La sélection des Îles du Pacifique semble avoir poussé son dernier souffle. La fédération des Samoa a en effet indiqué qu’elle souhaitait se retirer de l’aventure, signant de fait l’arrêt de mort de cette sélection cosmopolite.
La terrible loi de l"argent roi aura finalement eu raison d"elle. La sélection des Îles du Pacifique, créée en 2003, n"aura donc vécu que six ans et trois tournées, avant d"abdiquer face à des problèmes rampants qui la menacent depuis sa création même, et qui ont achevé de briser toutes les bonnes volontés. Rappelons qu"elle a été crée par la Pacific Islands Rugby Alliance (PIRA), qu"elle regroupe les meilleurs joueurs des îles Tonga, Samoa et Fidji afin de développer le rugby dans le pacifique, et leur permettre d"élever leur niveau de jeu en se frottant aux grandes nations du rugby. En effet, si ces territoires abritent des joueurs hors normes (le phénomène Nalaga n'en est qu' un exemple) et une véritable culture rugbystique, leurs capacités financières ne leur permettent pas d"organiser une tournée par leurs propres moyens. L"idée d"associer les trois archipels paraissait donc opportune pour contrer ce manque de moyens.
Les Samoa en solitaire
Seulement, les Samoa ont décidé de saborder le concept estimant que ces objectifs ne sont pas remplis. Ainsi que l'explique Peter Schuster, le président de la fédération samoane: "L'idée de départ c'était de nous permettre de jouer tous les deux ans. Il y avait deux buts : tirer des revenus pour développer les fédérations des îles et donner aux joueurs l'opportunité de se confronter aux autres équipes. Mais l'IRB a changé le calendrier en autorisant la sélection à jouer seulement tous les quatre ans. Cette fréquence ne permet pas de dégager des bénéfices suffisants pour aider notre rugby."
Les Samoa ont par ailleurs déclaré que l'objectif qui était d'accroitre le niveau du rugby dans le pacifique ainsi que d'attirer les sponsors, n'était pas atteint. D'autre part il serait plus facilement accessible si les équipes jouaient les tests internationaux sous leur propre bannière, ont-ils ajouté. Les Samoa, on l'aura compris ont donc décidé de jouer en solitaire, laissant les Fidji et les Tonga bien démunis. En conséquence, ces derniers vont maintenant devoir trouver d'autres solutions pour développer leur rugby, et contrer l'exode de leurs meilleurs joueurs vers les championnats étrangers.Les Samoa étaient d'ailleurs la seule nation invitée à participer à un éventuel super 15, mais Schuster a déclaré qu'ils n'ont ni les ressources financières ni les équipements pour postuler sérieusement.
En revanche des discussions pourraient s'engager avec la fédération australienne dans le cadre où un nouvelle franchise serait créée, des joueurs samoans pourraient alors la rejoindre.
Rugbyrama - B.ROCA