1/2 finale : Toulouse / Montferrand

Toulouse à huis-clos

Toulouse, pour préparer sa demi-finale contre Clermont samedi, s'entraînera à huis-clos cette semaine. Seuls les entraînements de lundi (10h-17h) seront ouverts au public.

Comme on se retrouve !

Les matchs contre Clermont ont été particuliers pour Toulouse cette saison. Celui de samedi, en demi-finale du Top 14 au Vélodrome, le sera encore plus. Et les Haut-Garonnais refusent qu'on leur colle l'étiquette de favoris malgré leur bonne forme actuelle.

A Clermont le 30 septembre dernier, le Stade toulousain s'était incliné 46 à 9. La plus lourde défaite des vice-champions de France cette saison, qui leur avait "mis le doute et provoqué une remise en question des joueurs" comme l'avoue le troisième ligne Jean Bouilhou. A Toulouse le 15 avril dernier, le Stade toulousain s'est imposé 24-7 contre Clermont. La victoire référence des Haut-Garonnais depuis la reprise puisque, comme le rappelle le demi de mêlée Jean-Baptiste Elissalde, les autres équipes affrontées depuis faisaient partie du bas de tableau, avec "des Agenais pas à leur niveau ou des Bayonnais relégables".

Bref, ces deux matchs ont marqué un tournant dans la saison des Rouge et Noir. En épingle à l'aller puisqu'il les a plongés dans une crise qui ne dit pas son nom. Très bien négocié au retour, illustrant à lui tout seul leur retour en forme en cette fin de championnat. Pourtant, les ils veulent tout oublier. "Nous allons balayer le passé et nous projeter exclusivement sur la demie, affirme le capitaine Yannick Bru. Il est difficile de prendre des matchs comme référence. A Paris par exemple, nous avons perdu (22-20) alors que nous avons fait un très bon match. Et tout n'a pas été parfait contre Clermont malgré notre victoire." "Les matchs de poule ne ressemblent pas aux matchs de phases finales, renchérit Elissalde. Samedi soir, je n'ai pas envie de me demander sur quelle plage je vais poser mes fesses le lendemain. Je veux aller à la plage dans trois semaines seulement."

Les Toulousains, privés de Brennus depuis 2001 et corrigés en finale par le BO l'an dernier (40-13), sont bien conscients de l'enjeu du match. Ils savent que "ça se jouera à des petits détails" entre le deuxième et le troisième de la saison régulière, séparés de deux points seulement à l'issue de la dernière journée de championnat. Des "petits détails" comme ils disent, c'est la faiblesse des Haut-Garonnais sur leur propres lancements de jeu par exemple. "C'est notre mal ces derniers temps, explique Jean Bouilhou. Nous sommes capables de relancer à n'importe quel moment mais nous perdons beaucoup de ballons sur ces lancements. Clermont a un peu les mêmes qualités que nous en relance, alors il ne faudra pas leur donner d'occasions. D'ailleurs, je me rappelle que là-bas, nous avions pris un essai dès la première minute sur un ballon de récupération". Pour sûr, les Toulousains ont retenu la leçon.

Rugbyrama - Emilie DUDON

Top 14 : Les arbitres des demies

Samedi 2 juin 2007 à Marseille

Toulouse - ASM ; arbitré par M.Darrière

L’évènement du jour était la grosse affluence des médias au Parc des Sports Marcel-Michelin. Pour le seul rendez-vous avec la presse programmé cette semaine, quelques-uns s’étaient en effet joints à tous les journalistes qui sont fidèles à l’équipe au quotidien. Pour le reste, on ne change pas les habitudes…

Il n’y aurait pas eu un agent de sécurité à la porte du stade, ni un nombre de journalistes plus important qu’à l’accoutumée, on eut dit que l’ASM Clermont Auvergne préparait un bon petit match de championnat. Ce quasi flegme britannique (!) a le don d’en surprendre plus d’un. Car non… on ne change pas les habitudes même s’il y a une demi-finale à jouer samedi : programme d’entraînements identique, et départ à Marseille la veille du match dans l’après-midi. Seul le terrain d’honneur a été investi pour les séances matinales et le huis clos total décrété à partir de mardi midi.

Hâte d'y être

C’est peut-être dans cette quiétude que l’équipe puise sa force. Une quiétude doublée d’un certain sens de l’humour, à commencer par celui de Mario Ledesma, à la fin de l’entraînement : « Moi, je ne suis pas trop serein… Je suis un peu tendu… J’ai demandé à notre sorcier Jean-Pierre D. de me calmer un peu. J’essaye de digérer tout cela. Le truc, c’est que j’ai hâte d’être à Marseille… Selon les Toulousains, on est favoris… Tant mieux, ce sont les seuls à nous donner favoris… ».

S'inspirer de l'envie

Plus sérieusement, le talonneur international argentin relève ce que tout le monde constate depuis plusieurs semaines : « On a juste une équipe qui vit bien ensemble, qui est capable de gagner avec des joueurs qui n’ont pas souvent joué, comme à Montauban où pas mal de grosses cylindrées se sont cassé les dents. Il faut s’inspirer de toute l’envie, tout le courage, tout l’engagement et toute la solidarité dont ils ont fait preuve ».
Et Pierre Mignoni de surenchérir : « Il y a beaucoup d’envie, beaucoup d’enthousiasme, ce n’est que du bonheur. Même si le bonheur vient surtout quand on gagne…»
C’est dit, l’ASM Clermont Auvergne bâtit sa préparation sur des valeurs, faisant fi des on dits inhérents à toute grande échéance. Et ce sera comme cela jusqu’à samedi…

Site off. de l'ASM

Toulouse : Favori malgré lui

Le Stade toulousain disputera samedi sa 14e demi-finale consécutive. Une régularité qui en fait un favori malgré lui.

Alors que le Stade toulousain a longtemps vacillé cette saison, il est, une nouvelle fois au rendez-vous des demi-finales. Pour la quatorzième fois consécutive, les Rouge et Noir façonnés par Guy Novès vont tenter de gagner leur billet pour la capitale. Toulouse part donc avec l'étiquette de favori face à Clermont qui n'a plus connu les phases finales depuis 2002. Autant dire que la saison des Auvergnats est déjà une réussite alors que celle des Toulousains ne le sera qu'en cas de victoire finale.

Privés de Brennus depuis 2001, éliminés dès le premier tour en Coupe d'Europe, les Toulousains ont fait du championnat un objectif immanquable. Pour redonner un air de fête à la place du capitole, les joueurs de Guy Novès ont essuyé sans sourciller les critiques d'un automne glacial sur le plan des résultats. Ils ont tout d'abord travaillé le physique pendant l'hiver pour retrouver la forme au printemps. Mission accomplie puisque le Stade reste sur sept victoires consécutives. Son parcours sur la phase retour est tout simplement remarquable avec dix succès et cinq points de bonus offensifs. Toulouse termine aussi la phase régulière en étant l'équipe la plus prolifique à l'extérieur.

Physiquement au point, les Toulousains ont pu mettre leur jeu en place car il nécessite une préparation irréprochable. Les ballons ne sont plus jamais entérrés car le jeu debout et la vitesse sont les forces de cette équipe si brillante pour jouer dans la défense. Le Stade arrive à Marseille après avoir impressionné tout le Top 14 sur ces dernières semaines, faisant craindre au Stade français, leader depuis la première journée, la perte de son trône dans les derniers instants. Toulouse a d'ailleur impressionné Clermont le 15 avril dernier. Dans un stadium plein, les Toulousains l'avaient emporté 24 à 7 en faisant preuve d'une grande maîtrise alors que les Auvergnats menaient 7 à 0.

Le Stade toulousain avec la confiance acquise ces dernières semaines et son expérience des matchs couperets se place donc en favori de cette demi-finale. Favori presque malgré lui car Clermont aime cette saison déjouer les pronostics.

Rugbyrama - N. A.

Au stade Vélodrome de Marseille, Clermont a pu compter sur un soutien sans faille de ses supporters samedi en demi-finale, face à Toulouse. L'attente du peuple auvergnat est considérable.

Un seul ne pouvait pas suffire. Les Clermontois se sont offerts deux tours d'honneurs sur la pelouse du Vélodrome. Héros d'un peuple qui avait fait le déplacement en masse, ils pouvaient savourer leur succès sur le Stade toulousain. La communion était belle, intense. Mêmes les grilles qui entourent la pelouse marseillaise se révèlaient, pour une fois, utiles. Les joueurs pouvaient s'y accrocher pour galvaniser des tribunes qui avaient explosé lors du coup de sifllet final.

Une explosion à la mesure de la tension des supporters jusqu'à cette dernière mêlée que l'arbitre ordonnait après la sirène. Il y avait bien eu quelques "on est en finale" ou encore "mais ils sont où les Toulousains?" mais d'une incroyable timidité pour un supporter bien né, c'est-à-dire forcément chauvin. Privés de phases finales depuis cinq ans, les Auvergnats ont appris à ne pas vendre la peau de l'ours avant de s'être assurés de l'avoir bel et bien enterré.

Les Clermontois étaient bien entendu les derniers à quitter la pelouse mais les premiers à arriver en salle de presse. Pierre Mignoni, fin stratège sur le terrain quelques minutes auparavant, apparaissait maillot encore sur le dos. Loïc Jacquet lui emboîtait le pas avant d'être rejoints par Vern Cotter puis Aurélien Rougerie. Enfin, Mario Ledesma, irréprochable sur le terrain et marqué au front, était aussi efficace devant les journalistes.

Depuis les couloirs du stade, il était déjà possible d'entendre les supporters qui donnaient un air de fête au boulevard Michelet jusqu'au rond-point du Prado. D'autres avaient décidé d'attendre aux grandes grilles du stade pour apercevoir le bus des joueurs. Un convoi fêté comme il se doit lors du départ vers la réception.

L'attente a été longue mais les supporters clermontois ont voulu fêter comme il se doit leur retour au Stade de France. Un stade où ne les a pas conviés le Stade français cette saison, contrairement aux autres équipes qui ont lutté pour les demi-finales. Les supporters auvergnats vont encore se mobiliser pour rattraper cet oubli.

Rugbyrama - N. A.

bravo à clermont pour leur victoire sur le stade toulousain

a bientot