Remplaçant contre la Namibie et l’Irlande, Lionel Beauxis fêtera sa première titularisation en Coupe du monde dimanche contre la Géorgie. Pas vraiment de quoi stresser le jeune ouvreur parisien.
Ce garçon est décidément étonnant. Après avoir intégré l’équipe de France lors du dernier Tournoi des VI Nations puis avoir été retenu dans la liste des trente pour le Mondial en juin dernier, Lionel Beauxis poursuit sa formidable ascension. Sans faire de bruit. Là où certains se poseraient des millions de questions, lui ne réfléchit pas. Il savoure cette expérience unique avec une insouciance remarquable. Et avance tranquillement dans le groupe de Bernard Laporte. Remplaçant à deux reprises depuis le début de la compétition (ndlr : contre la Namibie à Toulouse et l’Irlande à Saint-Denis), le benjamin du groupe France (21 ans, 1m80, 86 kilos) portera le numéro 10 dimanche à Marseille face à la Géorgie pour le dernier match de poule des hommes de Bernard Laporte. Et comme face à l’Ecosse cet hiver et aux Gallois lors du dernier match de préparation estivale, l’ouvreur du Stade Français sera associé à Pierre Mignoni.
Damien Traille au repos, l’ancien Palois devra, comme il en l’habitude en club, apporter toute sa science du jeu au pied. « Lionel est sûrement le meilleur joueur de l’équipe au pied et on veut lui donner plus de temps de jeu dans ce match, souligne le manager Jo Maso. Il a un jeu au pied de très grand niveau et c’est sûr qu’il va marquer des points pendant le match. Il a comme atout de pouvoir rentrer dans le jeu sans trop de pression. Il est en concurrence avec Fréderic Michalak qui a aussi beaucoup de vista. Il faut aussi compter sur David Skrela qui est de retour dans la liste des 22. » Capable de buter de partout et de donner de l’air à son équipe, Beauxis veut avant tout livrer un match sérieux. « Je vais donner le meilleur de moi-même, comme d’habitude, dit-il les bras croisés dans la salle de presse de Marcoussis. On devra jouer simple, sans se compliquer la vie et sans tenter des choses impossibles. Il faudra garder le ballon et imposer notre jeu. »
Plus à l’aise sur les terrains qu’en salle de presse, le Tarbais, que certains de ses partenaires ont surnommé « Bernardo », détonne dans cette équipe de France. « Je ne suis pas du genre à me stresser, c’est naturel chez moi », reconnaît celui qui, enfant, admirait le Néo-Zélandais Andrew Mehrtens. Troisième ouvreur du XV de France, derrière David Skrela et Frédéric Michalak, Beauxis profite de chaque instant pour progresser. « Je n’ai pas leur expérience mais j'apprends et je progresse à mon rythme, lance-t-il avec le sourire. J'essaye de leur piquer quelques-unes de leurs ficelles. La concurrence est très rude mais c'est tant mieux parce que ça aide à se donner encore plus à fond. Tout cela est clair depuis le début de la préparation. » Dans un stade Vélodrome qu’il a découvert cet été lors de la réception de l’Angleterre, le champion de France espère briller. « C’est vrai que j’ai une bonne carte à jouer », conclut-il du bout des lèvres.
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