PARIS / ASM CA

Retour à l'entraînement lundi matin pour une semaine raccourcie en raison de la demi-finale de Amlin Cup qui se déroulera vendredi soir à Charléty. Et ce sera sans Julien Malzieu. Tour d'horizon de l'infirmerie jaune et bleu.


Pas de gros bobos au retour de la 25e journée de Top 14 Orange disputée samedi au stade Marcel-Michelin face à La Rochelle (victoire 34-10).
Parmi les 23 alignés face au Stade Rochelais, seuls Julien Malzieu et Brock James n'ont pas pris part à l'entraînement de ce lundi. Le premier souffre d'une élongation aux ischios qui le contraint à déclarer forfait pour le déplacement de vendredi à Charléty. Quant à Brock James, victime de douleurs au mollet il reste incertain pour la demi-finale de Amlin Cup face au Satde Français.

Les forfaits :
- Thomas Domingo (rupture de ligament croisé antérieur)
- Clément Ric (entorse genou)
- Gavin Williams (rupture de ligament croisé antérieur)
- White (déchirure cuisse)
- Alexandre Lapandry (douleurs voûte plantaire)
- Julien Malzieu (élongation ischios)

Incertain :
- Brock James (douleurs mollet)

Une demie sans pression

Après s’être hissés en quart de finale lors des deux premières éditions du Challenge Européen en 1997 et en 1998, les Clermontois avaient remporté un premier trophée continental, en 1999, à Gerland face à Bourgoin. Jean-Marc Lhermet, capitaine emblématique, vivait là sa dernière saison de joueur… Une éternité pourrait-on dire, mais douze ans plus tard, une finale (2004) et une victoire (2007) en prime, l’ASM a toujours la même excitation de ce genre de rendez-vous, même si la Amlin Cup est considérée par beaucoup comme le parent pauvre de la « grande » coupe d’Europe, la H Cup.
Pour preuve, les propos d’Elvis Vermeulen : « C’est toujours intéressant de jouer avec une finale en perspective qui plus est lorsque l’on sait que cette compétition permet un jeu plus ouvert, plus rapide. Cela procure beaucoup de plaisir, et les expériences vécues en Europe nous conduisent à en vouloir poursuivre l’aventure ».
Ce sera donc à Charléty qu’il faudra aller chercher la qualification. Mais le ticket pour la finale programmée à Cardiff ne pourra être oblitéré qu’à condition de bien maîtriser son sujet, face à une équipe du Stade Français qui n’aura pas le même visage que lors de la dernière confrontation au Stade de France (victoire de l’ASM 20-12).

« On va retrouver l’intensité des matches de phases finales, relève Vern Cotter. On s’attend à un début de match très virulent des Parisiens qui n’ont pas réalisé une saison à la hauteur de leur potentiel. Il nous faudra être appliqué sur tout ce que l’on souhaite mettre en place et une qualification pour la finale ne sera que la conséquence de ce que l’on aura produit sur le terrain ».

Une dizaine de changements devrait concernée l'équipe clermontoise qui sera alignée vendredi soir (20h45), en demi-finale du Challenge européen, face au Stade Français.

Le staff de l'ASM devrait plutôt faire confiance à la jeunesse pour le coup d'envoi, avec notamment le retour à une aile de Fofana , tout en gardant un banc des remplaçants à très forte expérience. James (mollet) forfait, c'est Lavea qui évoluera à l'ouverture tandis que Pisi fera ses débuts en numéro 15. A noter le positionnement de Cudmore en troisième ligne aile, aux côtés de Bardy et Vermeulen.

L'équipe probable. Pisi; Fofana, Rougerie, Joubert, Murimurivalu; Lavea (o), Parra (m); Bardy, Vermeulen, Cudmore; Privat, Pierre; Zirakashvili, Wepener, Debaty.

Remplaçants: Faure, Ledesma, Scelzo, Audebert, Lauaki, Senio, Floch, Russell.

L'équipe du Stade Français :

Le XV de départ : Southwell - Bousses, Bastareaud, Tiesi, Arias - Beauxis, Dupuy - Burban, Parisse, Haskell - Papé, Palmer - Attoub, Sempéré, Roncero

Remplaçants : Bonfils, Slimani, Weber, Marchois, Rabadan ou Rodriguez, Leguizamon ou Rodriguez, Oelshig, Ollie Phillips ou Rodriguez

Quelles ambitions pour Clermont ?

Contrairement à leur adversaire en demi-finale samedi, le Stade français, les Clermontois ne font pas du Challenge européen une priorité. Mais les champions de France, qui ont déjà remporté deux fois cette compétition (1999 et 2007), ne comptent pas la galvauder. Explications.

Ne parlez pas aux Clermontois de leur victoire au Stade de France (20-12) il y a quinze jours. Ils ont beau avoir remporté leur première victoire à l'extérieur en Top 14 devant près de 80 000 supporters parisiens, ils ne veulent pas y penser au moment de préparer leur demi-finale de Challenge européen à Charléty. "Ce sera deux fois plus difficile qu'au Stade de France, confie le manager général Jean-Marc Lhermet dans Midi Olympique. Le Stade français n'était alors plus en course pour la qualification en Top 14 (…) Pour la demi-finale du Challenge, sa motivation sera complètement différente. En face de nous, on trouvera une équipe qui jouera sa saison sur un match."

Les ambitions de Lhermet

En effet, les Parisiens sont éliminés depuis longtemps de la course aux barrages du championnat alors le Challenge constitue une priorité pour eux. Mais, si les Clermontois sont eux quasiment qualifiés pour ces barrages, ce match dans la capitale n'est pas dénué d'intérêt pour eux : "On va retrouver l’intensité des matches de phases finales", se réjouit l'entraîneur Vern Cotter sur le site internet du club. Le troisième ligne Elvis Vermeulen ne dit pas le contraire : "C’est toujours intéressant de jouer avec une finale en perspective qui plus est lorsque l’on sait que cette compétition permet un jeu plus ouvert, plus rapide. Cela procure beaucoup de plaisir, et les expériences vécues en Europe nous conduisent à en vouloir poursuivre l’aventure"

D'autant que le Challenge est une compétition qui réussit aux Clermontois. Ils l'ont remporté deux fois, en 1999 et 2007, en ont disputé la finale en 2004 et ont été quarts de finalistes en 1997 et 1998. Reversés dans la "petite Coupe d'Europe" après avoir terminé deuxièmes de la poule 2 derrière le Leinster, actuel demi-finaliste de la H Cup, les champions de France ont encore une chance sur la scène européenne. Et si ce n'est pas une priorité dans la saison du club, c'est toujours bon à prendre.

D'ailleurs, Jean-Marc Lhermet ne manque pas d'ambitions : "Je nous crois capable de conserver le titre de champion et même de remporter le Challenge", assure-t-il.

Rugbyrama - E.D.

Ce soir c est direction la finale j y crois GO GO ASM

Tout à gagner ! : Voilà bien l’état d’esprit qui animera la bande à Cotter rompue et aguerrie aux matches couperets. Face à elle, les joueurs du Stade Français auront eux un sentiment diamétralement opposé, celui du « tout à perdre » dans une saison où le Challenge demeure le seul espoir d’accéder à la HCup la saison prochaine. Les hommes de Cheika joueront sur cette rencontre, leur saison, ceux de Cotter le droit de disputer une nouvelle finale à Cardiff…

Pour disputer cette demi-finale, le coach Cotter a ménagé la chèvre et le chou en ne prenant aucun risque avec son effectif. Du coup les incertains, James, Malzieu, Lapandry et même Bonnaire, qui a beaucoup donné ces derniers temps, sont tous ménagés en vue des prochaines grosses échéances clermontoises. Ce sera l’occasion « de relancer l’ensemble des joueurs de l’effectif « jaune et bleu » pour la dernière ligne droite de la saison » comme se plait à le rappeler le stratège néo-zélandais. Ainsi Brent Russell sera titularisé au poste de demi d’ouverture. Ce sera la 5ème titularisation du sud-africain, à ce poste depuis son arrivée en Auvergne. Sa première avait d’ailleurs laissé un drôle de souvenir aux Brivistes qui avaient encaissé en avril 2009, 52 points sur la pelouse du Michelin. Cette saison, il avait été utilisé à ce poste face au Racing Métro, à Colombes en championnat. George Pisi occupera, lui pour la première fois sous la tunique « jaune et bleu » le poste d’arrière. Un poste inhabituel à Clermont, mais que le samoan a occupé de nombreuses fois à Auckland ainsi qu’avec les Blues en Super 14. Devant, la composition clermontoise sera plus classique avec une troisième ligne de fer où Jamie Cudmore sera utilisé pour la deuxième fois de la saison ( après Castres à Pierre Antoine) et sera accompagné du découpeur Julien Bardy et du tracteur Vermeulen.

Face à eux c’est une équipe parisienne au complet qui se présentera avec l’objectif affirmé de sauver sa saison. Le talonneur Sempéré fait son retour et sera à la tête d’un pack extrêmement expérimenté et talentueux. David Attoub, l’ancien jaunard, qui a (enfin) fini de purger sa suspension retrouvera avec grand plaisir la compétition européenne.

Même si l’enceinte désuète du stade Charlety (où l’ASM Clermont Auvergne n’a jamais évolué), dont la billetterie n’affichait hier que 3000 places vendues ne constitue pas un décor digne d’un match qualificatif pour une finale européenne. L’enjeu sera bien là et les Clermontois comptent bien jouer le coup à fond pour s’offrir leur billet pour Cardiff. Ce sera la sixième demi-finale sous l’ère Cotter, avec pour l’instant un sans faute que les « jaune et bleu » essayeront de conserver le plus longtemps possible…

Les joueurs du Stade Français joueront à Cardiff pour décrocher un ticket européen et sauver, ainsi, leur saison. L’opportunisme des Parisiens aura eu raison des intentions clermontoises. Sans construire, les hommes de Cheika se seront nourris des erreurs et de l’indiscipline auvergnate pour franchir l’étape des demi-finales. Pour Paris, le prochain rendez-vous est à Cardiff pour la bande à Cotter, il est à Toulouse…

feuille de match

Paris (stade Charlety) 7345 spectateurs, pelouse bonne, temps chaud, Stade Français bat ASM Clermont Auvergne 29 à 25 (mi-temps 19-10) Arbitrage Mr Owens(PdG).

Pour Clermont : 3 essais de Pisi (16e), Russell (48e) et Cudmore (76e) 2 pénalités (13e et 45e) et 2 transformations Morgan Parra.

Pour le Stade Français : 2 essais de Arrias(21e) et Bousses(66e) 5 pénalités (12e , 26e, 31e, 35e et 56e) et 2 transformations de Beauxis.

Clermont à la création, Paris à la finition !

Ils n’étaient pas nombreux à venir remplir le stade Charlety en ce vendredi soir, et les tribunes étaient bien clairsemées au moment du coup d’envoi. Et bien ils avaient tord car les deux formations avaient bien décidé de jouer le coup à fond et de mettre l’engagement et l’agressivité nécessaires pour une rencontre très plaisante. Très rapidement les Clermontois se mettent en action et attaquent toutes les zones du terrain, le rythme est soutenu et les buteurs après avoir raté leur première tentative corrigent la mire et inscrivent les 3 premiers points de leur formation. Les Clermontois sont bien décidés à envoyer du jeu et sur le renvoi, écartent au large où Aurélien Rougerie déchire pour la première fois le rideau parisien. Le soutien est présent et Bardy fait rebondir l’action. La continuité est assurée et les gros en remettent une couche avant que Pisi ne file pointer la première réalisation auvergnate après une action remarquablement menée. Les hommes de Cotter sont déchaînés et allument des mèches aux quatre coins du terrain, mais ils vont vite être refroidis par une interception de Arrias qui avait bien lu les intentions clermontoises. L’ailier parisien traverse la pelouse déserte de Charlety et égalise à 10 à 10 après la transformation de Beauxis. Les joueurs du Stade Français sont complètement relancés et en profitent pour occuper le camp clermontois grâce à un paquet d’avants subitement dominateurs. Les « jaune et bleu » ont un coup de moins bien et multiplient les fautes au sol entraînant une pluie de pénalités. Beauxis en métronome, les enfile ( 26e, 31e, 35e). Les hommes du président Guazzini s’envolent et sont tout près de faire le break lorsque Parisse, auteur par ailleurs d’une belle partie, s’échappe le long de la ligne de touche après l’une des seules actions construites des parisiens et tente par une chistera improbable de terminer l’action alors que la différence semblait faite. Une cartouche de ratée…

Bis repetita !

Les choses ne pouvaient pas plus mal redémarrer pour les Clermontois qui ratent d’entrée le coup d’envoi et se mettent en danger sous le feu de Beauxis diablement précis. 12 points de retard ! Alors les hommes de Cotter vont revenir aux fondamentaux et imposer aux Parisiens un terrible travail dans l’axe du terrain où la puissance des « gros » fait des dégâts dans les rangs de la capitale. La mêlée dominatrice s’illustre et offre à Parra une pénalité qui ramène Clermont à 9 points puis gagne un ballon précieux sur introduction parisienne. Une munition que va parfaitement exploiter Brent Russell qui feinte la passe et s’engouffre dans la défense adverse avant de crucifier le dernier défenseur par un coup de pied par-dessus. Clermont prend la tête après la transformation de Morgan Parra. George Pisi est à deux doigts de sceller le sort des Parisiens, 4 minutes plus tard, en relançant un ballon sur l’aile gauche en compagnie de Kini Murimurivalu. Mais l’action échoue à quelques centimètres de la ligne parisienne et la pénalité consécutive fuit les perches. Beauxis lui continue son récital et rajoute 3 points des 50 mètres. Les Clermontois sont menés mais continuent de dominer les débats et d’attaquer à tout va. Malheureusement une nouvelle interception va couper l’herbe sous les pieds auvergnats. Une redoublée hasardeuse trouve les bras de Bousses qui traverse le terrain et donne 9 points de retard aux « jaune et bleu » à un quart d’heure du terme de la rencontre. Il en faut plus pour décourager la bande à Cotter qui se rue à nouveau à l’attaque et impose sa puissance. A huit minutes de la fin de la rencontre, les Parisiens sont au point de rupture et concèdent une pénalité : c’est la pénalité de l’espoir pour l’ASM, mais à 40m en moyenne position l’artilleur auvergnat rate la cible. A force de volonté, les hommes de Cotter vont finir par franchir la ligne après un pilonnage en règle. Cudmore tout en puissance fait sauter le dernier verrou mais le temps est passé et il ne reste plus que 2 minutes. La transformation tapée dans la précipitation laisse les hommes de Cotter à 5 points au lieu de 3 et les oblige à marquer à nouveau un essai. La possession de balle est gagnée et les parisiens sont à l’agonie mais le ballon va filer des mains auvergnates au bout du neuvième temps de jeu. Les Parisiens exultent, et poussent un énorme ouf de soulagement. Ils ont gagné le droit de continuer d’espérer.

A l’inverse du match au stade de France, il y a 15 jours les Clermontois ont mis la manière et les intentions mais n’ont pas obtenu le résultat escompté et ce seront bien les Parisiens qui iront jouer le titre à Cardiff dans 3 semaines. Un résultat décevant tant les hommes de Cotter avaient les moyens de s’imposer face à une équipe parisienne aussi courageuse que timide… il reste aux « jaune et bleu » le Top 14 Orange pour se consoler…

Des regrets, toujours des regrets...

Le Stade Français disputera donc la finale de cette Amlin Challenge Cup le 20 mai prochain à Cardiff. les Parisiens attendront samedi après-midi pour savoir qui du Munster ou des Harlequins sera leur adversaire.

" On est mort debout " souligne Aurélien Rougerie au micro de France Télévision. Il met en avant les intentions de jeu affichées par sa formation tout au long des 80 minutes

L'ASM s'incline donc dans cette demi-finale. S'ils n'étaient pas loin de reprendre l'avantage sur la fin, les Clermontois se sont montrés trop indisciplinés, malgré trois essais inscrits.

Vern Cotter pourra nourrir des regrets sur le score final, puisque tous les points parisiens l'ont été après des erreurs auvergnates, notamment deux passes interceptées de Brent Russell.