Labit : "Mon licenciement est injuste"
Gilbert Ysern exclut Christian Labit
Christian Labit a appris son licenciement par Gilbert Ysern, président de Narbonne, et Gilles Bourguignon, président de la Commission sportive du RCNM, dimanche soir. Amer, déçu, les mots sont trop faibles pour le Narbonnais.
Comment réagissez vous à votre licenciement ?
Christian Labit.- Je l'ai appris dès dimanche du président Gilbert Ysern et de Gilles Bourguignon. Ils m'ont dit qu'ils voulaient une équipe dans le sillage des entraîneurs et qu'ils ne voulaient pas que je me mette en opposition. Je suis dépité, au fond du seau comme on dit. Je subis aujourd'hui le mauvais fonctionnement, et je trouve ça injuste. Le club préfère la voie et le choix des entraîneurs. Il n'y a pas eu de concurrence entre nous. Les dirigeants ont préféré mettre un terme à notre collaboration, même si depuis le début de la saison, cela ne s'est jamais vraiment bien passé entre nous, je n'allais pas semer la zizanie dans le groupe. Je suis en opposition, mais je ne le faisais pas savoir et je n'ai jamais rien demandé contre les entraîneurs.
Vous sentiez que ça couvait depuis votre coup de gueule d'il y a deux mois ?
C. L.- Apparemment oui, mais mon coup de gueule n'avait pas destination à nuire, mais faire en sorte que le club aille enfin dans la bonne direction. A la sortie, ça m'a desservi, c'est moi qui subis seul les conséquences. C'est dur pour moi parce que je ne m'attendais pas à ça en pleine saison, à être le seul à être remercié , Surtout, je ne comptais pas finir ma carrière comme ça. D'ailleurs, j'ai pour objectif de jouer encore jusqu'à la fin de la saison. J'espère rebondir ailleurs. Je suis bien avec un ballon et des crampons.
Le regrettez-vous ?
C. L.- Je suis le plus ancien, donc j'ai voulu parler. Les joueurs n'osaient pas parler, même s'ils ressentaient un malaise. J'ai fait passer le message. Après tout, j'étais également capitaine, mais voilà ça m'a desservi. Je ne regrette pas non. Je pense que mon coup de gueule a permis d'ouvrir les yeux sur notre fonctionnement et de faire savoir que cela n'allait pas très bien. Je sentais que nous allions à la catastrophe, pas dans la bonne direction. J'aime ce club, je veux qu'il aille le plus loin possible, qu'il se maintienne le plus vite possible. Ça avait fait du bien, ça avait fait bouger, mais bon finalement Je savais que ce serait à mes dépens, mais pour la saison d'après. Mais ma priorité, c'était le club, mais ce dernier ne me le rend pas. Donc, maintenant, ce qui arrivera à ce club n'est plus mon problème. C'est dommage, j'ai passé 12 ans ici et qu'on privilégie le choix de deux personnes qui sont au club depuis six mois... Je me sens trahi.
Ne craignez-vous pas que votre licenciement ait un effet négatif sur le groupe?
C. L.- Cela ne me regarde plus. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour faire avancer les choses simplement, sans aucune arrière pensée, de manière simple et honnête, avec mon caractère et ma façon de faire. Tout ça en ma défaveur. Maintenant, ce n'est plus mon problème. Je vais tenter de penser à moi, de rebondir et de finir ma carrière dans un autre club. Je dois encore voir Gilles Bourguignon pour finaliser mon départ à l'amiable afin que je puisse profiter de ma licence pourquoi pas pour les trois prochains mois. J'ai envie de finir sur une note positive.
Vous avez déjà des pistes ?
C. L.- Non pas encore. Je ne sais pas, je ne vais pas faire le difficile. Je ne m'attendais pas à me retrouver sans club. Maintenant, je n'ai rien fait savoir et j'ai été surpris de voir que beaucoup de personnes était au courant. Même si je préfère qu'on parle de moi autrement&hellip J'ai tout quitté, tout lâché pour revenir dans ce club en donnant le meilleur de moi-même, fort de tout ce que j'ai vécu à Toulouse. Je me retrouve abandonné, lâché. Nul n'est prophète dans son pays. C'est encore prouvé.
Vous ne voulez pas terminer là-dessus ?
C. L.- Non, je suis un râleur, un gagneur. Quand je joue aux cartes, il faut que je gagne. Quoi que je fasse, il faut que je gagne. Là, c'est un échec, une grosse défaite. Je vais donc tout faire pour rebondir, pour prouver que je suis encore en forme et que je peux apporter beaucoup. J'ai encore envie de gagner. Je veux finir sur une note positive. Ce serait très dur de finir comme ça, surtout chez soi et en ayant tout fait pour que Narbonne se sauve.