ASM CA / SARACENS

Lavillenie va sauter à Michelin !

Les supporters clermontois risquent d'assister à un spectacle peu commun samedi à l'occasion du match de H Cup contre les Saracens. Si le temps le permet, le champion d'Europe du saut à la perche Renaud Lavillenie effectuera un saut entre les poteaux de Marcel-Michelin à la mi-temps.

Par ailleurs, la Patrouille de France effectuera un passage au-dessus du stade à 15h30.

Le coach clermontois a décidé de titulariser ses deux recrues pour le premier match de la saison européenne des « jaune et bleu ». Du match d’Agen , il ne reste que Davit Zirakashvili, Thibaut Privat, et Julien Bonnaire dans le pack clermontois. En revanche aucun changement depuis trois matches maintenant dans les lignes arrières.


Le talonneur néo-zélandais Ti’i Paulo fera son grand début dans la HCup, tout comme son compatriote Sione Lauaki, qui réintègre le groupe clermontois après une légère contracture au mollet. Les deux habitués du Super 14, découvriront cette nouvelle compétition, plus courte et plus intense que le Top 14, lors de la venue des Saracens.
Le reste du pack est plutôt classique côté clermontois où les internationaux Domingo et Zirakashvili encadreront le talonneur néo zélandais, pendant que la seconde ligne la plus utilisée, Cudmore-Privat, tiendra une fois de plus la baraque. Bonnaire réintègre l’aile de la troisième ligne et accompagnera Alexandre Lapandry.

Pas de surprise ni de changement dans les lignes arrières des champions de France, qui conservent leur configuration en place depuis le match de Castres. Une ligne d’attaque qui était également titulaire lors de la finale en mai dernier.
Sur le banc, Lionel Faure, auteur d’une solide prestation face à Agen, est préféré à Vincent Debaty tout comme Jason White qui reste dans le groupe au détriment de Loïc Jacquet, qui n’a qu’un match dans les pattes depuis sa reprise. Retour également dans le groupe de Tasesa Lavea remis de sa contracture aux adducteurs et absent depuis la rencontre à Bayonne.

Les Clermontois ont inscrit 3 essais pour distancer les anglais des Saracens au tableau d’affichage, mais c’est bien la formidable défense des « jaune et bleu » qui leur a permis de remporter la victoire face à une redoutable équipe des Saracens. Contraints à défendre, les hommes de Cotter ont étouffé, par leur puissance physique, l’une des meilleures équipes européennes du moment, une belle entrée en matière dans la compétition…

la feuille de match

Clermont (Stade Marcel-Michelin) temps beau, pelouse excellente, 16007 spectateurs (nouveau record).

Clermont bat les Saracens 25-10 (Mi-temps : 12-3). Arbitrage de M. Allan(Ecosse)

Clermont : 3 essais de Cudmore(10e) Malzieu(25e), Nalaga(79e), 2 pénalités ( 47e et 65e) et 2 transformations de Parra.

Saracens : un essai de Strettle(43e) , une pénalité(21e) et une transformation de Hougaard.
Carton jaune : Cudmore(20e) et Zirakashvili(40e)

Clermont imperméable !

Dans un stade Marcel Michelin, paré de jaune et rempli comme jamais (nouveau record d’affluence), les Clermontois s’attendaient à être défiés au près, et c’est tout l’inverse que vont proposer les hommes de Venter. Très vite, les Saracens vont envoyer du jeu sur toute la largeur du terrain. Pas de quoi déstabiliser la remarquable défense montferrandaise qui s’adapte et défend en écran sans se consommer inutilement. La possession est clairement en faveur des Anglais qui multiplient les temps de jeu mais ne parviennent pas à trouver de solutions face au mur auvergnat. Le ballon vole de mains en mains et visite le terrain des clermontois, mais les attaques restent stériles. Au contraire, Clermont qui n’a que très peu de ballons, à l’image d’une touche sérieusement mise en difficulté par l’alignement britannique, optimise ses possessions pour mettre en danger leurs adversaires. Réalistes à souhait, les hommes de Cotter vont même concrétiser une action, qui n’en est pas une, en récupérant un ballon sur renvoi au 22. Cudmore, magistral, s’impose en l’air et traverse les 22 mètres sans l’ombre d’une opposition. 5 puis 7-0 après la transformation de Parra. Les Anglais, pourtant bien dans la partie, redoublent d’intensité et continuent de chercher des solutions sur les extérieurs qui se referment inexorablement. Hougaard pas dans un grand jour au pied, enchaîne les échecs et fait douter les Sarries. Réduits à 14, à la vingtième minute, les Clermontois se multiplient en défense et continuent de colmater les brèches. Mieux, ils vont concrétiser leur seule véritable occasion de la première mi-temps, sur une des seuls ballons joués dans la moitié de terrain anglaise. La touche est assurée et les hommes de Cotter écartent dans un premier temps au large, avant de revenir dans l’axe assurer plusieurs relais. La défense est fixée et l’aile de Malzieu dégarnie. A un contre un et avec 10 mètres de couloir pour le meilleur marqueur clermontois (5 essais en 4 matches au Michelin !), le coup est imparable pour Julien Malzieu qui élimine son défenseur et aplatit le deuxième essai clermontois. Contre le cours du jeu et en infériorité numérique, Clermont s’échappe et mène de 9 points. Les Sarries vont alors réduire leurs ambitions dans le jeu mais pas leur possession de balle ni leur conservation, excellente durant toute la partie. C’est désormais dans l’axe, que les Clermontois doivent répondre. Un combat qui va durer pendant les dix dernières minutes de la mi-temps. Un combat que les Clermontois vont gagner par arrêt de l’arbitre au bout du temps réglementaire sans avoir encaissé le moindre point. La défense des hommes de Cotter est héroïque, au près, au large, rien ne passe et 10 minutes de pilonnage en règle des Saracens ne changeront rien. Le tournant du match ! La défense de fer des hommes de Cotter a raison de l’engagement des Saracens.

Clermont maîtrise !

La seconde mi-temps est à l’image de la première, les Saracens remarquablement organisés dans le jeu en l’air et la conquête monopolisent le cuir et ont la main sur leu jeu, mais rien ne semble mettre en danger le mur auvergnat qui est plus dense que son rival dans l’axe du terrain. La solution est pourtant trouvée par les Saracens, à l’heure de jeu, sur un ballon envoyé sur l’extérieur, où, Goode et Strettle se joue de l’arrière garde clermontoise. Les Sarries reviennent à 2 points mais les asémistes vont parfaitement gérer cette fin de rencontre en renvoyant par un jeu au pied précis les Saracens dans leur camp, et en les mettant sous pression grâce à un pressing de tous les instants. Une pression défensive qui offrira 2 tentatives à Morgan Parra pour donner un peu d’air à ses coéquipiers. De quoi donner un peu d’air aux Auvergnats qui entament le dernier quart d’heure avec 8 points d’avance. Les Saracens sont résignés et ne peuvent que constater leur stérilité offensive devant l’engagement des hommes de Cotter intraitables à l’impact. Les Clermontois plus costauds font reculer leurs adversaires qui se retrouvent dans l’obligation de tenter le diable et de s’exposer un peu plus. Devant le pressing du capitaine clermontois, l’arrière des Sarries panique et jette le ballon à quelques mètres de sa ligne, Aurélien Rougerie le récupère et transmet à Williams puis Nalaga qui allonge le bras et touche la ligne. L’essai est validé à l’ultime minute de jeu venant clore le score de la rencontre.

Les Clermontois ont réussi leur entrée dans la compétition et empochent 4 précieux points, sans rien laisser aux Saracens qui se sont affirmés comme de sérieux prétendants à la qualification. Héroïques en défense, les hommes de Cotter ont fait preuve d’une grande maîtrise et de beaucoup de réalisme concrétisant la plupart de leurs temps forts. Samedi, à Colombes, ils auront la lourde tâche d’affronter une équipe du Racing largement dominée à Dublin et qui aura probablement à cœur de se racheter…

Vern Cotter (entraîneur de Clermont) : «C'était un bon match face à une belle équipe, avec beaucoup d'intensité. On est très content de cette victoire et aussi du fait que les Saracens n'aient pas pris de point de bonus défensif. C'est important dans cette poule qui sera très serrée. Les joueurs ont mouillé le maillot. Ils se sont beaucoup entraidés, et je suis satisfait.»

Julien Malzieu (ailier de Clermont) : «Les Saracens ont beaucoup tenté mais on a bien communiqué et on ne s'est pas excité. Aujourd'hui, la défense a été une grosse satisfaction. On n'a rien lâché et on a montré qu'on était solidaire. Cela montre un état d'esprit formidable et il faut absolument qu'on garde ça pour la suite.» (AFP)

Clermont souffre mais s'impose

Clermont, champion de France, a donc réussi son entrée en Coupe d'Europe en dominant les Saracens (25-10). Dès les premières minutes, les vices-champions d'Angleterre mettaient la pression. Les Auvergnats subissaient mais ouvraient le score grâce à l'opportunisme de Jamie Cudmore. Sur un coup de pied de renvoi des Saracens, le Canadien volait le ballon et signait le premier essai clermontois transformé par Parra (7-0 à la 11e). Moins inspiré une dizaine de minutes plus tard, Cudmore écopait d'un carton jaune pour une brutalité et laissait ses partenaires à 14 face à la furia des Saracens. Hougaard réussissait la pénalité (7-3 à la 20e). Héroïques en défense, les Auvergnats annihilaient les attaques londoniennes et sur une de leurs rares incursions dans le camp adverse, Joubert lançait Malzieu puis inscrivait un deuxième essai pour Clermont (12-3 à la 25e). Pourtant, les Saracens terminaient la première période en assiégeant le camp clermontois. Malgré un nouveau carton jaune pour Zirakachvili, Clermont tenait jusqu'à la pause (12-3).

Les Londoniens profitaient de leur supériorité numérique au retour des vestiaires. Sur une action au large, Wyles retrouvait Strettle à l'intérieur pour un essai superbe, transformé par Hougaard (12-10 à la 44e). Au cours d'une seconde période hachée par les fautes, Clermont gardait l'avantage grâce à une défense de fer. Parra sanctionnait les rares fautes anglaises en réussissant deux pénalités (18-10 à la 65e). Solidaires jusqu'au bout, les champions de France contenaient les Saracens et les poussaient même à la faute. Sur une passe manquée de Ratuvou dans ses 22 mètres, Rougerie récupérait le ballon et transmettait à Nalaga pour le troisième essai clermontois. Parra transformait et scellait un succès précieux pour Clermont (25-10 à la 79e).

LE MATCH : CLERMONT - SARACENS

C'est une belle victoire. Pas une belle victoire frappée de grandes envolées. Mais estampillée de la vaillance de la défense de Clermont. Tombeurs des Saracens (25-10), les champions de France ont livré une véritable bataille en défense pour repousser les assauts à répétition des Anglais. «Je ne m'attendais pas à un rugby qui aille aussi vite», a reconnu Morgan Parra à l'issue de la rencontre. Vern Cotter, l'entraîneur du XV de Volcans, peut être «fier de ses joueurs». L'ASM est venu à bout d'une des équipes avec le plus gros volume de jeu en Europe.

LA STAT : 121

Comme le nombre de plaquages de Clermont face aux Saracens. Même si les Auvergnats ont passé le plus clair de la rencontre à défendre, ce chiffre n'en demeure pas moins impressionnant en H Cup avec 96% de réussiste.

Clermont/Saracens : 25-10 - Marc DUZAN

Au Midol, on aime Jamie Cudmore parce qu'il ne fait jamais rien à moitié. Toujours dans l'excès, le Canuck. Ange ou démon, mais rarement commun. Blanc ou noir, mais jamais gris. Génial sur cet essai marqué face aux Saracens (7e minute), après une course de vingt mètres. Coupable sur ce coup de poing adressé treize minutes plus tard au pilier des Saraboks Deon Carstens, qui lui avait délibérément titillé le bout du casque, au détour d'un regroupement. Cinq points, trois ballons récupérés dans le jeu au sol et une présence physique dans le jeu dans l'axe une nouvelle fois ahurissante. Sur l'autre face ? Un uppercut, un carton jaune, les remontrances de M. Allan, le regard noir de Vern Cotter et une citation à comparaître, in fine, devant la commission de discipline de l'ERC. Au Midol, on apprécie Jamie Cudmore parce qu'il n'est ni lisse, ni parfait. Parce qu'il est capable, à notre image, du meilleur comme du pire.