ASM / Bath

L'ASM Clermont Auvergne n'a plus connu de phases finales depuis 2002. Revenue au premier plan depuis quelques mois, elle se retrouve qualifiée pour la finale du Challenge Européen ce samedi, à Londres. Avant de disputer la demi-finale du Top 14 dans quinze jours, il lui faut jouer... et gagner !

1999... à Lyon, l'ASM enlève le Bouclier Européen face à Bourgoin (35-16) puis s'incline en finale du championnat de France. 2001... l'ASM remporte le Coupe de la Ligue mais perd la finale du championnat face à Toulouse. 2002... à Bordeaux, Biarritz prend le meilleur lors de la demi-finale du championnat de France. 2007... après plusieurs années de disette, le jaune et le bleu rayonnent à nouveau sur les terrains français et européens. Troisièmes du Top 14 et qualifiés pour la demi-finale, auteurs d'un parcours sans faute en phase qualificative du Challenge Européen, les Clermontois ont, en quelques mois, gagné en performance et en régularité. Des atouts qu'il faut maintenant concrétiser... par un titre.
Samedi 19 mai sera peut-être une date à marquer d'une pierre blanche. Vers 20 heures, on saura si le club a remporté le deuxième titre européen de son histoire, sur trois finales disputées (un record dans la compétition), un titre qui mettrait tout le groupe sur orbite, deux semaines avant la demi-finale du Top 14.
Pour cela, il faudra venir à bout d'une équipe de Bath qui, après ce match, en aura terminé avec sa saison. Une saison "à sauver" selon les propres termes de l'ancien ailier montferrandais David Bory. Bath a en effet clôturé sa saison certes par une victoire 20-12 à Newcastle, mais a terminé à une décevante huitième place. Autre motif de motivation : les Anglais ont déjà disputé une finale, perdue face aux Wasps en 2003, une défaite que tout club rêverait d'effacer.
Pour Vern Cotter, le coach clermontois, au-delà du plaisir d'être qualifié pour cette finale, il faudra "être en recherche de performance face à une très forte opposition. Cela permettra à l'équipe de se jauger dans l'optique de la fin du championnat".
De plus, les quatorze changements opérés dans l'équipe de départ il y deux semaines à Brive sont la preuve que le club peut compter sur des joueurs de qualité, au regard de l'excellente performance réalisée, malgré la défaite. Le fait d'avoir essayé plusieurs associations tout au long de la saison permet donc aujourd'hui au staff de pouvoir aligner la meilleure équipe possible. La préservation de certains, le retour de blessure d'autres assurent ainsi une certaine fraîcheur qui ne sera pas de trop dans ce combat final.

La composition d'équipe :

1-Laurent Emmanuelli, 2-Mario Ledesma, 3-Martin Scelzo,
4-Jamie Cudmore, 5-Thibaut Privat,
6-Sam Broomhall, 7-Michel Dieudé, 8-Elvis Vermeulen,
9-Pierre Mignoni, 10-Brock James,
11-Julien Malzieu, 12-Tony Marsh, 13-Grant Esterhuizen, 14-Aurélien Rougerie (cap),
15-Anthony Floch.

Remplaçants : 16-Brice Miguel, 17-Goderzi Shvelidze, 18-Loïc Jacquet, 19-Gonzalo Longo,
20-Alessandro Troncon, 21-Seramaia Baï, 22-Raphaël Chanal.

Il faut concrétiser »

Deux semaines avant de disputer les demi-finales du Championnat de France, Clermont dispute samedi la finale du Challenge européen face à Bath. Pierre Mignoni, le demi de mêlée international, est ambitieux.

Pierre Mignoni, dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille de cette finale face à Bath ?

Un très bon état d’esprit. Nous avons envie de gagner cette compétition. C’est une finale, un match important. On a vraiment envie de l’emporter. Tout le monde a pu jouer en Challenge et ce n’est pas le fruit du hasard si nous sommes en finale. Il y avait vingt équipes au départ, il n’y en a plus que deux. On ne se souviendra que du vainqueur et on doit gagner.

Quel regard portez-vous sur le parcours de Clermont ?

Forcément très positif car beaucoup de joueurs, dont certains qui n’ont que peu évolué en Championnat, ont pu disputer des matchs. Cela montre que nous avons un effectif intéressant. Cela nous a permis de tous jouer et de rester dans le coup. Ça fait du bien dans la tête.

Est-ce un titre important ?

Oui, c’est très important pour le club. C’est aussi important pour cette équipe qui est en train de se construire une histoire. Il faut concrétiser cela quelque soit la compétition. Aujourd’hui, c’est le Challenge européen. Demain, ce sera les demi-finales du Championnat et on verra bien la saison prochaine. Dès que nous avons l’opportunité de gagner un titre, il faut la saisir.

« Pas de pression inutile »

Le fait d’avoir décroché votre billet pour le dernier carré du Top 14 vous permet-il d’être plus libérés ?

On ne joue pas avec le frein à main. Nous ne l’avons pas fait depuis le début de la saison. C’est effectivement une bonne chose qu’on se soit qualifié très tôt, cela nous laisse encore quinze jours pour préparer la demi-finale.

Une victoire samedi mettrait fin à la mauvaise série de Clermont en finale…

Tout ce qui s’est passé avant nous intéresse peu. C’est vrai que Clermont a perdu plusieurs finales mais c’est du passé. Il ne faut pas regarder derrière. Notre équipe a beaucoup d’ambition et la meilleure réponse serait de gagner. Il n’y a pas de pression inutile à se mettre.

Comment jugez-vous cette équipe de Bath ?

On la connaît un peu. C’est une équipe assez solide qui présente de bonnes garanties. Elle est d’ailleurs invaincue cette saison en Challenge européen. Cela va être un match intéressant.

Steeve Meehan a communiqué vendredi matin l'équipe qui affrontera Clermont samedi en finale du Challenge européen. L'ailier français David Bory sera bien titulaire pour ses retrouvailles avec son ancien club. L'arrière Nick Abendanon, blessé à une cheville depuis plusieurs semaines, débutera également la rencontre alors que l'ouvreur Chris Malone, touché à une épaule il y a plus d'un mois, prendra place sur le banc. Le numéro 10 reviendra donc à Shaun Berne. Zak Feaunati occupera le poste de troisième ligne centre. Il sera associé à Andy Beattie et Michael Lipman.


Bath : Abendanon, Maddock, Fuimaono-Sapolu, Barkley, Bory, (o) Berne, (m) Walshe, Feaunati, Lipman, Beattie, Grewcock, Borthwick (cap), Stevens, Mears, Barnes.

Remplaçants : Dixon, Jarvis, Short, Scaysbrook, Williams, Malone, Cheeseman

Clermont champion !

Grâce à ce succès sur Bath, 22-16, l'ASMCA décroche son premier titre majeur depuis 1999. Avec trois essais inscrits en seconde période, Clermont a su attendre son heure avant de résister en fin de rencontre au rush anglais.

"Une histoire commence," a déclaré Pierre Mignoni après le sacre de son équipe dans le Challenge européen. Et oui, Clermont voulait prouver qu'il avait les capacités à aller chercher un titre. C'est chose faite. Voici une ligne de plus au palmarès auvergnat, vierge depuis 1999 et la victoire en Bouclier européen acquise sur Bourgoin.

Pourtant, les coéquipiers de Mignoni se sont fait peur. Menés 6-3 à la mi-temps après une première période qui fut un festival d'occasions ratées, Clermont a su, vent de face, mettre la charrue avant les b&oeligufs pour signer un net succès.

Malzieu, Marsh puis James ont franchi la ligne d'en-but en un quart d'heure en seconde période pour prendre le large (22-6). La réaction en fin de rencontre, malgré un essai de Maddock, était contenue par une équipe de Clermont solidaire dans l'adversité. Les Jaunars sont toutefois restés jusqu'au bout sous la menace d'une éqiupe de Bath tout près de la ligne d'essai dans les arrêts de jeu.

Aurélien Rougerie, en soulevant la Coupe remise par Jean-Pierre Lux, devait penser au fond de lui que ce premier titre, acquis dans la difficulté est de bon augure pour la fin du Top 14.

Rugbyrama - Myriam Périssat -