Après les finales de Top 14 perdues contre le Stade Français et Toulouse ces deux dernières saisons, Clermont espère enfin ouvrir son compteur. Le président René Fontès fait le point avant le premier match à
Toulon.
René Fontès, dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille de l’ouverture du Top 14 ?
Dans l’état d’esprit de quelqu’un qui se trouve face à une nouvelle saison avec la volonté de la réussir aussi bien que les deux précédentes.
Les échecs en finale ces deux dernières sont-ils oubliés ?
Je refuse le mot échec pour les deux dernières saisons. On a échoué sur un match. On est dans une dynamique de progrès que, je l’espère, nous allons confirmer cette année. Mais c’est vrai que plus les choses s’accumulent, plus elles sont difficiles à digérer. C’est évident que la deuxième est plus difficile à évacuer que la première (Ndlr : contre le Stade Français en 2007 puis Toulouse en juin dernier). Nous faisons en sorte qu’il n’y en ait pas d’autres.
Vous aviez évoqué, cet été, un problème psychologique de vos joueurs…
Oui, mais on a travaillé cela. Ça fait partie des réflexions que tout responsable doit se faire pour savoir ce qu’il peut améliorer. Nous en avons parlé entre nous, avec les joueurs pour essayer d’autres approches.
Votre message a-t-il été compris par les cadres que vous visiez ?
Je ne suis pas allé faire de sondages, je fais confiance à mes joueurs. Je pense que, de temps en temps, un président peut se lâcher pour dire des choses qui n’apparaissent pas très agréables à certains. Mais cela n’avait pas pour objectif de les blesser ou de les culpabiliser. Quand je prononce les mots, je les assume.
Dans ces conditions, le stage aux Etats-Unis a-t-il fait beaucoup de bien au groupe ?
Oui, sans aucun doute. Mais il faut rappeler que la décision avait été prise avant. Il ne faut pas y voir de relation de causes à effets mais c’est vrai que cela a contribué très vite à resserrer le groupe et à se focaliser sur d’autres aspects.
Contrairement à d’autres clubs, Clermont n’a pas fait de folies sur le marché des transferts. Pourquoi ?
On a voulu conserver notre groupe car nous avons confiance en lui. Nous y avons ajouté quelques joueurs de valeur et qui surtout avaient envie de venir franchir une étape supplémentaire avec nous. Cette politique nous va très bien et nous n’avons pas l’intention d’en changer.
Le groupe est donc suffisamment armé ?
Bien sûr. Ce serait leur faire injure que d’imaginer le contraire.
Vous étiez sur la piste de plusieurs joueurs de l’hémisphère Sud (Ndlr : l’Australien Wycliff Palu et le Néo-Zélandais Tasesa Lavea, notamment). Pourquoi ne vous ont-ils pas rejoints ? Des raisons financières ?
Non, c’est sûr que nous ne voulons pas faire n’importe quoi mais on veut surtout que les joueurs correspondent bien à ce que l’on recherche. Il y a au moins un joueur qui n’a pas su se libérer dans de bonnes conditions, on attendra encore un peu avant de le récupérer ou un équivalent. On ne se sacrifie ni au nombre ni au vedettariat et surtout à l’équilibre budgétaire. On a une politique de recrutement raisonnable.
« Etonné de me retrouver à Mayol »
Que pensez-vous de l’arrivée de joueurs comme Dan Carter et Jerry Collins dans le Top 14 ?
Cela me laisse dubitatif. Je laisse le soin à ceux qui ont accepté ce type de choix de l’assumer. Pour ma part, j’ai toujours été soucieux des équilibres salariaux à l’intérieur d’un groupe.
Que vous inspire le premier match à Mayol, face justement à une équipe toulonnaise très active sur le marché des transferts ?
Je suis un peu étonné de m’y retrouver pour le premier match. Je pensais que d’autres se seraient retrouvés à notre place (Ndlr : Toulouse, le champion de France en titre). Quoiqu’il en soit, on y va pour gagner bien sûr.
Quel regard portez-vous sur le RCT ?
Un regard positif à travers les Toulonnais qui sont à Clermont (Ndlr : Pierre Mignoni et Laurent Emmanuelli). Ce sont des gens qui apportent beaucoup à notre club. Mais pour vous dire ce qu’est aujourd’hui cette équipe de Toulon, je n’en sais rien. En regardant les 22 joueurs qui seront en face de nous, j’ai un peu de mal à en reconnaître quelques uns à part Sébastien Fauqué.
Comment jugez-vous le président Mourad Boudjellal ?
Je ne le connais pas bien, je l’ai croisé à deux ou trois reprises. Je n’ai pas d’antipathie ou de sympathie pour lui. Il a sa vision du jeu et de son club, moi j’ai la mienne. Manifestement, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde pour quelques orientations. Cela ne nous empêchera pas nous serrer la main et sans doute de passer un bon moment ensemble.
Comment imaginez-vous ce championnat qui s’annonce très ouvert ?
C’est toujours très difficile à dire. Je suis incapable de vous dire ce qui va se passer. Ce qui m’impressionne toujours, ce sont les vainqueurs. Bien évidemment, les Toulousains font partie des exemples à suivre, mais avec notre méthodologie et notre vision des choses.
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