Après quatre ans à Sale, le pilier international Lionel Faure (8 sélections) a retrouvé les terrains français vendredi lors de la défaite clermontoise à Biarritz, 28 à 40. A 31 ans, le joueur veut s'appuyer sur son expérience en Angleterre pour se refaire une place dans le XV de France.
Deux coups de genou dans le dos, une poche de glace et des examens complémentaires... Lionel Faure espérait ramener autre chose de son premier match sous le maillot clermontois. D'autant qu'il est aussi rentré en Auvergne avec 40 points dans les valises. "Je suis un peu déçu, concède-t-il. J'espère que je pourrai jouer la semaine prochaine contre Glasgow." Ce premier match amical était tout sauf idéal donc, "mi-figue, mi-raisin", comme il en convient. Pas suffisant toutefois pour gâcher sa joie d'être revenu à Clermont, dans le club où il a signé son premier contrat professionnel en 1998. D'ailleurs, l'ancien joueur de Sale ne "revient toujours pas" de l'évolution du club auvergnat depuis son départ, en 2000. "J'ai vraiment été très surpris. Niveau outils de travail, on ne peut pas rêver mieux !", s'enthousiasme-t-il.
Ils sont loin les vestiaires de Sale, qui ressemblent "à ceux de l'école de rugby de l'ASM". Si les Anglais sont à la pointe en ce qui concerne la méthode, il n'en va pas de même pour les infrastructures. "On n'avait même pas le chauffage l'hiver", se remémore le joueur, qui avoue avoir mené "une drôle de vie en Angleterre. Par exemple, on se retrouvait rarement entre joueurs. On faisait du karting, on allait parfois boire un verre mais c'était occasionnel. D'ailleurs, ma femme et moi n'avons jamais mangé avec un autre couple anglais. En deux mois à Clermont, nous avons fait plus de sorties qu'en quatre ans à Sale." Il est bon, semble-t-il, de retrouver la France... et ses Français !
Objectif : Tournoi des 6 Nations
Mais Lionel Faure n'est pas revenu pour le fromage, le bon vin et le soleil. A 31 ans, il avait besoin d'un nouveau challenge et donc d'un nouveau départ. Et il n'a pas choisi la facilité en optant pour Clermont, où la concurrence au poste est rude. "C'est marrant, on me parle beaucoup de Thomas Domingo mais à Sale, je disputais le poste avec Sheridan, qui est considéré comme le meilleur gaucher du monde. J'aurais pu aller en Pro D2 où il y aurait eu moins de concurrence mais je ne l'ai pas fait. Et ce sera autant bénéfique pour moi que pour Clermont finalement."
Aussi, ce retour dans l'Hexagone va lui permettre d'avoir "plus de visibilité" aux yeux du staff des Bleus. "Même si j'ai joué deux matchs à l'extérieur, en Irlande et en Angleterre, dans des conditions difficiles, il ne faut pas être spécialiste pour savoir que j'ai raté mon Tournoi", concède-t-il. Lionel Faure ne se cherche pas d'excuse. Marc Lièvremont l'a appelé et lui a expliqué pourquoi il n'avait pas été retenu pour la tournée, devenue historique, en Nouvelle-Zélande et en Australie. Il sait que cette rentrée au bercail sera sa dernière chance de retrouver le XV de France. Et paradoxalement, son expérience en Angleterre constituera son principal atout pour y parvenir.
Rugbyrama - Emilie Dudon