La cinglante défaite à domicile face à Sale (32-15) pour l'entrée en Coupe d'Europe a été vécue comme une grosse désillusion du côté de Clermont. Malgré cette entame catastrophique, Julien Bonnaire estime que son équipe garde un espoir de qualification pour les phases finales, même s'il a conscience que ce sera très compliqué. Mais le troisième-ligne clermontois souhaite surtout que son équipe réagisse et réalise un match plein à Montauban pour rattraper ce revers inaugural.
« Julien Bonnaire, avec un peu de recul, comment analysez-vous cette défaite face à Sale (32-15) ?
On s'est mis en difficulté tout seul. On prend des essais un peu bête, que nous aurions pu éviter. Notamment quand nous revenons à 20-15. On prend un essai dans la foulée qui nous tue. Le match est plié. Nous avons également manqué d'agressivité dans les nettoyages. C'est décevant car nous n'avons pas réussi à trouver les solutions. Nous les avons mis en difficulté trop rarement. Sans oublier qu'ils ont été très opportunistes. Tout leur a réussi.
C'est une défaite qui fait mal ?
C'est surtout une grosse désillusion. Nous n'avions pas prévu d'entamer la Coupe d'Europe par un revers à domicile. Cette défaite compromet déjà nos chances de qualification. Mais le chemin est encore long, on ne va rien lâcher.
Vous croyez vraiment qu'une qualification pour les phases finales est encore possible ?
Ce sera compliqué. Tout va dépendre de notre prochain résultat. Nous avons encore cinq matches à disputer et donc à gagner. On fera les comptes à la fin.
Ne craignez-vous pas de laisser des plumes en route pour le championnat ?
Le championnat est encore long lui aussi. L'objectif est d'être dans les quatre. En Coupe d'Europe, on sera vite fixé. A la prochaine défaite, notre sort sera joué.
Vous vous déplacez à Montauban, qui est passé à deux doigts d'un exploit retentissant chez le champion en titre (défaite 19-17 au Munster). Ca risque de ne pas être une partie de plaisir à Sapiac dimanche ?
Exactement. De toute façon, il n'y a pas de petite équipe en Coupe d'Europe. C'est un match à ne surtout pas prendre à la légère. Et nous allons essayer de mettre en place notre jeu. Quand on impose notre jeu, nous pouvons battre n'importe qui. Le problème, c'est qu'en ce moment, nous marchons pas phases de dix minutes. Il faut être plus régulier sur 80 minutes.
Comment expliquez-vous ces difficultés alors que Clermont était une machine bien huilée ?
C'est vrai que c'est laborieux. J'ai du mal à l'expliquer. Peut-être l'adaptation aux nouvelles règles, mais c'est pareil pour tout le monde. La saison dernière a été longue et éprouvante. Il y a peut-être un peu de lassitude. Nous avons du mal à repartir au combat. Mais il ne faut pas se lamenter. Nous n'avons pas perdu notre rugby en trois mois.
Et moralement, comment sentez-vous le groupe ?
Ça fait toujours mal de perdre à la maison. Mais l'an dernier, après une défaite à domicile face à Castres, nous avions su rebondir en nous imposant à Biarritz. Le groupe a été piqué au vif. On va rebondir. Il y a une volonté de se rattraper.
Cette défaite face à Sale peut-elle résumer votre début de saison mitigé ?
Oui. Nous sommes trop fébriles et pas assez vigilants. De plus, nous n'arrivons pas à faire de match plein. C'est le résumé de notre début de saison chaotique.
Vous restez malgré tout confiant pour la suite de la saison ?
Oui, bien sûr. L'an dernier, on parlait de Clermont par ci, Clermont par là. Nous avons terminé premier de la phase régulière, mais nous n'avons pas été champion. ça ne sert à rien de faire la course en tête. L'objectif est d'être opérationnel en mai, au moment des phases finales. »
L'Equipe.fr - Propos recueillis par Maxime RAULIN