuse malédiction
A.R. : Oui, je ne sais pas s'il y a une malédiction ou pas. On ne se sent pas non plus responsable des 10 finales perdues par le club. Alors, malédiction, oui et non. Si j'avais une solution miracle à ce problème, je la donnerais tout de suite, croyez-moi.
L'année dernière, vous étiez dévasté par la défaite face à Toulouse. On se souvient de vos larmes. Vous semblez avoir plus de recul cette fois
A.R. : Je ne sais pas. Je ne fais pas de hiérarchie, elles sont toutes terribles. C'est toujours difficile à accepter et à digérer, une défaite en finale. Mais comme je l'ai dit, il y a des choses plus dramatiques dans la vie. Il faut se remettre au boulot pour repartir plus fort la saison prochaine. Mais nous sommes évidemment très déçus. Je connais cette sensation, et elle n'est pas agréable, c'est certain. L'espoir fait vivre. On reviendra, croyez-moi.
En première période, vous sembliez pourtant bien tenir cette finale
A.R. : Oui, on réussit une bonne entame de match, avec de l'intensité, de l'engagement. On mène au score assez rapidement, notre jeu est bien en place. Une très bonne première période, donc. J'avais le sentiment que nous étions plutôt sereins. Puis il y a eu cet essai de Marty qui a changé beaucoup de choses et nous assomme un peu...
Que se passe-t-il sur cette action?
A.R. : C'est une faute un peu bête de notre part en défense. Nous sommes trop nombreux sur la gauche, ils se repositionnent sur la droite et nous sommes pris. Je le prends aussi pour moi, car je glisse trop vite sur Porical.
Comment expliquez-vous le scenario du début de la seconde période?
A.R. : Je peux vous garantir que nous sommes revenus sur le terrain avec beaucoup de détermination et d'envie, mais ça ne s'est pas traduit sur le terrain. L'essai nous a fait très mal et il leur a donné une grande confiance. Nous avons commis des fautes inhabituelles, des fautes un peu idiotes. Les Catalans se sont nourris de nos erreurs pour enquiller les points et Porical a fait ce qu'il fallait au pied. Ils ont été pragmatiques et efficaces, bravo à eux.
Une fois menée au score, l'ASM a donné l'impression d'être impuissante. Etait-ce aussi votre sentiment sur le terrain?
A.R. : On cherchait des solutions mais on n'a pas su recoller, c'est vrai. Il y avait l'envie de bien faire, de trop bien faire peut-être, et du coup nous nous sommes précipités. C'est dommage.
A titre personnel, vous avez décidé de ne pas partir en tournée avec l'équipe de France. Pourquoi?
A.R. : J'ai pris cette décision avec le staff médical de Clermont. J'ai beaucoup de problèmes physiques. J'ai un genou qui ne va pas fort, une épaule en vrac, un problème à l'avant-bras et regardez ma cheville (il montre sa cheville droite, qui a effectivement doublé de volume suite à un choc à l'entrainement jeudi).
Ce n'est pas une question d'envie?
A.R. : La question ne se pose pas comme ça. Je ne veux pas prendre de risques avec ma santé. Par expérience, je sais que ces tournées sont très éprouvantes. Je ne suis pas à 100%, loin de là, et je ne me sens donc pas capable de livrer des matches de haut niveau contre la Nouvelle-Zélande ou l'Australie.
Propos recueillis par Laurent VERGNE, au Stade de France / E