PRESENTATION CLERMONT 2010 / 2011

Présentation: Clermont





Nom du club : Association Sportive Montferrand Clermont Auvergne
Fondé en 1911
Stade : Stade Marcel-Michelin (18 000 places)
Président : René Fontes Entraîneurs : Vern Cotter – Franck Azéma
Classement 2010 : Champion (3e saison régulière)
Titre : 1

Objectif : Le Bouclier de Brennus



Après quatre finales consécutives perdues, Clermont a remporté le titre de Champion de France l'an dernier en battant Perpignan (19-6). Net et sans bavures. Les Clermontois sont montés crescendo dans la saison pour enfin vaincre le signe indien. Les jeunes pousses du club auvergnat (Espoir et Crabos) se sont mis au diapason en s'imposant également dans leurs championnats respectifs. Bref Clermont a tout raflé et le président Fontès ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin. Car l'appétit vient en mangeant. "L'an dernier, nous ne connaissions pas l'ivresse de la victoire, hormis nos succès en Challenge européen, explique-t-il dans Midi Olympique. Nous y avons goûté pour la première véritable fois le 29 mai, et j'ose effectuer ce parallèle : la victoire, c'est comme une drogue." Et Clermont y est accro.

La star : Morgan Parra

Son challenge paraissait difficile. Remplacer Pierre Mignoni à la mêlée n'est pas chose aisée. Mais Morgan Parra a démontré tout son talent, surtout en deuxième partie de saison. Mal embarqué lors des trois premiers mois, le Messin a su se faire violence pour devenir incontournable au poste de numéro 9. Il se montre aujourd'hui comme le meneur du paquet d'avants et s'est même imposé comme un excellent buteur, suppléant Brock James dans ce rôle pendant les phases finales. A bientôt 22 ans, Morgan Parra est titulaire en équipe de France et patron du pack clermontois. Il doit confirmer les excellentes performances de sa première saison.

Le joueur à suivre : Jason White




L'ancien capitaine du XV écossais n'a plus joué en compétition officielle depuis huit mois. La faute à une double fracture tibia-péroné venue ternir la saison du second-ligne, un 1er janvier 2010. Conséquence : Jason White vivra le titre de Clermont des tribunes. Le Britannique est revanchard et devra cravacher pour retrouver une place de titulaire au sein d'une troisième ligne bien fournie (Bonnaire, Lapandry, Audebert, Bardy). Va t-il retrouver son niveau ? La question se pose car à 32 ans, et après une blessure si grave, les rugbymen ont plus de mal à enchaîner les matchs. Mais Vern Cotter compte sur l'Écossais qui sait se transcender pour les grands évènements.

Le départ qui fait mal : Seremaia Baï

On a beau cherché mais on arrive toujours à la même conclusion : Clermont n'a perdu aucun joueur indiscutable. Seremaia Baï est la seul départ qui pourrait éventuellement gêner le champion de France. Même si le Fidjien n'était pas un titulaire en puissance, il rendait quelques bons services au club auvergnat. Notamment en remplaçant Brock James à l'ouverture ou Gonzalo Canale en premier centre. Un impact player performant qui a préféré augmenter son temps de jeu à Castres.

Mouvements :

Départs : Baï (Castres), Cabello (Brive, prêt), Samson (Toulon)

Arrivées : Paulo (Crusaders, Nouvelle-Zélande), Lauaki (Waïkato, Nouvelle-Zélande)


Rugbyrama - Romain Poujaud

TOP 14 - TOUR DES CLUBS / CLERMONT :
Ne plus le lâcher




Après avoir enfin décroché le Bouclier de Brennus au printemps, Clermont n'a pas l'intention de le lâcher. Le champion en titre va devoir tenir son rang tout en brillant en H Cup. Deux objectifs que les arrivées de Sione Lauaki et Ti'i Paulo peuvent aider à réaliser.


Les mouvements

Arrivées : Lauaki (Chiefs), Paulo (Crusaders)

Départs : Samson (Toulon), Baï (Castres), Cabello (Brive, prêt)

L'équipe

Arrières - ailiers : Baby, Floch, Murimurivalu, Ju.Malzieu, Nalaga, Rougerie, Russell
Centres : Canale, Fofana, Joubert, G.Williams
Demis d'ouverture : James, Lavea
Demis de mêlée : Parra, K.Senio, Radosavljevic
Troisième ligne : Audebert, Bonnaire, Bardy, Lauaki, Lapandry, Vermeulen, White
Deuxième ligne : Cudmore, Jacquet, Pierre, Privat
Piliers : Debaty, Domingo, Faure, Ric, Scelzo, Zirakashvili
Talonneurs : M.Ledesma, Paulo, Wepener

Les Auvergnats ont changé pour toujours au printemps en décrochant leur premier Bouclier de Brennus. Ils l'ont fêté comme il se doit, au point de faire enregistrer de petites secousses sismiques place de Jaude, mais vont devoir l'assumer à la reprise du Top 14. Dès le déplacement à Perpignan vendredi, pour le remake des deux dernières finales, ils auront un titre à défendre. Le regard sur l'ASM sera donc forcément différent et les attentes encore plus grandes. Les Clermontois ont donc essayé de se renforcer cet été pour être à la hauteur de leur nouveau statut. Vern Cotter a ainsi vu arriver en Auvergne deux joueurs en provenance du Super 14, deux Néo-Zélandais.

Sione Lauaki a débarqué avec sa réputation d'un All Black, avec ses 17 sélections. Son profil de déménageur en troisième ligne pourrait bien être l'une des attractions de la saison. Le talonneur Ti'i Paulo a lui quitté les Crusaders pour rejoindre Clermont. Là aussi, la puissance devrait être au rendez-vous. Et puis l'entraîneur clermontois a changé d'adjoint. Exit Joe Schmidt, qui s'est envolé pour le Leinster. Place à un ancien de la maison, Franck Azéma. Jaunard pendant quatre ans durant sa carrière de joueur, il était entraîneur des arrières de l'USAP depuis 2006. Dans le camp des vainqueurs au Stade de France en 2009 puis dans celui des vaincus en 2010, il « suit » comme il dit le Bouclier de Brennus. Charge au duo de faire aussi bien que la saison dernière. Voire mieux avec un bon parcours en H Cup.

Trois questions à Julien Malzieu
Sentez-vous une nouvelle attente après votre titre de champion ?
Je suis parti assez rapidement de Clermont pour rejoindre l'équipe de France. Je n'ai pas trop senti l'emprise du titre sur la ville. Maintenant que le public y a gouté, il va réclamer un deuxième titre. Quand on a goûté à ce plaisir, on envie d'une seule chose c'est de le retrouver, ça va être très compliqué. Mais je n'ai pas ressenti d'attentes particulières par rapport à ça.

Et dans le groupe, vous mettez-vous une nouvelle pression avec ce nouveau statut ?
Pendant les quatre dernières saisons, on a fait quatre finales d'affilée. On avait surpris la première année mais les années d'après on savait de quoi on était capable. Cette année, on a concrétisé toutes ces périodes. On sera surement plus attendu. Il ne faut pas se mettre de pression particulière et faire comme l'année dernière, prendre les matchs les uns après les autres. On a vu que le moindre point coûte cher. On a envie de bien commencer le championnat et d'amasser le plus de points possibles. Ça va être compliqué mais il faut qu'on capitalise pour voir sereinement l'avenir.

Il y a aussi la H Cup. Vous étiez proches, la saison passée, d'une qualification en demi-finale. Est-ce un objectif prioritaire ?
Pendant quatre ans on s'était focalisé exclusivement sur le championnat. L'année dernière, on avait aussi envie de bien faire en Coupe d'Europe. On est sorti en quarts de finale, on aurait pu passer (ndlr : défaite 24-23 contre le Leinster), ça se joue à rien du tout. On a envie de bien figurer sachant qu'on a encore une grosse poule. L'appétit vient en mangeant. L'année dernière on était capable de faire des bonnes choses, pourquoi pas cette année. Il va falloir s'en donner les moyens. On verra comment ça se passe. Le championnat commence dans quinze jours donc on verra après pour la Coupe d'Europe. C'est vraiment excitant de jouer des matchs de ce niveau.

Rugby365

Rester au sommet
Clermont est enfin devenu champion de France. Loin d'être une fin en soi, ce sacre pourrait être le début d'une nouvelle vie pour l'ASM. Pas question de s'arrêter là.
Clermont champion de France



A l'heure où les grands clubs du Top 14 parlent tous de continuité, Clermont se pose en modèle du genre. Le club truste les places en phases finales avec 11 participations au dernier match de la saison. Dont quatre d'affilée depuis 2007. Dix échecs à la clef, c'est aussi pas mal en terme de régularité. Mais la mécanique s'est enrayée en juin dernier et Clermont est devenu champion de France. Comme quoi, il est bon de rompre avec certaines habitudes. Pour les Auvergnats, il s'agit maintenant de prouver qu'ils ont toujours de l'appétit. Que le premier titre de champion de France n'était pas un accomplissement mais le début d'une longue histoire. Après tout, il paraît que l'appétit vient en mangeant. Cela tombe bien, les Jaunards l'ont bien croqué ce premier Brennus.

«Le premier titre est gagné, la meilleure chose à faire, c'est de basculer et d'essayer d'en gagner un deuxième». Vern Cotter

Avec le « bout de bois » au pays des volcans, c'est toute une chape de plomb qui s'est envolée des épaules des joueurs de Vern Cotter. Fini l'image du sympathique perdant. Adieu le syndrome Poulidor. Clermont a validé son entrée dans le club fermé des grands, des très grands. Mais il y a du monde qui pousse pour y entrer et il faudra réussir une excellente saison pour conserver le bouclier si chèrement acquis. Personne ne l'a fait depuis le BO des années 2005-2006. Tout auréolé de sa nouvelle gloire, l'ASM n'a pas cédé à la course à l'armement pour défendre son titre. Seules deux recrues sont arrivées cet été, les Néo-Zélandais Lauaki et Paulo. Une aberration ? Pas forcément si l'on considère que les épreuves des finales perdues ont soudé un groupe incroyablement solidaire. Un groupe où tout le monde sait ce qu'a traversé le club et ce qu'il en coûte d'être champion. Un groupe qui ne demande qu'à goûter à nouveau à l'ivresse de juin. Mais un groupe qui sera attendu sur chaque terrain comme jamais. Faire tomber le champion restant la motivation ultime.
Clermont sur tous les fronts

Avant juin, il pourrait y avoir mai et la Coupe d'Europe. A mots couverts, les nouveaux ambitieux laissent deviner une envie d'aller au bout sur les deux tableaux. En théorie, Clermont en est capable. Tous les blessés sont de retour, certains joueurs ont explosé et James a déchargé une part de ses responsabilité sur un Morgan Parra qui n'attendait que ça. Stable, l'effectif a cependant gagné en profondeur de banc. Un élément indispensable pour voir loin et qui avait pénalisé l'ASM par le passé. Seul le glissement d'Aurélien Rougerie au centre peut apporter un peu d'incertitude. Mais le capitaine clermontois commence à être un habitué du poste. Il faudra compter cependant sur un calendrier monumental et les absences des internationaux lorsque les sélections joueront. Les Auvergnats pourraient apprendre à leurs dépens que vouloir manger deux gros gâteaux peut provoquer des indigestions. Mais l'équipe qui propose un des jeux les plus enthousiasmants du championnat ne peut plus se satisfaire de l'ordinaire. Entre la puissance de la « bête à seize pattes » et la fluidité du jeu de trois-quarts, le spectacle est souvent au rendez-vous. Alors oui, Clermont peut se permettre d'avoir des rêves démesurés. Un bon moyen pour ne pas les perdre de vue selon Oscar Wilde.
- Bertrand LAGACHERIE

L Equipe.fr