Alors que Brive chante son maintien, Narbonne pleure. Sorti peu après l'heure de jeu, le jeune arrière Bouquié n'a pu retenir ses larmes... Le président Gilbert Ysern non plus.
Dès le début des interviews d'après-match, le président de Narbonne luttait visiblement pour contenir son émotion. Brive vient de vaincre au Parc des Sports et de l'Amitié 41-24 et a envoyé Narbonne en Pro D2. Quand on lui posa la question de savoir s'il comptait commencer la réflexion sur l'avenir du club en Pro D2, dès ce dimanche. Un sanglot est venu étrangler sa voix. "Je ne suis pas sûr de ne pas m'octroyer mon dimanche..."
Quelques minutes plus tard, le président de Narbonne s'est isolé et seul au milieu de la pelouse, il n'a plus retenu ses larmes. Triste. La soirée a été triste à Narbonne. "La préparation du Pro D2 n'est pas commencée... Je vais paraître ridicule, mais il y a encore deux heures, j'y croyais dur comme fer. La déception est énorme."
Narbonne a déjoué. Dès le coup d'envoi de la rencontre, Narbonne n'a pas réussi à se débrider. Sous le poids énorme de la pression, Narbonne a voulu prouver. Trop. Et peu maintenant se mordre les doigts. Demain, Narbonne va s'inscrire en Pro D2. Triste centenaire. Vraiment. Les 300 anciens ont tenté de passer une bonne soirée au Parc des Expositions où la fête était organisée et à laquelle les Brivistes n'ont pu assister faute de place.
Premier sorti des vestiaires l'emblématique Jean-Marie Bisaro ne cache pas sa déception. Croit-il Narbonne capable de se relever rapidement ? "Il faudra du temps," déclare-t-il sèchement. La relégation de Narbonne en deuxième division pose questions. Les dirigeants audois devront répondre. Le président en veut-il à quelqu'un en particulier ? "J'en veux à beaucoup de monde, mais je ne donnerai pas de nom ce soir. J'ai demandé aux joueurs dans le vestiaire de rester dignes dans la défaite et je leur ai rappelé que cela ne servait à rien de tirer des conclusions trop hâtives..."
Tout au long de la saison, Narbonne a navigué à vue et les licenciement des plusieurs joueurs dont Christian Labit, Frédéric Lartigue et Franck Tournaire n'y aura rien fait. "L'épisode douloureux du départ de Christian Labit, reprend Ysern qui rejette à chaud l'idée de démission, a permis de stopper la descente infernale. Les matchs de Clermont et Agen le prouvent." Oui, mais, depuis la victoire acquise avec brio à Agen, Narbonne a enchaîné les défaites à quarante points. Fébriles, alignant les mauvais choix, les joueurs audois ont tenté d'afficher l'union sacrée. En vain. Même le chronomètre du stade a déclaré forfait, s'arrêtant net à la 20e minute de la deuxième période. Tout un symbole.
"On enchaîne les malheurs, conclut Ysern après avoir évoqué l'optimisme qui l'animait en début de saison, mais aussi l'échec du le développement économique du club. Les grands clubs ne meurent jamais. Narbonne doit le prouver". En attendant, le RCNM, qui n'a jamais connu la douleur de la descente, pleure.
Rugbyrama - Myriam Périssat