4 jours, 03 heures, 57 minutes et 54 secondes

Franck Cammas et son équipage ont établi lundi un nouveau record de la traversée de l'Atlantique nord à bord de leur maxi trimaran Groupama 3, en 4 jours 3 heures 57 minutes et 54 secondes.

Le navigateur Franck Cammas et son équipage ont établi lundi un nouveau record la traversée de l'Atlantique nord à bord de leur maxi trimaran Groupama 3, en reliant le sémaphore d'Ambrose (Etats-Unis) au cap Lizard (Angleterre) en 4 jours, 03 heures, 57 minutes et 54 secondes (moyenne: 28,66 noeuds). Le précédent record était détenu depuis le 6 juillet 2006 par Bruno Peyron avec son catamaran Orange II en 4 jours 08 heures 23 minutes 54 secondes (moyenne: 28,02 noeuds). Cammas a coupé la ligne à 00 h 00 min 49 sec (heure de Paris), et il est descendu en dessous du mur des 100 heures.

Les conditions n'étaient pas parfaites au large de New York le jeudi 20 juillet à 18 h 02 min 55 sec GMT lorsque Cammas, un peu las et n'ayant pas vraiment le choix, s'est décidé à lancer son bateau dans cette course contre le record. Cependant, après une vingtaine d'heures de mer, il se disait plus confiant. "Finalement cela se passe un peu mieux que prévu, nous risquons d'avoir du vent jusqu'au bout", disait-il dans une liaison satellitaire. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'un peu plus tard le foil bâbord casserait sèchement au ras du flotteur. Fort heureusement pour la suite de la course, il n'y avait pas de voie d'eau. Cette avarie n'a pas empêché Cammas de glaner au passage le record des 24 heures, officialisé à 794 milles (33,08 noeuds).

Rapide en transition

Cette première tranche de record ressemblait à s'y méprendre à celle d'Orange II. S'inscrivant dans une dépression tropicale, en effet, les deux voiliers ont produit leur effort entre New York et les bancs de Terre Neuve, là où la navigation est la plus hostile: le froid, le brouillard et la veille radar en permanence. C'est dans cette séquence qu'Orange II avait cassé son safran tribord. C'est dans cette même séquence que Groupama 3 a cassé son foil bâbord. Nouveau parallèle entre Cammas/Groupama 3 et Peyron/Orange II, il leur a fallu l'un comme l'autre intégrer ce handicap dans leur routage en fonction de la météo qu'ils ont discernée.

Cammas, emmené par la dépression tropicale, a plus subi durant les trente premières heures qui lui ont permis certes de battre le record des 24 heures mais "en suivant la force du vent". "Cela nous oblige à adapter notre cap en permanence et à effectuer sans cesse des manoeuvres", déplorait-il. Et surtout, ils ont été obligés de descendre en latitude pour se recaler et s'insérer dans la dépression relais qui arrivait du Groenland. Groupama 3 a été conçu pour se déplacer rapidement dans les phases de transition, il l'avait démontré dans la Route de la Découverte, cela a encore été le cas dans le record de l'Atlantique nord. Résultat: une perte sèche sur Orange II à partir du 21 juillet à 10 h 32 GMT (12 h 32 heure de Paris) et il a fallu attendre deux jours jusqu'au 23 juillet à 15 h 48 GMT (17 h 48 en France) pour que la perte qui a frôlé les 80 milles soit annihilée.

Finalement, tout s'est déroulé comme les hommes de Groupama l'avaient prévu et la dernière ligne droit les a fait entrer dans l'histoire de la voile. A noter que Ronan Le Goff et Yann Guichard étaient à bord d'Orange II: ils se sont donc pris le record à eux-mêmes.

AFP / Eurosport