TOP 14 / REGLE DU PLAQUEUR-PLAQUE :
Favoriser le jeu
L'évolution de la règle du plaqueur-plaqué a été au centre de la tournée des arbitres dans les clubs du Top 14. Un changement qui doit permettre aux équipes qui attaquent de mieux faire vivre le ballon.
Les arbitres ont fait leur Tour de France cet été. Dans leurs musettes, des guides à destination des acteurs du Top 14. Des explications, par la voix et le geste, pour faire comprendre l'évolution de la règle du plaqueur-plaqué. Dans tous les clubs, joueurs et entraîneurs ont suivi les consignes avec attention. Car vendredi et samedi, sur les pelouses de Toulouse, Perpignan, La Rochelle, Toulon, Brive, Biarritz et du Stade Français, toutes les équipes voudront éviter la multiplication des coups de sifflets. Dans leur propre intérêt et dans celui du jeu. La tournée des arbitres avait pour but de faciliter les premières semaines de compétition, de ne pas susciter une vague de protestations auprès d'acteurs qui n'auraient pas été avertis. « C'est une règle déjà existante, explique Jack Isaac sur le site du Biarritz Olympique. C'est l'interprétation qui a changé pour favoriser le porteur du ballon qui passe au sol. Il faut que le plaqueur fasse beaucoup plus d'efforts pour s'éloigner de cette zone pour donner la possibilité au plaqué de libérer un peu plus vite son ballon. »
Sur le terrain, on devrait ainsi assister à un jeu plus ouvert, plus vivant. « Il y a moins de contest dans les zones de ruck pour l'instant, remarque le Toulousain Yohann Maestri sur le site de son club. Ça entraine une plus grande fluidité dans le jeu, il y a plus de vitesse. Ça entraîne plus de mouvement et de déplacement pour les joueurs. Ça donnera sûrement des matchs plus sympas à regarder. » Les spectateurs ne devraient donc pas être contre cette évolution de la règle. Par contre, les « Richie McCaw du Top 14 » ne manqueront pas de protester s'ils ne peuvent plus voler les ballons dans les regroupements. « Ça devient un peu plus difficile pour un gratteur d'aller chercher le ballon, confirme Jack Isaac. Il ne faut pas qu'il soit lié au porteur du ballon quand il tombe au sol. Il faut qu'il y ait un geste de relâchement pour qu'il puisse jouer le ballon au sol. A priori, on va voir des situations un peu plus claires pour les arbitres et pour les équipes qui décident d'utiliser le ballon à la main. »
Le dialogue avec les principaux intéressés était donc essentiel pour les arbitres. « Nous avons reçu trois grandes directives, détaille l'arbitre Romain Poite sur le site de Clermont. Au niveau du plaquage, où nous avions tendance à récompenser systématiquement le plaqueur, on nous a demandé d'être plus précis sur l'appréciation. Le joueur ne pourra plus contester le ballon en profitant de son premier geste. Il devra montrer à l'arbitre sa volonté de lâcher le joueur puis de se relever pour jouer dans un troisième temps le ballon. Ensuite, le joueur debout qui a participé au plaquage devra relâcher le joueur plaqué avant de contester le ballon. Puis en mêlée, nous allons espacer les commandements pour permettre à l'arbitre de reprendre la directive dans cette phase de jeu, notamment lors du dernier ordre ‘‘engager''. Nous serons aussi très vigilants sur les obstructions, afin d'éviter d'avoir des joueurs situés entre le porteur de balle et l'adversaire notamment sur des constructions en touche en maul ou sur les renvois. » Rafraîchir la mémoire des joueurs, c'était l'autre objectif de cette tournée estivale.