Publié le 17/12/2010 08:43 - Modifié le 17/12/2010 à 13:57 | Alain BAUTE et Thierry DUPUY
Montauban. Sapiac perd un grand serviteur
Jacques Doumenge (à gauche), ici en compagnie des Patrick Vianco et Bardot, et de l'avocat du club Jean-Lou Levy . / Photo DDM C. Longo
L'un des plus anciens dirigeants de l'USM, Jacques Doumenge, est décédé hier. Parallèlement à sa passion pour le rugby de Sapiac, il fut un chef d'entreprise reconnu.
La nouvelle a rapidement gagné la ville au cœur de la nuit... Jacques Doumenge est décédé. Tout naturellement, c'est dans la famille de Sapiac que l'information s'est répandue sur la disparition du plus ancien dirigeant en exercice de l'Union Sportive Montalbanaise.
Il venait en effet de réintégrer le comité directeur mardi soir pour, à l'âge de 84 ans, continuer à servir ce club duquel il disait «être fou amoureux».
Depuis 1955 qu'il s'impliquait dans les affaires de Sapiac, Jacques Doumenge était devenu l'homme vers qui, en dernier ressort, on pouvait toujours se tourner. Toujours dans l'ombre, dans la prudence de sa discrétion naturelle qui n'avait d'égale que son ambition pour l'USM.
Sapiac lui doit beaucoup
Ce qui explique ses interventions salvatrices sur un coin de table pour signer un chèque inespéré ou encore accepter un rôle intérimaire au cœur de la tempête d'un été meurtrier pour le feu MTG.
Joueurs et dirigeants des cinquante dernières décennies savent ce que le rugby Montalbanais lui doit, depuis le bison de Mauléon,Arnaud Marquesuzaa, à la montagne russe, Sergeï Sergueev, en passant par ce fameux bouclier de 1967. Cette année là, un jeune joueur assis à l'arrière de sa 404 décapotable dans laquelle il trônait, avec Michel Cabanier et Louis Blanc, au retour de Tarbes aprés la victoire sur Quillan en 8èmes de finale, n'oubliera jamais la fierté et la joie qui habitait l'homme dès lors qu'il arborait le vert et le noir.
Un grand chef d'entrepriseParallèlement à sa passion pour le rugby, Jacques Doumenge fut un chef d'entreprise reconnu. Il dirigea jusqu'en 2000 la société familiale fondée par Adrien Doumenge en 1928, dont l'activité s'était spécialisée dans la distribution de produits de restauration pour les collectivités, les cantines scolaires, les hôpitaux et les restaurants d'entreprise. Une société qu'il avait conduit à être référencée par l'armée française et les Club Med. L'affaire, longtemps prospère et véritable fleuron de l'économie départementale, avait été cédée il y a dix ans au Groupe Belge Colruyt au sein duquel Jacques Doumenge est resté administrateur jusqu' en 2006. Au cours de cette période, il s'est particulièrement investi à ce que l'affaire reste dans le périmètre local.
La disparition de Jacques Doumenge marque l'effacement d'une génération de dirigeants capables de s'investir drapés d'humilité, sans jamais déroger à ce qui était devenu son meilleur leitmotiv: «Tout pour Sapiac !»
Le chiffre : 28date fétiche> Pour Jacques Doumenge . Il était en effet entré en qualité de dirigeant le 28 mai 1955, sous la présidence toute fraîche de Maurice Mességué. Et 12 ans plus tard, l'USM était championne de France le 28 mai 1967.
«Montauban sans l'USM ressemblerait à Paris sans
sa tour Eiffel.»Jacques Doumenge
« Il était mon père spiriruel »La mort de Jacques Doumenge provoquait déjà hier soir de nombreuses réactions dans toute la cité d'Ingres. Patrick Vianco, le dernier président du MTG a fait part de « sa trè s grande tristesse » et « très vive émotion » en apprenant la disparition brutale du plus ancien dirigeant de Sapiac. Selon lui, « il a beaucoup, beaucoup donné à Sapiac, tant financièrement que moralement pour traverser tous les moments difficiles dans la vie du club. En près de 60 ans de présence au club, il n'a pourtant jamais voulu prendre la présidence alors qu'il aurait pu l'avoir 50 fois. Mais il était toujours là dans les moments difficiles. Jacques Doumenge était mon père spirituel. C'est lui qui m'a poussé à prendre le relais de Patrick Bardot à la tête du MTG. Il avait été très affecté par le dépôt de bilan et la rétrogradation du MTG. Il était traumatisé par cette affaire. »
Article DDM