ITW Vern Cotter

Malgré la défaite concédée à Bayonne, Vern Cotter dresse un bilan positif du comportement de ses joueurs. L'entraîneur clermontois voit une amélioration dans la mise en place du jeu de son équipe avant d'aller affronter Toulon à Marseille.

Vern Cotter, quelle est votre réaction après la défaite de Clermont à Bayonne (18-16), vendredi ?

Je suis déçu pour les joueurs qu'ils ne puissent pas revenir avec plus d'un point. Déjà un point, c'est mieux que nos déplacements au Racing et à Perpignan. Il y a de la satisfaction dans notre jeu notamment en défense. On prend une pénalité de 53 mètres qui fait la différence. Je suis content qu'on ait marqué un essai. Je pense qu'il y a une amélioration dans la construction de notre jeu mais ce n'est pas suffisant. Quand on regarde les détails, il y a une amélioration depuis Montpellier (ndlr : victoire 27-10, 5eme journée de Top 14). On va regarder ça de plus près en début de semaine notamment sur les secteurs qu'on peut améliorer. Je suis content du comportement et de l'engagement. C'est le quatrième match en quinze jours, il y a des joueurs qui sont très fatigués dans le vestiaire. On a huit jours avant notre prochain match contre Toulon à Marseille. Ce sera encore une fois un environnement hostile. Ils vont être très forts en face et seront aussi aidés par le public.

Offensivement, il y a quand même eu beaucoup de maladresse et d'incompréhension...

Oui, mais il y en a eu moins, je trouve. En touche, il y a eu deux ou trois maladresses mais il y a une nette amélioration par rapport aux semaines précédentes. Je suis content, cela veut dire que les joueurs sont concentrés. Il faut regarder quelle forme de jeu on doit mettre en place sur certaines situations. Je suis confiant, je pense que ça va continuer.

La touche et la mêlée ont dû vous donner satisfaction...

Oui, c'était bien par moments. L'équipe est en train de mettre son emprise sur l'adversaire. Il faut continuer comme ça. On a vu des bonnes choses. On va travailler dessus et nous serons encore testés la semaine prochaine.

« Sans pression à Marseille »

Vous bénéficiez enfin d'une semaine de préparation normale. Cela va-t-il vous faciliter la tache avant d'affronter Toulon ?

Ça nous laisse un peu plus de temps de travailler sur des secteurs ciblés. Ça va nous faire du bien. On va avoir la possibilité de se reposer en début de semaine. Il y a beaucoup de fatigue chez les joueurs. Le début de la semaine sera basé sur la stratégie avant la mise en place.

Vous allez l'air optimiste sur l'évolution de votre équipe...

Je pense que tout le monde peut le voir. Il y a une nette amélioration dans notre jeu. Petit à petit, on met des choses en place pour que notre niveau monte. A Bayonne, nous avons été plus précis sur certains secteurs que face à Montpellier. Nous avons encore des difficultés de passer d'un jeu à un autre, de transformer notre façon de jouer. C'est une question de temps. Il faudra étudier en toute objectivité notre performance et bien nous préparer pour Toulon.

Vous déplacez-vous à Marseille sans pression ?

(Sourire) On aimerait bien mettre la pression sur l'adversaire. On aime jouer à Marseille, ça va être un grand match. On sait que Toulon va bien préparer cette partie. On y va sans pression. Nous voulons juste être fiers de notre performance, après on verra.

Pensez-vous que les défaites du RCT à domicile vont peser sur leur jeu ?

Ils ont pas mal changé l'effectif. Il doivent trouver des repères. C'est toujours difficile. Ils sont en train de négocier cette période difficile pour eux. Mais je ne me fais pas de souci pour eux. Il y a beaucoup de qualités dans le groupe et dans le cadre sportif et parmi les entraîneurs. Ils vont aussi petit à petit mettre leur jeu en place. On dit toujours que les débuts de saison ne ressemblent pas forcément aux fins de saison.

Source : Rugby365

Vern Cotter, l'entraîneur de Clermont, estime que son équipe "ne joue pas à 100% de ses moyens", tout en espérant "basculer sur un match abouti" samedi contre le Stade Français à 14 heures 15 au stade Michelin lors de la 11e journée du Top 14.

Q: Clermont reste sur deux défaites consécutives. Comment jugez-vous le niveau de votre équipe ?

R: "On est huitième du classement. On essaie de mettre des choses en place pour que notre jeu soit cohérent?. Nous sommes conscients que l'on ne joue pas à 100% de nos moyens. Je pense que nous ne sommes pas très loin de basculer sur un match abouti. Il y a un peu de frustration, mais je pense qu'il n'y a pas le feu non plus parce que franchement, on travaille bien? Petit à petit, on va essayer de remonter au classement."

Q: D'ici février, vous allez jouer plus souvent à domicile qu'à l'extérieur. Il faudra faire un sans faute ?

R: "On n'est pas encore à la moitié du championnat. On n'a joué que dix matches, dont six à l'extérieur, mais on aimerait rééquilibrer les choses dans le jeu et au classement. On va essayer de réaliser une bonne performance contre Paris ce week-end et contre La Rochelle ensuite (le 4 novembre) avant la trêve. On s'occupe uniquement de ces deux matches qui arrivent, et on va déjà essayer de prendre quatre points contre Paris pour remonter au classement. On sait qu'on n'est pas loin, les solutions viendront avec du travail et un très bon état d'esprit. Les joueurs bossent, mais à plusieurs reprises, ils n'ont pas été bien récompensés de leurs efforts."

La Montagne.fr

Avec le recul, le manque d'agressivité explique-t-il en grande partie votre échec au Leinster ?

Globalement, il y a eu un manque d'envie. Nous avions une demi-seconde de retard avant d'agir. Il a manqué l'agressivité collective pour faire pencher la balance dans le combat en notre faveur. Nous avons été moins efficaces dans les duels mais aujourd'hui, on va se servir de çà pour avancer.

Comment expliquer ce manque d'envie alors que les joueurs ont martelé pendant la semaine le même message sur l'agressivité nécessaire à mettre dans ce match ?

Je n'arrive pas à l'expliquer. Les joueurs sont déçus, touchés par ce match car ils n'ont pas été à la hauteur d'un grand rendez-vous. Il nous faut trouver la hargne collective de se faire mal à nouveau.

Ce problème est surtout récurrent en déplacement. Vous n'avez plus gagné à l'extérieur depuis le mois d'août...

On n'est pas encore rentré dans le dur. Les joueurs ne se sentent pas encore dans le besoin. On a gagné un titre, mais il faut trouver un autre objectif pour avancer. Au Michelin, on n'a pas envie de décevoir le public, donc on fait le nécessaire. Mais il n'y a pas la même envie d'exister en déplacement.

Au sujet de la Coupe d'Europe, ne regrettez-vous pas les choix de la composition d'équipe lors du match au Racing en octobre ?

Non, parce qu'il fallait lancer des joueurs dans le bain à ce moment de la saison et en reposer d'autres. Il n'y avait aucun esprit d'impasse et on ramène quand même un point de bonus. Sur les 23 joueurs ayant fait le déplacement au Racing, 16 étaient sur la feuille de match à Dublin contre le Leinster. Et, si le mois de décembre n'avait pas été aussi chargé, la gestion aurait peut-être
été différente. Le calcul était fin, on le savait.

Est-ce trop compliqué pour un club français de jouer sur les deux tableaux, championnat et Coupe d'Europe ?

C'est difficile en effet. Quand j'ai appris la composition de notre poule européenne, je savais que ce serait très dur. Après le titre de la saison dernière, tout le monde s'est un peu enflammé pour la Coupe d'Europe cette année, mais chez les joueurs je sens un peu plus d'envie de garder le Bouclier. J'ai cette impression, mais peut-être que je me trompe.

Dans quel état d'esprit allez-vous jouer les deux derniers matches européens ?

On va jouer à fond. Même si on fait tourner l'effectif, notre intention sera d'obtenir les meilleurs résultats possibles.

Et si vous étiez reversé en Challenge européen (les 3e, 4e et 5e meilleurs deuxièmes) ?

Là aussi, on jouera sans retenue et avec ambition même si on fait des roulements dans le groupe. Et, il n'y a pas vraiment une équipe type, on est capable de changer à pas mal de postes sans problème. C'est un autre moyen d'assurer aussi une qualification en H'Cup.

Que dites-vous à ceux qui évoquent une équipe en « fin de cycle » ?

Quand une équipe n'a pas de résultats, c'est une phrase que l'on entend souvent. Je pense que l'on va retrouver le caractère, l'envie d'exister à nouveau. En ce moment, au niveau des préoccupations, le curseur n'est pas équilibré entre le rugby et tout ce qu'il y a autour. Les joueurs sont beaucoup, trop sans doute, sollicités. Quant à une fin de cycle, on verra en fin de saison. Je trouve que l'on a renforcé le groupe avec Paulo et Lauaki et que l'on a encore de l'ambition.

Mais le temps presse...

C'est vrai que l'on est un peu plus long à démarrer cette saison. Maintenant, il y a trois matches devant nous (Perpignan, Bourgoin, Brive) qui sont très, très importants.

Peut-on dire aussi que certains joueurs n'ont pas encore atteint leur meilleur niveau ?

On peut le dire... On a vu tous les joueurs en entretien, avec un discours adapté à chacun, mais on a demandé à tous plus d'investissement, plus d'efficacité.

Confirmez-vous avoir présenté votre démission au retour du match perdu à La Rochelle ?

J'étais très déçu, vexé même par le manque d'investissement. J'ai eu un coup de chaud, c'est vrai, et j'ai dit aux joueurs que je préférais arrêter si on continuait comme cela, sans remise en question de tous. Je crois qu'il faut être digne de notre titre de champion de France. Si ce n'est pas le cas, ça peut remettre en cause ma dernière saison à Clermont. Je ne veux pas revenir cinq ans en arrière, ressortir le fouet.

Vous semblez énervé après vos joueurs, non ?

Je ne peux pas les forcer à jouer. A eux de trouver les bons objectifs, les bonnes raisons de venir chaque jour à l'entraînement. Et s'ils n'ont pas envie... pas besoin que je sois là. Ce serait dommage après tout ce que l'on a vécu, et tout ce que l'on peut vivre encore ensemble. Mais je ne vais rien lâcher.

Pour finir, craignez-vous ce match contre Perpignan demain soir ?

Beaucoup. Je me souviens qu'à une époque, il y a trois ou quatre ans, Perpignan n'était pas très bien et avait su revenir sur les valeurs du combat, de l'agressivité. En plus, les Catalans vont venir chez nous en pensant à l'étiquette que l'on nous colle en ce moment d'équipe gentille. Franchement, au-delà de l'histoire des trois dernières saisons entre l'USAP et nous, ce match va être compliqué.

La Montagne.fr - Propos recueilli par Christophe Buron