Non retenu depuis le début du Tournoi, Laurent Emmanuelli ne cache pas sa déception. Tout en gardant dans un coin de sa tête le maillot bleu, le pilier clermontois pense maintenant au déplacement à Dax.
Laurent Emmanuelli, est-il compliqué de gérer cette période avec les nombreuses blessures et les absences d’internationaux ?
Oui mais on savait que la saison allait être longue et que les choses ne seraient pas faciles avec les blessures et les absences des internationaux. Mais, le club a un effectif assez conséquent et beaucoup de joueurs de qualité pour qu’on puisse présenter une équipe compétitive.
Clermont semble avoir du mal à démarrer ses matchs en ce moment. En avez-vous parlé entre vous ?
Tout le monde à une image de Clermont qui met du volume de jeu de la première à la dernière minute, sauf que ce n’est pas si facile à réaliser notamment parce les oppositions sont de plus en plus difficiles et que physiquement, nous sommes très sollicités. On ne peut pas être au top toute l’année. Les équipes savent aussi qu’on met beaucoup de jeu et gênent ainsi nos sorties de balles.
Etes-vous plus attendus ?
Tout à fait. L’an passé, on a peut-être un peu surpris notre monde, mais aujourd’hui c’est fini. Nous sommes devenus une équipe à battre. Nos adversaires s’y emploient tous les dimanches. Et puis le championnat post Coupe du monde a été nivelé. On voit que beaucoup d’équipes se tiennent en peu de points et que les matchs sont de plus en plus durs, âpres et disputés.
Dans ces conditions, le déplacement à Dax ne va pas être facile…
C’est une très bonne équipe avec une très bonne conquête. Ils jouent sans complexe et relancent tous les ballons. Pour nous, ça va être très difficile.
En tant que pilier, vous attendez-vous à un match particulier ?
Oui parce qu’il s’agit d’une très bonne mêlée. Ils ont contrarié beaucoup de monde cette année. On essaiera de bien se comporter dans ce secteur. Encore une fois, c’est une formation qui joue sans retenu. Il faudra être très prudent.
« Si l’âge est un facteur rédhibitoire…»
Clermont a repris la deuxième place à Paris la semaine dernière. Cela change-t-il quelque chose pour vous ?
L’essentiel est de confirmer notre dernière saison et de rester une bonne équipe. Il faut enchaîner les bons résultats et les bonnes performances. A partir du moment où on est dans les quatre premiers… Il faut rencontrer tout le monde pour être champion. Pour nous, l’important est de rester invaincus à la maison et d’offrir un beau rugby. On tente d’être fin prêt pour essayer de jouer les phases finales en fin de saison.
A titre personnel, n’avez-vous pas été déçu de ne pas être appelé en équipe de France ?
Je ne cacherai pas que, comme tout compétiteur, j’ai été déçu. Mais c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens. Je ne vais pas baisser les bras et me donner à fond pour mon club. Il n’y a que ça qui m’importe pour le moment. J’aurais été content d’être avec les Bleus mais ce n’est pas le cas…
Pourtant, le staff essaie beaucoup de monde à votre poste…
Je n’en fais malheureusement pas partie. Mais la saison est encore longue. Je ne désespère pas. J’essaye de m’appliquer à chaque sortie de mon club.
Craignez-vous d’être trop vieux aux yeux des entraîneurs ?
(Rires) Si l’âge est un facteur rédhibitoire… Des garçons comme Zidane ont joué une Coupe du monde jusqu’à près de 35 ans. Ça n’a pas dérangé beaucoup de monde. Tout comme Catt et Regan avec l’Angleterre. Si le joueur est compétitif et qu’il prouve qu’il est là tous les week-ends, je ne vois pas en quoi ça serait gênant. Maintenant, que le sélectionneur souhaite travailler sur la durée, je peux le comprendre.
Vous êtes-vous entretenu avec le staff ?
Non, je ne me suis pas exprimé plus que cela. Un jour, on aura peut-être l’occasion de s’expliquer, mais en attendant, je vais continuer à bosser et faire de mon mieux avec mon club. Ça passera par là. Je ne lâcherai pas l’affaire.