Plus de deux semaines après sa nomination en tant que capitaine, Raphaël Ibanez s’investit peu à peu dans son rôle. En bon GO, il encourage, organise et dialogue. Avec passion et humilité. Comme toujours.
Priorité à la préparation
Les Bleus sont dans le dur depuis maintenant 17 jours. Interrogé en conférence de presse, Raphaël Ibanez s'est montré très satisfait de l’investissement quotidien du groupe : « Tout le monde est très concentré ». Le trident des préparateurs physiques (Servais-Marco-Arnaud) met au supplice les organismes tout en gardant un œil attentif sur les performances et les signes de fatigue. Pour Ibanez, l’objectif reste le même depuis le 2 juillet : « Construire une base musculaire solide ». Et c’est en bonne voie. « Dans l'ensemble, le groupe est très affûté », confirme le talonneur du XV de France. Dans ce contexte, le mini-stage de deux joueurs au CNEC (Centre National d’Entraînement Commando) sera l’occasion de vivre quelque chose de nouveau et de convivial. De plus « d’excitant » aussi. En capitaine expérimenté, Ibanez est néanmoins lucide quand il évoque son impact actuel sur le groupe : « Pour le moment, cela se limite à veiller à ce que tout le monde puisse se donner à fond dans la préparation ». Le rugby, c’est pour plus tard.
Un leadership multicéphale
En marge de la lourde préparation, le groupe s’organise autour de ses cadres. C’est aussi cela la richesse de l’équipe de France 2007. La présence de leaders à tous les étages - Jauzion, Dominici derrière, Pelous, Betsen devant - modifie le management du groupe. Voulu par Laporte et Maso, la légitimité de ce leadership à cinq têtes repose sur l’expérience et le comportement exemplaire, sur et hors du terrain, de ces joueurs. Déjà capitaine lors du Grand Chelem en 1998 et de la Coupe du monde 1999, Ibanez (90 sélections dont 12 en Coupe du monde et 32 comme capitaine) doit aujourd’hui composer avec. En joueur réfléchi, il sait qu’ils ne seront pas trop de cinq pour « établir une cohésion dans le groupe ». Forcément plus mâture qu’en 1999, Ibanez se pose en garant de cette cohésion, au sein d’un conseil qui réunira chaque semaine Laporte, Maso, ces cadres et lui-même. Un peu à l’image de l’Angleterre de 2003, l'écoute, le dialogue et la communication seront les commandements des Bleus.
« Créer une vraie ambiance au sein du groupe »
Au jour le jour, c’est finalement la vie à quarante qui se met progressivement en place. Avec ses lois et ses règles, sans oublier ses sanctions : « Les premières amendes sont à venir. Il y a un barème suivant les retards et la tenue », annonce Ibanez. On connaissait déjà le président des Bleus en la personne de Bernard Laporte ,et son premier ministre avec Jo Maso. Dorénavant il faut compter sur le Général Organisateur Ibanez. Celui-ci distribue les rôles avec Rémy Martin, responsable de la caisse des amendes, à l’intendance. En attendant, aux dires d’Ibanez, certains (Michalak ? Poitrenaud ? Elissalde ?) s’occupent déjà du ministère du désordre organisée. D’ailleurs, en fin politique, le capitaine attend beaucoup de la nomination de Martin. « Le but c'est de faire que ce soit plus les trois-quarts que les avants qui payent » avoue-t-il en riant. Plus sérieusement, celui que les joueurs appellent affectueusement « Raph' » éprouve de plus en plus un « sentiment de responsabilité » à 50 jours de la Coupe du monde. « Ca donne de bons frissons, une vraie motivation ». Paroles de GO.
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