En remportant face à la Namibie leur première victoire en Coupe du
Monde, Davit Zirakashvili et Goderdzi Shvelidze sont entrés dans l’histoire du rugby géorgien. Cette épopée dépasse même le simple cadre sportif.
A l’entame de cette sixième Coupe du Monde, on ne donnait pas cher de la peau de la Géorgie. Tout juste lui concédait-on une victoire possible contre la Namibie. Mauvais pari puisqu’en sus d’un large succès sur la Namibie (35-0), les Lelos ont fait tremblé l’Argentine, grâce à une entame de feu, et ont bien failli renvoyer les Irlandais à leurs chères études, ne s’inclinant que de quatre malheureux points (10-14). « Après deux matches serrés (le score subi contre l’Argentine n’étant pas révélateur de notre performance), il était important de battre la Namibie. C’était important de donner une bonne image de notre rugby », précise Goderdzi Shvelidze.
"Supporter de la France"
L’image du rugby, mais également celle du pays. Longtemps sous le joug du voisin russe, la Géorgie trouve suit désormais son chemin. Et les performances de ses sportifs l’y aident : « Cela rejaillit effectivement sur tout le pays. Le gouvernement a annoncé la construction de nouveaux stades et de nouvelles installations dédiées aux entraînements. Cela participe à l’essor du pays », souligne le talonneur clermontois.
Et la France dans tout cela ? La plupart des géorgiens évoluant dans les clubs français, Shvelidze possédant même la double nationalité, l’ultime confrontation de la compétition face aux bleus était très attendue par tous. Et pourtant…
« J’ai un sentiment mitigé, raconte Davit Zirakashvili. Nous avons fait un mauvais match. On ne pensait pas gagner contre l’équipe de France, mais on pensait mieux faire. Je suis déçu parce que les Français nous ont pris partout. Mais à côté de cela, ce match compte énormément. Jamais je n’aurais imaginé jouer un jour contre la France. J’ai trouvé incroyable d’être sur le terrain et d’entendre notre hymne puis celui de la France. Parce que j’étais habitué à être supporter de l’équipe de France ! ».
Dimension politique, dimension émotionnelle, ce rendez-vous mondial restera dans les mémoires, d’autant plus à l’heure où l’on parle de réduire le nombre d’équipes pour la prochaine édition. Ainsi, à l’unisson, Goderdzi Shvelidze et Davit Zirakashvili, n’hésitent pas à lancer que « Ces quatre matches de Coupe du Monde resteront un souvenir impérissable ».
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