Cécile de Menibus a une rentrée bien chargée. Malgré tout, l'épouse de Yann Delaigue profite de ses rares moments de détente, pour suivre avec passion la Coupe du monde de rugby.Cécile, comment avez-vous suivi le premier match de l’équipe de France ? Je l’ai regardé chez des amis. Je dois dire qu’il était attendu avec pas mal d’impatience. Nous avons été pas mal déçus mais bon…J’espère qu’ils vont se reprendre au prochain match. Et cette fois, je pense que je vais le regarder chez moi. Comme ça, je pourrai mettre la télé aussi fort que je le veux et manger ce que je souhaite. Et puis j’ai envie de le suivre avec des gens qui sont intéressés par le sport en lui-même et non par la fête qui en découle. Avec des gens un peu plus aficionados que la première fois en fait.
Revenons-en au match, quelles sont vos explications à cette défaite ? On a été un peu trop confiants je pense. On a trop mis l’équipe de France sur un piédestal. On était persuadé que l’on allait gagner facilement. Les Argentins se sont montrés beaucoup plus agressifs dans le jeu que nous. Quand les Français se sont remis dans le match, il était trop tard. Mais en France, je pense qu’il ne faut jamais partir gagnant. Lors du mondial de foot 98, on disait de l’équipe de France que ses joueurs étaient mauvais, que l’entraîneur était nul… Et finalement, on a vu le résultat.
Malgré cette défaite, vous êtes encore confiante pour les Bleus ?Oui bien sûr. Je pense que l’équipe de France va vouloir se ressaisir après sa petite déculottée. On est chez nous, on a une belle équipe, alors gardons confiance ! Maintenant, que Bernard Laporte ait changé pratiquement toute l’équipe, je trouve ça un peu bizarre. Quand on parle à longueur de temps de cohésion, que le capitaine soit remplaçant, que 12 des 15 joueurs soient remplacés, je trouve ça étonnant. Je ne suis pas Bernard Laporte, qui est un excellent entraîneur par ailleurs, il sûrement raison mais ça me parait bizarre que l’on ne donne pas une deuxième chance aux joueurs. A mon avis, ils auraient voulu se racheter et auraient été beaucoup plus hargneux.
Cécile, depuis quand êtes-vous une inconditionnelle du rugby ? Je suis une vraie adepte depuis peu mais je me suis toujours intéressée au rugby. Avant ma rencontre avec Yann (ndlr : Yann Delaigue, son mari), j’avais tendance à regarder de loin mais sans être une vraie fana. Je m’intéressais aux résultats de Toulouse car c’était la meilleure équipe à l’époque. Je crois d’ailleurs que le premier gros match auquel j’ai assisté, c’était au stade de France. Toulouse-Biarritz si ma mémoire est bonne.
Qu’est-ce qui vous plaît dans l’ovalie ?L’état d’esprit. Le côté fraternel. Ce sont des copains, une bande, des gens qui se serrent les coudes. On parle des troisièmes mi-temps et je peux vous dire que c’est un moment qui renforce vraiment la bonne entente. Les mecs sont des vrais copains sur et en dehors des terrains. Je vois Yann, il considère certains coéquipiers comme des frères. Je trouve ça fabuleux. Il y a beaucoup moins d’individualisme que dans le football par exemple. Tout le monde vit ensemble. Tout le monde joue ensemble. Un match ne peut pas se faire s’il manque un pilier ou un joueur important. Encore plus que dans d’autres sports, le collectif est primordial. C’est une belle image il me semble. L’avantage du rugby par rapport au football, c’est aussi le comportement des supporters. Au rugby, ça reste une fête. Tout le monde se parle. Tout le monde rigole. Il n’y a pas de débordements.
« Le rugby n’est pas un sport de brutes »Si pouviez apporter une amélioration au rugby, quelle serait-elle ?Qu’il véhicule une image moins violente. Moi je me souviens que la première fois où je suis allée à un match, j’entendais les coups et j’ai trouvé ça super dur. Ca fait peur aux femmes le rugby. Pourtant ce n’est pas si violent que ça même si Yann s’est fait fracturer 15 fois l’arcade sourcilière par ses potes d’entraînement. Le rugby n’est pas un sport de brutes !
Que pensez-vous de l’évolution du rugby ces dernières années ?Je trouve que Max Guazzini (ndlr : le président du Stade Français) a tout à fait compris ce qu’il fallait faire. Il a montré que le rugby, ça n’était pas forcément des oreilles cassées, des nez cassés… C’était aussi des beaux gosses, des beaux corps, des mecs bien dans leur peau, bien dans leur tête… Et que forcément pour populariser ça il fallait qu’il y ait un coup de magie. Il a su être ingénieux. Je luis dis bravo. Il s’est énormément donné pour le rugby en général et son équipe du Stade Français en particulier. Je trouve ça vachement bien. Les autres clubs commencent à rentrer eux aussi un petit peu dans le jeu des maillots roses et autres. Tant mieux.
Quels sont vos joueurs chouchous dans le rugby français ?Plein de joueurs du calendrier du Stade Français (rires). Non, il y a trois joueurs que j’aime beaucoup : Nicolas Jeanjean, Fabien Pelous et Emile N’Tamack. Ce sont des gens que je côtoie régulièrement parce qu’ils sont très proches de Yann. On s’attache plus à des joueurs avec qui on partage des choses. Quand on les voit jouer, on a juste l’impression qu’ils font partie de notre famille.
Et physiquement parlant, si vous deviez m’en ressortir un ?Vincent Clerc. J’aime beaucoup. C’est vraiment un beau gosse. Et humainement, il est fabuleux.
J’imagine que pendant la coupe du Monde, à la maison, c’est 100% rugby ?Je suis un peu obligée. Moi, je regarde les matchs, je m’informe et je n’entends parler que de rugby. En plus, mon mari est consultant pour Infosport. Je suis donc à fond cette Coupe du monde. C’est agréable de voir la France qui se mobilise pour le rugby. Je trouve ça plutôt sympa de me dire qu’il y a un sport qui va émerger. Que des gens qui ne connaissaient pas le rugby il y a an, vont le découvrir. Il y a un sport qui est en train de naître dans le cœur des français et ça, c’est vachement bien. Dans les clubs, il y a déjà plein de petits qui sont en train de s’inscrire. Je vois des gens porter des objets dérivés de la Coupe du monde. Je vois les stades se remplir. Il y a un vrai engouement. Encore que depuis le début de la compétition, je trouve qu’il n’y pas de gens mitigés. J’ai l’impression que pour les gens, c’est tout blanc ou tout noir. C'est-à-dire qu’ils se foutent de la Coupe du monde où ils adorent.
Votre pronostic ? La France championne du monde. Je ne peux pas concevoir un seul instant que ce ne sera pas le cas.
Alexandre MARAS-Sport 365