Meilleur réalisateur de la saison régulière, Brock James est l’un des grands artisans du renouveau clermontois. L’ouvreur australien, arrivé l’été dernier, s’est imposé sans faire de bruit.
Il restera quoi qu’il arrive comme l’un des joueurs clés de l’année. Meilleur réalisateur de la saison régulière (352 points et 81,1% de réussite sur ses tirs au but), l'Australien Brock James (25 ans, 1,79m, 82 kg) s’est imposé sans faire de bruit à Clermont. Au point de devenir le joueur le plus utilisé avec 25 sorties sous les couleurs auvergnates. L’ancien ouvreur de la Western Force, avec qui il a débuté six matchs de Super 14 l’année passée, n’était pourtant pas le premier choix des dirigeants clermontois l’été dernier. Car pour pallier le départ du gallois Stephen Jones à Llanelli, l’ASM avait d’abord pensé au Néo-Zélandais Cameron McIntyre. Le refus de la Fédération néo-zélandaise de laisser filer le joueur des Crusaders a tout changé. Et permis à James (international chez les moins de 16 ans, 19 ans et 21 ans) de faire son trou.
C’est Vern Cotter, l’ancien adjoint de Robbie Deans aux Crusaders, qui est à l’origine de son arrivée. « Il possède une bonne passe des deux côtés et un bon coup de pied, explique l’homme qui a sorti Clermont de son marasme pour lui offrir une première finale de championnat de France depuis 2001 et un premier titre européen depuis 1999. Je l’avais repéré quand, l’an passé, nous sommes allés jouer contre la Western Force. Il avait marqué un bel essai. » Meilleur joueur du NPC (championnat des provinces néo-zélandaises) en 2004, James a rapidement justifié la confiance placée en lui par le staff montferrandais. Et su faire taire les critiques qui attendaient un nom peut-être plus ronflant à l’intersaison. « Il a de grosses qualités offensives avec un bon jeu au pied, souligne le demi de mêlée Pierre Mignoni. C’est un joueur assez complet. »
Un joueur doué qui, selon ses dires, a « toujours voulu découvrir le rugby français ». D’emblée, James s’est parfaitement adapté à sa nouvelle vie. « Je me suis senti tout de suite à l’aise dans ce groupe, lançait-il au lendemain de la troisième journée marquée par une déroute face au Stade Français (45-13). Un nouveau coach est arrivé à l’intersaison et tout le monde a dû s’adapter. Avec Pierre (Mignoni), la communication s’améliore. Et avec le temps, cela devrait aller encore mieux. Je commence aussi à maîtriser quelques mots clés de Français. Tout le monde est adorable avec moi. Tout est fait pour que je sois placé dans les meilleures conditions. » Dix mois ont passé depuis cette première confrontation face aux Parisiens et voilà désormais le natif de Vitoria opposé à ces mêmes Parisiens en finale du championnat. Avec en point de mire le premier grand titre de sa carrière.