Pourtant l’un des meilleurs contre l’Argentine, Aurélien Rougerie a été écarté pour la Namibie et l’Irlande. L’ailier clermontois, qui fêtera sa 50eme sélection contre la Géorgie, déborde d'ambitions.
Aurélien Rougerie, avez-vous été surpris de ne plus rejouer après la défaite face à l’Argentine alors que vous aviez été l’un des rares à vous illustrer ?
Oui, j’ai été surpris mais cela fait partie du jeu. On est trente, et le staff nous avait dit qu'on jouerait à trente. Quand on est compétiteurs, on a évidemment envie de jouer. Je suis content de pouvoir le faire ce week-end.
N'avez-vous pas ressenti un sentiment d'injustice ?
Non, pas du tout. Bien sûr, ce n'est pas évident de repartir et d'être positif. On se pose forcément deux ou trois questions comme « qu’est-ce que je n’ai pas bien fait ? ». Mais en revoyant le match à la vidéo, je me suis aperçu que tout n'était pas forcément bon. J’ai compris. Chacun a aussi droit à sa chance. Tous les mecs ont envie de jouer et d'embêter le sélectionneur quand il fera ses choix.
Comment avez-vous digéré cette grosse déception ?
Mal, comme les autres. Mais je n'ai pas envie d'en parler de mon cas personnel. On l'a vécu tous ensemble, mais on a réussi à repartir vite tous ensemble, à en parler, à extérioriser tout ça. C'est un peu nouveau pour moi. D'habitude quand on perd, on a parfois envie de ronchonner, de se poser des questions. Cette fois, on a eu le reflexe de se réunir dans une pièce et se parler. Tout le monde a pris la parole. Cela nous a permis de passer rapidement à autre chose, et de comprendre nos erreurs.
A titre individuel, avez-vous l'impression de jouer gros dimanche ?
Non, pas du tout. Vous voulez me mettre la pression ? Il doit y avoir des points à prendre pour la suite de la compétition, mais ce n’est pas le plus important. Le meilleur jouera, et puis c'est tout.
« Respecter notre adversaire »
Justement, certains ailiers ont-ils marqué des points depuis le début de la compétition ?
(Rire) Vous parlez de qui ? De Vincent Clerc ? Si vous voulez en parler, il n’y a pas de souci. Lui et Cédric (Heymans) ont fait une très bonne prestation contre l’Irlande. La concurrence fait rage depuis le début et elle continue. C’est très bien. C’est comme cela que l’on avance, même si c’est moi qui paye aujourd’hui un peu les pots cassés.
Comment abordez-vous cette rencontre face à la Géorgie ?
C'est un match difficile que l’on doit prendre par le bon bout. Les Géorgiens sont peut-être moins mobiles que nos avants mais ils ont de la densité physique. Ils sont assez costauds et plutôt bien organisés. Nous avons décelé quelques failles dans leur ligne de trois-quarts et nous allons essayer d’insister sur ce secteur. Le ton va être donné dès le coup de sifflet. On devra respecter notre adversaire.
Pensez-vous déjà aux quarts de finale et à un éventuel match à Cardiff ?
Non, on ne pense qu'à la Géorgie. On prend les choses une par une. On verra ensuite ce qu'il advient. Il faudra aussi attendre le match Irlande-Argentine. Après quel que soit l'adversaire, ce serait mieux de jouer au stade de France qu'à Cardiff.
Surtout face aux Blacks…
C'est compliqué, mais pourquoi pas. Personne ne m'a dit que ce serait facile de remporter une Coupe du monde. Comme ça au moins, on ne pourra pas dire qu'on l'a volée...
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