Maud Fontenoy : «Je bouclerai ce tour»
Alors que son secours commençait à s'organiser après son démâtage samedi sur son voilier L'Oréal Paris dans l'océan Indien, Maud Fontenoy a décidé de tenter de boucler son tour du monde à contre-courant des vents dominant, sur un gréement de fortune qu'elle essaie de dresser.
«Je ne baisse pas les bras, je repars, je vais y arriver», a assuré dimanche Maud Fontenoy très émue et épuisée. «Dès le lever du jour, je me suis attelée au déblaiement du pont. Un fouilli inextricable de haubans, cordages, voiles couchées. Un désastre. J'ai d'abord attaqué les haubans à la scie à métaux pour libérer le mât couché sur la poupe. Dix heures à m'acharner» a-t-elle déclaré.
«J'ai les mains en sang. J'ai dû aussi découper les voiles à la scie. Puis tout est parti à l'eau. Un bout de mât est resté accroché à la traine à cause d'un winch coincé. J'ai cogné, tiré dessus, arc-boutée à me rompre le dos. J'ai gagné», a-t-elle ajouté dans un propos entrecoupé de pleurs.
Samedi, Maud Fontenoy se montrait pourtant découragée, et se posait même des questions sur ses conditions de sauvetage. Malgré son dématâge, elle a réussi, grâce à un gouvernail qui semble intact, à faire virer le voilier, cap au nord-ouest, dans la direction de la Réunion, point d'arrivée de son tour du monde.
Quoiqu'il en soit, un porte-containers allemand a été dérouté par la marine australienne afin de la secourir. Il devrait rejoindre la navigatrice, qui se trouve à environ 1600 kilomètres des côtes de ce pays, vers 15h00 GMT (22h00 locales).
«Je leur demanderai de l'eau et du fioul pour faire tourner le moteur afin d'assurer mon alimentation électrique. C'est tout», a-t-elle déclarée.
Maud Fontenoy tire une leçon de vie de cette épreuve : «Je ne croyais pas vivre de tels moments dans ma vie et les surmonter. Je suis super fière de moi. Mais je pense surtout à tous les enfants qui suivent mon aventure et me soutiennent. C'est à eux que je dédie ces efforts. C'est pour eux que je fais tout ça, pour leur montrer que même dans les pires galères, on peut s'en sortir à force de volonté et d'énergie». «J'y arriverai à La Réunion. Oui, je le bouclerai ce fichu tour du monde à l'envers», a conclu la navigatrice.
Partie le 15 octobre 2006 de l'île de la Réunion pour effectuer le tour du monde à contre-courant des vents dominants, Maud Fontenoy avait franchi la dernière étape symbolique le 2 février, passant au large du cap Leeuwin, et comptait revenir à son point de départ dans une dizaine de jours.