mercredi 29 juillet 2009 - Malzieu: « J'espère courir la semaine prochaine »
Il espère enfin apercevoir le bout du tunnel. Victime d'une déchirure de l'aponévrose du pied gauche au printemps, Julien Malzieu trottine enfin. Tout doucement...
Le visage est bronzé. Et surtout apaisé. Un sourire franc fait ressortir les pattes d'oies autour de ses yeux. Aucun doute, Julien Malzieu, l'ailier du XV de France, va mieux. Surtout depuis qu'il a retrouvé ses copains et ses premières sensations de course depuis longtemps.
On ne parlera pas encore de rédemption ou de guérison totale - « pas encore ! », crie-t-il comme pour conjurer le sort - mais le Clermontois espère en avoir fini avec le gros de sa blessure au pied gauche (aponévrose) qui lui a gâché sa fin de saison et qui pénalise sa reprise.
On vous sent comme soulagé ?
Ca va mieux ! J'ai recouru, enfin. Pas longtemps, mais ces dix minutes sur tapis roulant à 10 km\h, vendredi dernier, m'ont fait un bien fou. Je n'ai pas eu de douleur, c'est surtout cela que je retiens. J'ai remis cela lundi. J'ai aussi fait la sortie en vélo à Volvic sur 26 kilomètres. Hormis des douleurs musculaires dues à ma longue inactivité, RAS. Forcément, c'est motivant.
C'est donc le début de la fin de vos ennuis ?
Je l'espère. C'est bien parti pour en tout cas. Si ça se passe bien, j'essaierai de recourir dehors la semaine prochaine. Mais je reste prudent car je risque d'être déçu si cela ne fonctionne pas. Mais mon pied gauche réagit bien, alors...
On a encore du mal à comprendre ce qui vous est arrivé...
On ne sait pas trop, c'est bien là le problème. L'aponévrosite plantaire est encore mal connue. Certains avancent l'enchaînement des efforts. D'autres disent que cela peut venir des chaussures que vous portez. Enfin, il y a ceux qui prétendent que les terrains sur lesquels on joue peuvent influer. C'est flou ! J'ai en tout cas fait faire des semelles adaptées pour amortir cette zone sous le pied. Depuis, cela va mieux.
Quand avez-vous compris que ce serait compliqué ?
Aux premières douleurs en avril, j'ai pris trois semaines de repos, persuadé que ce serait suffisant. Mais au moment de faire un test en vue des demi-finales, j'ai élargi la déchirure, qui est passée de quatre à sept millimètres. Là, j'ai compris que ma fin de saison était foutue...
Et à la sortie, vous êtes de la revue pour les phases finales pour la deuxième fois d'affilée?
Oui, mais là c'était différent car c'était sur blessure. Ce n'était pas un choix du coach qui m'avait même dit que j'avais de bonnes chances de jouer cette fois. Mais c'est comme ça...
Une finale perdue en 2007 sur le terrain, deux autres en costume en 2008 et 2009. C'est la même chose ?
Non, pas tout à fait. C'est clair que j'ai très mal vécu ces trois échecs. Mais le premier, sur le terrain, reste le pire de tous.
Y-a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : attention, ma carrière est peut-être en danger à cause de cette satanée blessure ?
Non, quand même pas ! (surpris). J'y ai toujours cru, tout en sachant que c'était une saloperie? Au club, l'an passé, Fabien Alexandre a eu sa saison gâchée à cause du même mal. D'ailleurs, il est aujourd'hui à Biarritz, mais il est toujours gêné. À l'ASM, j'ai toujours eu le staff médical (Lilian Barthuel ou Jean-Pierre Darnaud) derrière moi. Cela a été un soutien important.
Enfin, où en est votre prolongation de contrat ?
Au point mort. C'est difficile d'entrer dans les détails, mais force est de reconnaître que cela traîne. Mais il n'y a pas de dead-line (Malzieu est sous contrat jusqu'en juin 2010). Pour être franc, ce qui me préoccupe le plus aujourd'hui, c'est l'avenir de mon pied ! Car sans lui, je ne peux rien faire. Mais tout le monde sait que je suis très attaché à ce club et à la région. Alors, comme je l'ai dit tout haut, cela joue peut-être en défaveur du régional que je suis... On verra bien (sourire).
La Montagne.fr - Propos recueillis par Valéry Lefort