De retour dans son cocon clermontois après la déroute en Bleu face à l'Australie, Morgan Parra a paraphé un nouveau contrat de trois ans avec son club. « C'était dans l'ordre des choses », explique-t-il.
Interview réalisée par Valéry Lefort
Vous voilà donc Clermontois pour au moins trois ans de plus?
C'est réglé ! (sourire). Je suis vraiment satisfait de cette issue. Mais c'était quand même dans l'ordre des choses. On a formalisé, mais c'était la solution voulue par tout le monde. Dans ces conditions, cela n'a pas posé de difficultés majeures.
Mais les offres n'ont pas manqué ?
Non, et j'ai bien entendu regardé ce que l'on me proposait, notamment l'aspect financier. C'est normal dans la mesure où je n'ai que le rugby. Je n'ai pas de diplôme, et tout peut s'arrêter du jour au lendemain sur une mauvaise blessure. Je peux aussi devenir moins performant. Dans ces conditions, il faut tout peser.
On a parlé d'une offre mirifique du Racing. Il y avait eu également Toulouse avant (Il coupe).
Et Toulon aussi. Cependant l'ASM a fait un effort. Mais je veux dire qu'il n'y avait pas que cela. Je sais, pour l'avoir vécu l'an passé, que débarquer dans un nouveau club, c'est compliqué. Il faut trouver ses marques, se faire sa place. Il y a aussi ici la présence des copains. Pierre a resigné. Bonnaire l'avait fait l'an passé. Benoît (Cabello) va revenir (il est prêté à Brive NDLR). Et plus largement, je suis vraiment à l'aise avec ce groupe qui a tissé des liens forts. Pour moi, c'est très important. On veut revivre des moments aussi exceptionnels que ceux de la saison passée, que ce soit en Top 14 ou en Coupe d'Europe. On souhaite continuer à grandir ensemble.
Le critère sportif a donc été un élément majeur ?
Bien entendu ! Pour moi, Clermont propose aujourd'hui ce qui se fait de mieux, du stade au public, des infrastructures au potentiel de joueurs. C'est le top.
Revenons au terrain. Êtes-vous satisfait de votre début de saison ?
Non, c'est moyen. Ouais, je dirais mitigé. J'ai besoin d'enchaîner pour monter en puissance. Notre début de saison, sans qu'on soit à la « ramasse », ne nous a pas permis de passer à la vitesse supérieure. Là, avec le programme qui nous attend en décembre, il va falloir le faire. Et c'est visiblement une habitude ici ! Espérons que cela se perpétue.
Toulouse, le Leinster deux fois, Perpignan : vous voilà au pied du mur ?
C'est clair. On en est tous conscient. On sait parfaitement ce que nous avons à faire?
Et vous ne craignez pas d'éventuelles retombées néfastes de la dégelée au Stade de France pour les internationaux tricolores de l'ASM ?
Cela doit, au contraire, nous servir d'aiguillon ! À nous de nous remettre en question. Cela va peut-être vous paraître bizarre, mais j'ai beaucoup appris de ce match. Sur mon poste, sur le jeu? J'ai revu les images, j'ai réfléchi. C'est vrai, cela a été une claque, mais il faut s'en servir pour aller plus loin. Et rebondir !
Cela passe forcément par Toulouse samedi ?
Évidemment. Il faudra un engagement total. Toulouse, qui sait que nous avons été plutôt en dents de scie jusqu'à maintenant, va venir avec l'idée de faire un coup. À nous de répondre à ce défi.
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