ITW Jean Marc Lhermet sur le site Rugby

« Loin de notre plein potentiel »

Très satisfait par la première partie de saison de Clermont, Jean-Marc Lhermet refuse pourtant de fixer des objectifs. D’autant que le manager auvergnat estime que son équipe est loin de son meilleur rendement.


Jean-Marc Lhermet, Clermont est actuellement deuxième du championnat. On imagine que vous êtes particulièrement fier de la première partie de championnat de votre équipe…
On ne pas dire le contraire. On est content. C’est la récompense du travail fourni par les joueurs depuis le début de la saison. cela été difficile pour eux et se retrouver aujourd’hui dans cette situation, c’est bien. Mais le résultat fin novembre ne veut pas dire grand-chose. On ne sera que pleinement satisfait si nous sommes en haut à la fin de la saison.

Il y a deux mois vous nous aviez dit qu’il était encore un peu tôt pour parler d’objectifs. Etes-vous dans le même état d’esprit aujourd’hui ?
Oui. Nous venons juste de passer le milieu du championnat. Nous ne sommes pas là pour nous dire : « on vise une finale ou une demi-finale. » Maintenant notre objectif est toujours le même. Il faut continuer la marche en avant et progresser. Mais il s’agit plus d’un objectif sur le contenu et les moyens. Nous sommes contents d’être deuxièmes mais nous ne nous arrêtons pas là.

Vous attendiez-vous à ce que la mayonnaise prenne si vite ?
Je n’avais pas d’idée. Je savais qu’en moyen humain, c'est-à-dire au niveau des joueurs et du staff, il nous fallait un peu plus pour faire quelque chose d’intéressant. Je me doutais que cette équipe allait progresser. Mais je ne connaissais pas l’inclinaison de la pente. Je n’en avais aucune idée. C’est en tout cas une grande satisfaction de voir que c’est allé assez vite, même si nous sommes assez loin de notre plein potentiel.

Clermont a bien commencé sa série de matchs contre Biarritz, Perpignan et le Stade Français par une victoire contre le BO, samedi. Est-ce qu’à cette occasion on va voir le plein potentiel de Clermont ?
C’est au travers de ces matchs là qu’on progresse et qu’on se jauge. Nous avons rencontré le champion de France et le finaliste de la Coupe d’Europe. L’étape a été franchie avec succès. C’est bien et ça permet de nous évaluer au-delà du simple aspect comptable. L’USAP sera un nouveau test dans un contexte particulier sans nos internationaux. Puis arrivera le Stade Français. Fin décembre, nous aurons un peu plus d’éléments.

« Il y a un avenir dans ce club »

Vous évoquez l’effectif amoindri. On imagine que vous êtes fier de voir que quatre Clermontois (Ndlr : Jacquet, Mignoni, Rougerie, Vermeulen) ont été appelés en équipe de France…
Quatre Français mais également trois Argentins (Ledesma, Longo, Scelzo), deux Géorgiens (Shvelidze, Zirakashvili), un Italien (Canale), un avec les Pacifiques (Baï)… C’est une grande fierté et nous ne devons jamais nous plaindre de ça. Si nous avons des joueurs en équipe nationale, c’est qu’ils sont performants et quand ils sont performants, cela rejaillit forcément sur le reste de l’équipe. C’est quelque chose de positif. Le revers de la médaille c’est que quand on va jouer contre des équipes comme Perpignan qui sont moins sollicitées, c’est plus dur.

A l’issue de la victoire contre le BO, vous avez déclaré que votre équipe avait franchi un cap. A quels secteurs faites-vous allusion ?
Nous avons plus de maturité. On sent que l’équipe est plus confiante en elle. Nous sommes plus sûrs sur nos bases. Même quand on prend un essai assassin en contre face à Biarritz alors que nous sommes dans un temps fort, on voit les joueurs baisser la tête sur le coup. Mais dès que le ballon est remis est jeu, ils remettent la marche avant et ça repart. On sent moins le doute qui pouvait arriver lorsqu’un grain de sable venait enrayer la mécanique. Il y a de nombreux indicateurs qui vont au-delà des simples aspects techniques et physiques qui rendent cette équipe un peu plus forte.

Est-ce la conséquence directe du travail de Vern Cotter ?
C’est un tout. Vern a apporté énormément de choses. Mais le préparateur physique a fait un gros travail qui fait qu’aujourd’hui nous sommes dans le coup. Le mois de novembre est toujours difficile et pourtant notre équipe est compétitive et le préparateur y est pour beaucoup. Le staff médical fait également du bon boulot. Par rapport à d’autres équipes, nous avons une infirmerie relativement vide. Heureusement d’ailleurs. Il y a Vern à la baquette mais il y a également le staff et un groupe de joueurs, enfin stable et renforcé par des éléments qui tirent l’équipe vers la haut.

Et concernant l’environnement du club ?
Le club s’organise également en coulisses avec l’agrandissement du stade, des nouvelles tribunes, des nouvelles installations sportives… Cela montre que ce club est solide et qu’il y a un avenir dans ce club.